C’est l’été, et comme chaque été, des tas de gens se lancent dans la cueillette des fruits et légumes pour les exploitant•es agricoles.
L’idée est souvent d’accumuler un maximum de sous, histoire d’avoir des réserves pour le reste de l’année. De fait, pas mal d’étudiant•es et de lycéen•nes s’y prêtent.
C’est un travail répétitif et plutôt rébarbatif. Mais tout dépend sur quel type de produit on travaille !
Comme j’ai grandi à la campagne, des fruits, j’en ai cueillis des tas. Des kilos. Des TONNES. Alors, avec l’aide de quelques potes, j’ai décidé de vous faire un petit classement des récoltes, du plus au moins pénible.
Le tabac, le plus insupportable à ramasser
Bon je sais, je vous vends un truc sur les fruits, et j’attaque avec le tabac. Mais il fallait que je vous en parle, parce que ça a l’air vraiment TRÈS chiant.
Lucas, le temps d’un été, s’est essayé à la cueillette du tabac dans une exploitation en Alsace. Peut-être que comme moi vous êtes surpris•e mais oui, le tabac peut pousser dans plein d’endroits, et on a des champs en France !
Et selon Lucas, c’est pas une partie de plaisir.
« T’es assis sur une chaise particulièrement inconfortable, quasiment à même le sol, sur une machine qui évolue entre les allées.
Le principe de ton boulot est simple : tu tends chaque bras à tour de rôle pour aller cueillir à la main, plant après plant, les précieuses feuilles, et les empiler devant toi. »
Ce qui fatigue beaucoup, c’est le dos : il faut se pencher et s’étirer pour choper les feuilles. À la longue, ça épuise.
Mais surtout, ce qui est vraiment pénible c’est la sève sécrétée par le tabac. Un jus collant qui s’accroche partout.
« C’est une substance collante, et tu t’en fous partout: sur les mains bien sûr, mais aussi sur les habits, le visage, dans le cou, les cheveux. Et tu galères très souvent à le faire partir. Même sous la douche. »
Lucas m’a juré qu’il ne referait plus jamais ce boulot. Quand il me raconte ça, je sens que ça l’a vraiment soûlé. Ce qui m’amène à classer le tabac directement au bas de ce classement.
Les vendanges, c’est chiant mais y a de l’ambiance
La récolte suivante dans ce classement ne ménagera pas non plus votre dos : il s’agit de la cueillette de raisins, plus communément appelée vendanges.
Cette fois-ci, c’est Matyas qui me raconte son expérience.
La particularité des vendanges, c’est que ça se passe généralement sur une ou deux semaines. On se lève très tôt, lorsqu’il fait encore nuit, et on bosse toute la journée sous les soleil.
Du coup, les cueilleurs•euses dorment généralement sur place et sont nourri•es et logé•es.
Ça, c’est potentiellement le côté cool du job. Parce que ça permet de créer un vrai esprit d’équipe, et qu’il y a normalement une bonne ambiance !
Maintenant, passons au côté moins cool :
« On part très tôt le matin dans les vignes : on commence en haut du champ, et on descend au fil de la cueillette.
T’as un sécateur, des gants, des bottes et un bleu de travail, et tu coupe les grappes de raisin pour les mettre dans un seau. T’es accroupi tout le long, ça fait super mal au dos.
En plus on te demande de ne pas t’asseoir pour être plus rapide. Mais du coup à la fin de la journée, t’es tout cassé. »
Sans compter que certains groupes font la fête tous les soirs, alors qu’ils se lèvent aux aurores le lendemain. Libre à toi de te prêter au jeu mais dans ce cas, il faut être capable d’être au top avec très peu d’heures de sommeil.
Matyas m’a expliqué qu’il recevait chaque année une lettre pour revenir faire les vendanges. Mais il préfère les ignorer à chaque fois !
Les framboises, ça passe mais c’est relou
Cette fois-ci, c’est moi qui ai tenté l’expérience : la cueillette des framboises, c’est le tout premier job saisonnier que j’ai testé. J’avais seize ans, et un fort besoin de sous pour m’acheter des jeux vidéo et des BD.
Parmi tous les fruits que j’ai cueillis, les framboises restent ma plus mauvaise expérience. Cela dit quand j’entends Matyas et Lucas, je relativise !
Les framboises se présentent sous forme de pieds, pouvant atteindre au maximum la taille d’une personne adulte.
Le plus dur, c’est de devoir scruter chaque buisson en entier pour être sûr•e de ne pas en avoir oubliées. Et puis il faut bien observer leur couleur pour s’assurer qu’elles sont assez mûres pour être cueillies.
Comme les buissons sont assez touffus, ont n’est jamais à l’abri qu’une araignée nous tombe sur la main alors qu’on essaye d’attraper une framboise. Des araignées, il y en a BEAUCOUP. Beaucoup trop.
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J’ai bof apprécié cette expérience parce que le boss m’avait un peu dans le pif.
À chaque pause déjeuner, il prenait MES barquettes et m’engueulait en arguant que j’avais mal triées mes framboises. Il passait aussi dans les rangs sur lesquels j’avais travaillé pour me montrer tout ce que j’avais oublié.
À la fin, il m’a tendu un stupide chèque des 160€ pour TROIS SEMAINES de boulot. Et il m’a dit que j’étais une de ses meilleures cueilleuses. J’ai pris mes cliques et mes claques et je me suis barrée vite fait.
Les pommes, c’est long mais ça passe
Quelques étés plus tard, j’ai voulu à nouveau cueillir les fruits, cette fois-ci pour un autre exploitant. Celui-ci payait ses cueilleur•euses au SMIC : pour moi, c’était la méga teuf.
L’ARGEEEEEENT
J’ai donc commencé à cueillir les pommes. Et c’est là qu’on arrive dans la catégorie des boulots sympa parce que les pommes, franchement, j’ai trouvé ça plutôt cool !
Cette fois-ci, j’ai travaillé sur des arbres assez hauts, mais organisés en rangs de telle façon que je ne pouvais pas tourner autour. Un autre employé était chargé de l’escabeau, donc je ne cueillais que les fruits à ma hauteur.
Le seul soucis avec les pommes, c’est que c’est fragile.
Le moindre coup et elle se retrouvent avec une tache ou un trou : les client•es ne voudront pas l’acheter. Alors il y avait une technique très précise pour les détacher, et je ne devais surtout pas les jeter dans les caisses.
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Ce qui est cool avec les pommes, c’est que comme ce sont des gros fruits, les caisses se remplissent très vite. Et comme les arbres sont grands, on est à l’ombre, c’est donc bien pratique en été.
Le seul truc qui m’a gênée, c’est cette nécessité d’être très précautionneuse avec les fruits. On m’a souvent passé un savon (et à raison) parce que je ne faisais vraiment pas gaffe. Et au-delà de ça, j’ai trouvé cette tâche un peu monotone.
Les cerises et les abricots, les meilleurs fruits à cueillir
On arrive à la meilleure partie : les cerises. Si j’étais encore étudiante, c’est un job d’été que je referais volontiers.
Les cerisiers sont des arbres aux branches très évasées, et pas super feuillues. Du coup, on peut (et on doit) grimper dedans pour attraper les fruits.
Dans l’exploitation où je travaillais, les arbres étaient en très bonne santé et donnaient beaucoup de belles cerises bien rouges. Les paniers se remplissaient très vite, et j’aimais cette idée de changer constamment de position pour tout attraper : ça évite de raidir.
Et puis c’était rigolo de grimper, j’ai toujours aimé aller dans les arbres, et là ça faisait partie de mon boulot ! En plus, il n’y avait pas d’araignées dans ces arbres, juste des fourmis et des perce-oreilles (eux ça va, ils me dérangent pas).
Mymy, qui a cueillis les abricots, m’a racontée une expérience plutôt similaire. Et flexible en plus :
« Moi j’ai jamais aimé grimper. Alors j’avais le droit de rester en bas : je rangeais les caisses dans le tracteur pendant que les autres les remplissaient.
Ça pétait un peu le dos, mais sinon c’était plutôt cool. »
Après les jobs saisonniers, je suis allée travailler dans différentes usines. Et là, ça m’a vraiment paru infernal.
Le ramassage de fruit a été mon petit boulot préféré : on est dehors dans la nature, dans l’herbe au milieu des arbres. Sauf exception, c’est vraiment un chouette cadre pour travailler.
Un petit conseil cependant si vous tentez l’expérience pour la première fois : n’hésitez pas à proposer vos services à différentes exploitations. Certaines se permettent de sous-payer honteusement leurs cueilleurs•euses…
Alors, vous validez ce classement ? Vous avez des anecdotes sur le sujet ? Racontez-moi tout !
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