L’autre jour, je cherchais une image de comédien dans un film ou une série pour illustrer un article. Mes aimables collègues me suggérèrent Joey de Friends et je prononçai alors la phrase fatale :
« Il est comédien Joey dans Friends ? »
Un silence macabre tomba sur la rédaction, suivi d’un cri unanime :
« T’AS JAMAIS VU FRIEEENDS ? »
Et l’idée inévitable s’en suivit : je devais absolument voir Friends et en raconter ma découverte oldissime en 2014. En voici la chronique.
Friends, jour 1 : premières impressions
Dans un souci scientifique, j’ai commencé par noter mes impressions minute par minute.
« 0:30 – Cool, moi aussi je veux jouer avec mes amis dans une fontaine ! » [C’était le générique]
« 1:30 – Oh mon Dieu, les rires préenregistrés… » [Je m’attendais à avoir un peu de mal avec ceux-là]
« 6′ – Est-ce que ce talkie-walkie est… un téléphone ? » [Les années 90 dans toute leur splendeur]
Dans une totale absence de souci scientifique, j’ai abandonné ma prise de notes après la sixième minute. Voici tout de même un bilan après le premier épisode :
Rapidement suivi par : Une twitta attentionnée m’a prévenue que « j’allais en bouffer ». Dont acte. Comme moi aussi le féminisme a changé mon rapport à la pop culture, je tique à peu près une fois par épisode quand les filles se mettent contre les garçons pour comparer leurs visions évidemment siii différentes.À certains moments, la série souligne les problèmes du sexisme (ou peut-être que c’est moi qui l’interprète comme ça, avec par exemple la mère de Monica qui la critique tout le temps et Ross qui est le fils préféré), à d’autres elle reprend le bon vieux motif de « la guerre des sexes » et se moque plus ou moins des féministes (mais je suis bien consciente que Friends se moque gentiment de tout le monde).
Friends, jour 7 : L’addiction
J’ai rapidement arrêté de live-tweeter mon visionnage parce qu’une série sortie en 1994 n’intéresse pas des masses mes followers (à part si c’est Buffy contre les vampires) (que je n’ai découvert que l’an dernier) (mais elle a commencé en 1997 donc c’est totalement différent).
Le problème d’une série terminée depuis dix ans et comptant 236 épisodes, c’est que personne ne voit de quoi tu parles quand tu dis « trop bien, je viens de terminer l’épisode 20 de la saison 2 ! ».
Parce que oui, je viens de terminer l’épisode 20 de la saison 2. Vous ne vous souvenez pas de ce qu’il s’y passe (Ben dit « bye ») mais si vous avez remarqué la date sur la capture d’écran d’un de mes tweets, vous savez que j’ai avalé deux saisons en sept jours. Et encore, j’étais très occupée, sinon j’aurais dévoré la saison 2 aussi vite que la 1 (en à peine plus de 24h).
Bref, j’ai plutôt accroché.
J’ai même réussi à faire regarder Friends à mon père ! Lui qui, paraît-il, n’aime pas les séries, me demande des nouvelles de Ross quand il n’a pas suivi les épisodes avec moi. Quant à ma mère, il lui arrive de regarder alors même qu’elle ne comprend pas l’anglais.
Le deuxième problème c’est qu’étant devenue assez émotionnellement investie dans la série (j’ai un personnage préféré, c’est Phoebe) (j’ai passé toute la journée d’hier avec Smelly Cat dans la tête)… je n’ai pas envie de me spoiler la suite.
https://youtu.be/W7jlGRq8xZ4
La VF est au bout de ce lien mais je ne peux me résoudre à l’inclure dans l’article parce que la chanson est si mal traduite :
Donc comme je le disais, il se peut que je me sois un peu investie émotionnellement.
Or… tout le monde est censé connaître Friends. La personne avec qui va finir Monica n’est pas vraiment un mystère. Sauf quand, comme moi, on ne connaît tellement pas la série qu’on ne remarque même pas les spoilers et qu’on les oublie aussi sec ! Maintenant tout est différent. Tumblr est un terrain miné.
Après ça Mymy a eu tellement pitié de moi qu’elle m’a cherché des gifs, parce que j’ai été choquée en découvrant [surlignez pour lire le spoiler] l’accouchement de Rachel.
L’avantage, c’est que maintenant je comprends bien plus de références. J’ai littéralement vingt ans de retard mais ça y est, je ne suis plus larguée lorsque quelqu’un dit « Chandler », « Joey » ou « Rachel » !
Le bilan
Contrairement à ce que je craignais, je me suis facilement adaptée aux rires enregistrée, pour la simple raison que la série est vraiment drôle. Généralement, quand il m’arrive de tomber sur des sitcoms à la télé je suis consternée parce que les « spectateurs » rient pour rien, mais là je suis souvent pliée en deux au même moment.
Étrangement, j’ai aussi trouvé que la série n’avait pas trop vieilli. Bien sûr la technologie est datée et les vêtements aussi (ainsi que le paysage : ma mère me fait tout le temps remarquer qu’on voit les tours du World Trade Center), mais c’est plus drôle que dérangeant. Le fait qu’il n’y ait pas d’effets spéciaux a des avantages par rapport à Buffy, que j’adore mais dont certains passages ont vraiment pris un coup de vieux.
Je ne pensais pas accrocher autant, parce que quand j’étais ado les sitcoms avaient une image assez neuneu. Alors bien sûr l’intrigue n’est pas celle de Sherlock, mais Friends est quand même très bien faite : elle est drôle, elle est émouvante dans un registre « oooh, c’est trop chou », elle fait se sentir bien.
Allez, je file regarder les huit prochaines saisons avant de me spoiler sévèrement. Et vous, vous avez vu Friends ?
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
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