— Initialement publié le 5 février 2012
Au quotidien, je suis susceptible sur de nombreux sujets. La meilleure façon de ne pas m’énerver continuellement est simplement d’éviter ce qui pourrait causer mon agacement.
Logiquement, j’esquive souvent les situations qui posent problème… mais il y a quelque chose auquel je suis infiniment sensible, je n’en parle jamais, c’est mon talon d’Achille.
Je peux tout surmonter dans la vie, je suis une super-héroïne moderne. Mais au fond de moi, je sais que quelque chose d’incontrôlable me domine, une entité sur laquelle je ne peux avoir aucune emprise et qui me soumet à ses passions.
C’est peut-être cela qui m’agace autant, la suprématie totale que cette chose a sur moi.
La déprime saisonnière, mon talon d’Achille
Alors je n’en parle pas trop, je fais comme si cela m’indifférait car je ne veux pas avoir l’air faible et triviale. Mais voilà, il faut que je l’admette aujourd’hui : chaque hiver, je suis la malheureuse victime d’une déprime saisonnière.
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Elle m’attaque dès novembre, lorsque le jour décline, et le reste de l’année je suis seulement obnubilée par les mouvements climatiques vicieux.
La déprime hivernale… et mon obsession de la météo
Comme dans chaque analyse, lorsqu’il est question de déprime, je vais tout d’abord vous parler de ma mère qui m’a transmis son obsession des phénomènes météorologiques.
Depuis ma plus tendre enfance, chaque début de soirée commençait par un inventaire précis de toutes les météos annoncées par toutes les chaînes télé.
Dieu merci, à cette époque la TNT n’existait pas et nous ne captions que les six chaînes hertziennes !
Sinon nous sommes en droit d’imaginer que la soirée entière aurait pu être occupée par un consciencieux zapping sur TOUTES les chaînes du câble afin de créer un barème qui aurait regroupé les informations données par chaque média.
À titre personnel, j’ai décidé de croire en un été permanent. Hélas, je suis souvent déçue.
La déprime hivernale me met une pression monstre
J’ai horreur du froid, de la neige, du vent, de tout ce qui pourrait perturber mon climat intérieur.
Les séquelles de cette éducation sont désormais ancrées en moi. J’ai horreur du froid, de la neige, du vent, de tout ce qui pourrait perturber mon climat intérieur.
Le frimas actuel nécessite bien cette chronique ! J’angoisse à chaque pas sur le verglas. J’ai d’ailleurs un souvenir traumatique de classe de neige : une journée à tomber sur les fesses et à traîner dans une combinaison humide sous le regard sadique d’un moniteur impatient.
Je me souviens encore de l’attente fébrile devant les tire-fesses où l’on patientait pendant une demi-heure en file indienne pour le plaisir de slalomer entre deux Jean-Claude Dusse sur une piste dangereusement escarpée en environ 36 secondes.
Les sports d’hiver me laissent de glace (c’était facile, je vous l’accorde).
Je suis tout aussi hermétique face aux jeux hivernaux, notez bien. Les bonhommes de neige sont inquiétants sous leurs airs extatiques et leur vicieuse carotte plantée à la place du nez.
Je passerai sous silence les boules de neige reçues en pleine face, la buée dans les lunettes et la gadoue dans les bottes. Je déteste le froid et j’envisage d’arrêter de fumer à chaque cigarette sur mon balcon (je suis sûre qu’on acquiert de la volonté par la répétition) (pour l’instant j’entraîne ma motivation).
Heureusement, j’ai remarqué que j’étais loin d’être seule dans mon hyper-sensibilité climatique. Il n’y a qu’à voir les gros titres des journaux télévisés (je les regarde, parfois, entre deux météos).
La déprime hivernale, pas aidée par les chaînes de télé
On transforme les journalistes en Miss Météo, et des duplex à Trifouilly-les-Oies sont organisés sur la poudreuse en bordure d’autoroute. Un scoop est annoncé : des bouchons se forment en raison d’importantes chutes de neige en février.
L’incongruité de la nouvelle semble épater le pays tout entier.
Un dossier spécial Glagla est monté par chaque rédaction de France (mais pas de Navarre : la région vient de disparaître sous la neige, nous sommes sans nouvelles). Des mois qu’on retenait nos plaintes !
La déprime hivernale, encore pire pour les Sudistes
J’habite dans le Sud, dans une ville que l’on dit chaleureuse, mais le froid paralyse autant nos cœurs que notre organisation urbaine.
On ne l’avoue pas trop mais le réchauffement climatique contre lequel nous alerte Nicolas Hulot, nous l’attendons de pied ferme sans y croire tout à fait.
On est un peu méchants mais ce n’est pas notre faute, c’est le vent qui rend fou, le froid qui engourdit nos sensibilités, la neige qui nous confine dans notre trois-pièces mal isolé…
Hey, j’habite dans le Sud, dans une ville que l’on dit chaleureuse, mais le froid paralyse autant nos cœurs que notre organisation urbaine. Il FAUT que ça cesse. Je sais que nous sommes nombreux•ses à nous préoccuper de ce drame saisonnier et qu’ensemble nous nous battrons contre cette apocalypse précoce.
En attendant, nous mangerons de la raclette, dans l’attente d’un merveilleux printemps.
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