Souvenez-vous : en novembre 2015, en pleine campagne pour les élections régionales, Marion Maréchal-Le Pen annonçait vouloir supprimer les subventions allouées au Planning familial, entre autres associations jugées « trop politisées » pour être considérées d’utilité publique.
Marine Le Pen avait été interrogée à ce sujet par Bruce Toussaint sur iTélé, et la présidente du Front National avait démenti cette ligne, arguant que le parti avait d’autres priorités.
Mais en écoutant toutes les interviews de tous les candidats FN tête de liste en régions, force était de constater que cette intention revenait souvent dans le discours. Revoyez donc notre compilation de ces interventions, ci-dessous.
Osez le féminisme voit ses subventions menacées
Le Front National n’a emporté aucune présidence de région à l’issue des élections de décembre 2015, mais il a obtenu suffisamment de suffrages pour être représenter dans les conseils régionaux.
En Île-de-France, c’est Wallerand de Saint-Just, tête de liste Front National, qui mène l’opposition au sein du conseil régional. Il a déposé un amendement au budget de la région, pour supprimer les subventions allouées au Centre Hubertine Auclert
, qu’il accuse d’être « composé d’associations hautement politisées », citant Osez le féminisme en exemple.
Le Centre Hubertine Auclert, ce repaire d’associations « hautement politisées »
Le Centre Hubertine Auclert est le centre francilien pour l’égalité hommes-femmes. Il centralise les associations et les actions menées en faveur de l’égalité sur tout le territoire de l’Île-de-France.
Il rassemble plus de 120 associations, dont Osez le féminisme, l’Association Nationale des Centres d’IVG et de Contraception, l’Association de soutien pour la Fondation des Femmes, pour ne citer que celles-ci.
L’argument avancé par Wallerand de Saint-Just pour la suppression des subventions régionales est le suivant :
« Ces associations s’attaquent à certaines de nos valeurs fondamentales, comme la liberté sexuelle, la liberté d’expression et la non-discrimination. »
Osez le féminisme, dans un communiqué de presse, plaide fièrement coupable de cette accusation :
« M. de Saint-Just a raison. Nous nous attaquons aux valeurs fondamentales de l’extrême-droite : misogynie, racisme, LGBTphobie, intolérance. Car la « liberté sexuelle » dont parle l’émérite trésorier du FN n’est certainement pas celle du droit fondamental pour une femme à disposer de son corps.
Osez le féminisme ! salue, ironiquement, l’honnêteté dont fait preuve M. de Saint-Just en conclusion : la priorité est « l’indispensable réelle lutte CONTRE l’égalité femmes-hommes ».
Nous « remercions » donc l’élu régional frontiste d’avoir, en 5 lignes, démontré que non, la ligne du FN sur l’égalité femmes-hommes n’a pas changé, et que le FN est et reste un parti opposé aux droits des femmes. »
On tâchera de s’en souvenir la prochaine fois qu’un•e élu•e du Front National surfera sur un fait-divers pour instrumentaliser les questions d’égalité hommes-femmes.
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