Les t-shirts, Marguerite Bartherotte les envisage comme des toiles. Cette ancienne étudiante à l’école belge de La Cambre développe un rapport très instinctif au textile. Un pinceau, des formes sauvages, une pratique spontanée, des t-shirts découpés sommairement : celle qui s’est longtemps plainte d’être enfermée dans un carcan scolaire est enfin contente d’en sortir. Et ça se voit à la bonne humeur qui se dégage de ses créations. Interview.
Tu as fait tes études à La Cambre. Comment c’était ?
C’était stimulant et révoltant à la fois. J’y suis entrée pleine de bonne intentions et j’en suis sortie avec le sentiment de m’être enfin échappée d’un piège. Certains profs étaient assommants et d’autres, osons le mot, carrément cons… mais j’ai rencontré des étudiants géniaux comme Nuno Romeiras, un petit génie du dessin animé. Toute l’école se penchait sur son travail avec admiration pendant que moi, on riait de ma tortue animée dans le mauvais sens. Je garde des bons souvenirs de Jean-Luc Metten, le directeur adjoint qui savait s’amuser et nous laisser assez libres. Mais dans l’ensemble, je pense que c’est bien de faire une école seulement si on a les idées assez claires en y entrant. Sinon, on fait de vous un artiste bon pour aller se vendre en boîtes de conserve dans les supermarchés de l’art.
Comment t’est venue l’idée de peindre sur des t-shirts ?
En voyage à Rio au Brésil, mon frère Philippe m’a demandé de lui envoyer des dessins. Il passait son temps sur la plage d’Ipanéma… et ne trouvait là-bas que des t-shirts assez « standardisés », alors il a voulu faire sérigraphier quelques uns de mes croquis sur des t-shirts tout simples. Comme de l’autre côté de l’Atlantique, il n’a pas trouvé d’ateliers de sérigraphie, j’ai eu l’idée de peindre directement sur le t-shirt et de m’en servir comme d’une toile
… De fil en aiguille, je me suis impliquée dans la couture et le vêtement. C’est comme ça que je me suis retrouvée à réaliser mes premières créations.
Comment procèdes-tu ?
Je m’inspire souvent des gens que j’ai autour de moi. Quand quelqu’un me demande un t-shirt, je commence par observer à qui j’ai affaire… puis j’essaie de le rendre heureux. Pour le modélisme, j’y suis allée à l’instinct sans demander de conseil à personne, ni rien connaître. Les t-shirts sont sérigraphiés mais je peins les collections directement sur les t-shirts, pour ensuite ne conserver que le dessin.
Pourquoi avoir choisi les animaux ?
Parce que nous sommes tous des animaux ! En fait, je crois que je ne les ai pas « choisis » : c’est eux qui se sont imposés à moi. Peut-être parce qu’au fond, je les trouve plus « graphiques » que nous, les êtres humains… Il sont intéressants à peindre et on peut aussi s’amuser à leur donner des couleurs qu’ils n’ont pas forcément dans la nature !
De la série entière, quel est ton tee-shirt préféré ? Et pourquoi ?
Mon t-shirt préféré c’est le chat, parce qu’il est a la fois mignon et puissant. Encore plus quand il est porté, d’ailleurs.
Quels sont tes projets à venir ? Vas-tu rester dans le délire animalier ou essayer d’approcher un autre univers ?
Pour le moment, je sens que j’ai encore beaucoup à faire avec les animaux. Il m’en reste encore de si beaux à peindre ! Mais ce serait vous mentir que de vous dire que je compte m’en tenir là. J’ai aussi quelques autres idées de projets… qui verront le jour une fois le temps venu !
Le chanteur M avec un tee-shirt G.Kero
— G.KERO présentera sa collection Printemps été 2013 au FAME lors du Who’s Next du 30 juin 2012 au 3 juillet 2012. — Le site de G.KERO
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Les Commentaires
Et le chanteur -M- qui porte G.Kero c'est la classe. Sinon je crois qu'elle fait partie de la famille du chanteur du groupe Hangar (allez, écoute, ça sent les vacances ! )