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Culture

Du fromage vegan de synthèse : WTF ou révolution ?

Une équipe de chercheurs américains veut développer un fromage de synthèse, réalisé à partir de protéines de lait, mais sans passer par la case vache. Du vrai fromage, quoi, mais… vegan.

Le fromage, c’est la vie, mais pas pour tout le monde. Entre les intolérances au lactose très répandues dans la population mondiale, les allergies, entre le coût écologique de l’élevage industriel et sa cruauté pour les vaches laitières, consommer du fromage est déjà un luxe. Et demain, ce pourrait bien devenir un privilège.

Si je me passe plutôt facilement de fromage au quotidien, je ne dirais pas non à la possibilité de pouvoir en réintroduire dans mon alimentation vegan

Il existe déjà des fromages végétaux censés imiter la texture et le goût des vrais, mais soyons honnêtes : si ces produits peuvent rivaliser avec les fromages chimiques nuls et fades des Américains, les présenter sur un plateau aux côtés d’un camembert, d’un reblochon ou d’une bûche de chèvre relèverait presque de l’insulte au terroir.

Du fromage de synthèse ?

Une équipe de Biohackers, des chercheurs en biologie et des chercheurs citoyens, installés dans la baie de San Francisco, a l’ambition de développer du fromage de synthèse.

Leur idée ? Utiliser de la levure, et la modifier génétiquement pour obtenir des protéines de lait (en gros). Cette matière serait ensuite utilisée pour reconstituer un lait vegan, en ajoutant de l’eau, de la matière grasse (huile végétale) et du sucre (à la place du lactose).

On utilise ensuite ce lait pour fabriquer du fromage, selon les techniques de confection propres aux différents fromages.

Le processus est entièrement vegan :

aucune substance animale n’est utilisée pour obtenir les protéines de lait !

vegan-cheese-process

Ce serait donc du vrai fromage, mais réalisé à partir d’une matière première créée artificiellement.

Présenté comme ça, ça peut faire peur, mais nous consommons déjà de la vanilline de synthèse, par exemple (l’arôme de vanille). La vanilline naturelle et la vanilline de synthèse sont rigoureusement identiques : l’une est produit par la nature, l’autre en laboratoire, mais le résultat final est identique. Ce n’est pas de la magie, c’est de la chimie !

Est-ce que ça va vraiment marcher ?

Le projet de financement de ce fromage vegan de synthèse est présenté sur la plateforme de crowdfunding IndieGogo, où les projets scientifiques fous et ambitieux ont décidément la cote.

L’équipe reste prudente sur la faisabilité du projet :

« Comme pour toute recherche scientifique, nous ne pouvons pas être complètement sûrs que ce processus va fonctionner, tant que nous ne l’avons pas testé. »

Même si la faisabilité était démontrée, la sécurité du processus reste une préoccupation majeure des chercheurs, et un potentiel frein à son développement :

« Notre collectif étant particulièrement préoccupé par le respect de l’environnement et de la santé, nous avons nos propres réserves à propos de notre processus de fabrication. Nous ne voulons pas produire d’aliments par un processus qui reproduit les défauts des entreprises d’organismes génétiquement modifiés.

Un de nos principaux défis sera d’évaluer si notre processus de fabrication est sûr. Nous évaluerons les risques et les solutions de protection que nous développerons en continu, afin de limiter et prévenir tout danger potentiel pour la santé et l’environnement ».

Ouvert depuis le 1er juillet, le projet a d’ores et déjà récolté 117% de la cagnotte requise pour être validé. L’appel aux contributions se poursuit jusqu’au 10 août.

Voir le projet Real Vegan Cheese sur Indiegogo

Après le « Frankenburger », bientôt le « Frankencheese » ? Que penses-tu de ce projet ? Tenté•e par le fromage de synthèse ? 

Avec ou sans fromage sur madmoiZelle…


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Les Commentaires

68
Avatar de Y.
25 juillet 2014 à 04h07
Y.
Les chasseurs et autres : j'en fais, personnellement, que je suis bien prête à faire en sorte qu'ils s'arrêtent (avec mes moyens d'action limités). Mais que différentes actions ne se valent pas. Traire une vache ou écorcher vivant un renard pour sa fourrure, ce n'est pas pareil. Ce n'est pas du "tout ou rien". Je mange de la viande quelques fois par mois, ça n'empêche pas d'enquiquiner mes amis chasseurs pour qu'ils se trouvent d'autres passe-temps. Au fond, tout est question d'où on fixe la limite, parce qu'arrive un moment où décider de ce qu'on a le choix de faire, de ce qu'on peut choisir de faire sans que ce soit trop grave et de ce qu'on est obligés, ça devient toujours délicat. Voilà.
(merci d'avoir pris le temps d'expliciter plus longuement ta pensée, au passage)
0
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