Pendant longtemps, je voyais les choses de façon très binaire : si un truc était difficile, c’est que c’était de la merde, ou tout au moins que ça n’était pas pour moi.
Si une relation amicale de longue date commençait à prendre une autre tournure, moins légère que les débuts amicaux où l’on apprend à se connaître et on s’émerveille de nos points communs, je baissais les bras : « il/elle a changé », je me disais.
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Quand je voulais arrêter mes études et faire autre chose, j’avais peur de devoir discuter, argumenter et faire de la paperasse. Il était si simple de continuer dans la filière dans laquelle j’étais sans rien dire, entourée de mes potes, sans modalités administratives donc je ne faisais rien. Je ne bougeais pas.
Je me trompais : c’est pas la solution la plus facile qui est la meilleure. Pire, je me privais de sacrées sources de bonheur. Et ça, ça craint parce que le bonheur, c’est bien.
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Genre apprendre à jouer du ukulélé avec de si grands ongles, ça doit être super mais pas très facile.
Fuir dès les premières difficultés, cette mauvaise idée
Avant, ce que je faisais — et ce que beaucoup de gens ont tendance à faire — c’est de fuir dès que des difficultés se présentaient. De fuir mais avant de gueuler, de taper du pied, d’être vraiment dégoûtée et frustrée que la situation ne soit pas simple.
Je peux comprendre que ça puisse être la première réaction, puisque ça a été la mienne tellement longtemps, donc je ne juge pas.
Quand une situation nous a rendu extatique tellement elle semblait purement joyeuse et légère, la première passe difficile est d’autant plus dure à supporter qu’elle est en contraste brutal avec l’avant.
Il n’est pas toujours évident de faire le deuil de l’époque où c’était 100% tranquille et de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain (ça s’fait trop pas en plus).
Il est compliqué de ne pas se dire que les choses ne redeviendront jamais aussi cool qu’avant, maintenant qu’on a vu qu’il était possible de vivre une passade difficile dedans. Au contraire (évidemment, on parle de petites difficultés, hein, pas de grands drames).
Sauf qu’aucune situation ne reste légère et extatique sur le long terme. Mais elle peut être profonde et heureuse, si on lui laisse les moyens de le devenir. Certaines choses valent le coup de se battre pour elles, pour devenir vraiment super cool.
Moi fuyant les difficultés, une allégorie qui n’aurait pas pu exister sans Forrest Gump.
Un équilibre magique à atteindre pour aller de l’avant
Je vois maintenant la vie comme un apprentissage, un truc à grande variable d’ajustement. J’essaie de trouver un équilibre. Je veux bien faire des efforts, avec joie même, mais dans la balance difficulté VS joie, la joie doit gagner.
Exemple trivial : je digère mal les cacahuètes. Alors même si j’aime bien ça, bah je vais éviter d’en manger plein à l’apéro parce que le plaisir ressenti à la dégustation ne vaut pas les mille renvois par la suite.
Et la vie, de manière plus profonde, c’est pareil.
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C’est un équilibre à trouver parce que je ne vois pas comment j’aurais pu aller de l’avant dans ma vie si je n’avais pas commencé à me battre, à accepter l’idée que j’ai parfois à supporter des difficultés et à les surmonter pour bâtir quelque chose de fort qui me convient vraiment.
Ces difficultés qui m’ont rendue heureuse
Pour bien asseoir mon propos, voici un échantillon de ce à côté de quoi je serais passée si je n’avais pas appris à faire des efforts.
D’abord, je ne serais pas restée en freelance, à essayer de faire décoller ma carrière de comédienne/youtubeuse/auteure et j’aurais choisi la stabilité avec un job dans la lignée de ce que je faisais chez madmoiZelle, et qui ne me correspondait plus.
J’aurais probablement plus d’argent, mais je serais moins heureuse et épanouie dans ce que je fais au quotidien alors bon… Bofibof quoi.
Je ne serais pas non plus restée avec mon mec, parce que la vie de couple c’est très vite plus du tout simple TOUT LE TEMPS : il y a la pression et le stress, les éléments extérieurs au binôme.
Le couple, selon moi, c’est deux personnes qui décident de s’allier voire de vivre ensemble en dépit de toutes leurs différences. « ÉVIDEMMENT QUE C’EST PAS FACILE TOUT LE TEMPS », j’ai fini par me dire. Mais tant que je suis heureuse au quotidien et que j’ai des projets d’avenir en commun avec mon mec, je n’ai plus peur des soucis du quotidien,
En parallèle je pense que j’aurais repris la clope et que je n’aurais pas réussi à avoir une vie un peu plus saine.
Quand je vois à quel point les gens gâchent des relations amoureuses, des amitiés, des projets professionnels ou autre, je me dis que je suis contente d’avoir réussi à apprendre ça.
À apprendre que si je sens que ça en vaut la peine, que ce n’est qu’une mauvaise phase, ça vaut le coup de foncer plutôt que de fuir.
Moi décidant de foncer plutôt que de fuir (c’est faux, c’est Scarlett Johansson dans Lucy, en plus j’ai même pas de permis de port d’armes alors c’est pour dire).
Et si tu ne t’en sens pas capable, c’est pas grave ! Ce n’est peut-être pas le moment pour toi, tu peux préférer y aller petit à petit, ou ton instinct peut aussi t’inviter à abandonner pour de bonnes raisons.
Je crois qu’avant tout, il faut se faire confiance, sans jamais pour autant oublier de se questionner pour savoir si on a envie de laisser tomber pour ne pas avoir à faire d’effort ou parce qu’on n’est pas heureuse et qu’il n’y a plus rien à faire.
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