Article publié initialement le 6 octobre 2013
« Un furet ? Mais ça pue / ça mord / c’est un animal sauvage ! » : c’est en général la première réaction que j’obtiens quand j’évoque mon furet. Bon, j’avoue, quand j’en ai vu pour la première fois, je n’étais pas non plus franchement emballée.
Je vous laisse imaginer : un marché médiéval, tout le monde en costume d’époque, l’impression d’être un peu tombée dans un asile de fou, des stands qui vendent de l’alcool « d’autrefois » et des bruits de canon en fond sonore (la reconstitution de la prise du château de Fougères oblige, oui, oui).
Et au milieu de tout ça, le stand des Fufus de l’Ouest, une association qui deviendra mon grand coup de cœur. Stand constitué à priori d’une grande caisse en bois remplie de paille où farfouillaient des petites bestioles brunes et blanches.
Le fils de mon compagnon d’alors tend la main pour en toucher un et… « Hola, jeune homme, on ne touche pas sans autorisation ». Ah bon, ok. Ça fout un peu la trouille, faut bien avouer. Mais là où moi j’étais un peu refroidie, mon ex a trouvé ça… « génial ».
Casper, mon furet
Et quelques semaines plus tard, nous voilà partis dans la campagne bretonne pour aller chercher un petit fureton. La première fois que je l’ai laissé en liberté, il s’est retrouvé pendu à mon nez, mode anneau nasal.
Sur la semaine qui suivit, j’ai découvert qu’il n’était pas propre, fétichiste des pieds (comprendre « lécher puis mordre à belles dents dans mon orteil »), semblait traverser les murs tellement il était rapide et lâchait des petits pets puants dès qu’on s’approchait de lui.
Dites bonjour !
Étant en vacances, j’ai passé mes journées avec Casper. Petit à petit, j’ai aussi découvert autre chose : un petit bébé effrayé, qui n’attendait qu’une chose, qu’on soit gentil avec lui. Doucement, je l’ai vu s’approcher de moi, essayant de paraître plus fort qu’il ne l’était, détalant dès que je faisais un mouvement brusque…
Après une semaine, je parvenais pour la première fois à le faire dormir sur mes genoux ; après deux semaines je découvrais qu’un furet était surtout un animal totalement enjoué, qui « poutpoute » en sautillant, se prenant les pieds de table et les murs dans son excitation, qui joue à cache-cache et s’enthousiasme pour un sac plastique.
J’étais devenue complètement gaga de cette petite boule de poils avec ses yeux comme deux boutons noirs.
Patate.
Quand mon ex a décrété que c’était trop de travail, qu’il devait le rendre à l’éleveuse, j’ai dit «
non », sans même réfléchir une demi-seconde. « Je le prends ». C’est ainsi que commença ma grande histoire d’amour avec mon fufu.
Mon petit gars à moi, il me lèche les orteils pour me dire bonjour, il se damnerait pour un peu de pâte multivitaminée, il voyage avec moi à travers toute l’Europe, a déménagé avec moi en Autriche (et y fut longtemps ma seule et unique compagnie)…
Deux ans et deux furets au quotidien
Aujourd’hui, deux ans après, Casper a été rejoint par Emil. Emil aussi, c’est une rencontre par hasard, à l’association. Un petit furet DEW (« dark eyed white ») traumatisé, abandonné, plein de tics (pas moins de 52 !) que j’ai accompagné dans sa convalescence.
Moi qui travaille beaucoup à la maison, j’ouvre la cage le matin, je m’assois à mon bureau, on se dispute ma tasse de thé (ils kiffent !), on se fait des câlins puis ils vont inspecter la pièce (on ne dit pas « fureter » pour rien) et moi je me mets au boulot.
Je ne vous cacherai pas que mes furets ne sont jamais devenus totalement propres, ce qui a le don d’exaspérer mon nouveau compagnon. J’ai quatre litières dans la pièce et je fais un tour d’inspection tous les trois jours pour enlever d’éventuels accidents.
Avoir des furets : deux heures de petites corvées pour 24 heures de bonheur
En général, on dit qu’un furet occupe environ deux heures dans la journée — entre les sortir de la cage, les jeux, les litières, les dodos à laver (les petits coussins et autres sur lesquels ils dorment : ça c’est le craquage intersidéral, les trucs où il ne faut PAS me laisser le choix sans quoi je les achète tous), les gamelles à remplir…
En même temps, ce sont des animaux qui dorment entre 16 et 20h par jour, ce qui enlève toute trace de culpabilité quand on quitte la maison. (point bonus !). Si je devais les décrire, je dirais qu’ils sont entre le chat et le chien mais nécessitent beaucoup moins d’espace.
Le furet, un animal do-mes-tique
Sachez que le furet est un animal domestique qui descend de son ancêtre sauvage le putois et qui a été longtemps utilisé pour chasser les lapins. Il n’existe pas à l’état sauvage et ne sait pas survivre dans la nature.
C’est un animal qui utilise ses glandes pour faire peur à ses agresseurs. Les mâles ont également une odeur très marquante pendant leur rut. Mais une fois stérilisé, dans un environnement serein et avec une hygiène normale (litière et dodos lavés régulièrement), vous pouvez carrément avoir moins de problème qu’avec certains chiens.
Le matériel nécessaire au furet
Le furet a besoin de quelques menues affaires pour faire une cohabitation heureuse.
- Tout d’abord, informez-vous auprès d’associations dédiées aux furets, il en existe partout en France. Sur le grand Ouest, je ne peux que vous conseiller Les Fufus de l’Ouest ; en Ile de France, je vous conseille Club Furet.
- Les pièces où vous comptez laisser votre furet en liberté doivent être « fufuproofed », c’est-à-dire sécurisée(s) pour que n’arrive rien ni à vous, ni aux tasses de mamie, ni au furet. Concrètement, c’est comme sécuriser une pièce pour un bébé qui commence à marcher ; tout cela est très bien expliqué sur cette page : La vie fufuesque, c’est quoi ?
- Acheter — ou encore mieux fabriquer — une cage, de préférence plus grande qu’une cage à lapin standard (qui peut faire l’affaire pour les premiers temps). Ça coûte entre 40 et 120€ selon le modèle et la taille. S’il vous prend l’envie de fabriquer une cage, il suffit de convertir un meuble, il existe de très bons conseils sur les forums pour cela.
- Acheter une (ou plusieurs) litière(s) pour chat (certains furets sont plus propres que les miens et se contentent d’une seule litière, c’est une question de chance). Comptez environ 5€/litière.
- Deux ou trois dodos (hamacs, coussins, vieux vêtements… Plusieurs sites (par exemple La Fabrique à Câlins) proposent des dodos hyper résistants et personnalisables à des prix raisonnables. Comptez de 4€ à 20€ selon le modèle.
Que mange un furet ?
Les furets sont des carnivores purs, il est donc hors de question de les nourrir au pain et au lait comme le font encore certains chasseurs, ou aux fruits.
Si vous optez pour la facilité, prenez des croquettes pour chats de bonne qualité (attention aux croquettes « pour furets », ce sont souvent des arnaques) : l’important, c’est le moins de céréales possible, pour le plus de viande possible. Par exemple les Kitten36 de Royal Canin sont pas mal (50€ pour 10kg soit environ un an).
Si vous optez pour la nourriture dite « naturelle », vous pouvez leur donner de la viande maigre voire des poussins (à acheter congelés, environ 0,07€/poussin aux associations voir directement aux producteurs).
OMNOMNOM ! (Pas de panique, ils ne font que jouer)
Vous voulez adopter un furet ?
Il ne vous reste plus qu’à adopter un furet ! Surtout, n’allez JAMAIS en animalerie : les conditions sont désastreuses, les animaux y sont souvent mal nourris, malades et rarement manipulés (ce qui est essentiel pour que vous puissiez l’éduquer correctement).
Choisissez plutôt un particulier qui prend à cœur le bonheur de ses furets, ou une association car les furets sont des animaux qui sont abandonnés en masse par des personnes mal informées.
Je préfère tout de même prévenir : un furet est un compagnon génial mais ce n’est pas un animal pour les enfants, surtout lorsqu’il est jeune, car il faut l’éduquer. Contre les morsures, le plus sûr est de jouer avec lui en le reprenant dès qu’il mord (ça paraît un peu masochiste, mais c’est efficace). Pour le rendre propre, le surveiller et le mettre dans sa litière dès qu’il se met en position (il recule, la queue levée) et le féliciter lorsqu’il y va de lui-même.
Si par mésaventure, le contact ne passe vraiment pas et que votre patience est à bout, ne l’abandonnez surtout pas dans la nature ! Les associations prennent tous les furets, peu importe les raisons que vous invoquez pour l’abandonner, et certains éleveurs reprennent également leurs furetons.
Alors, il y a des madZ à furet dans l’assistance ? Les autres, ça vous tente ?
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