Au cours de sa vie, Frida Kahlo a peint plus de 150 tableaux, dont de nombreux autoportraits. Que ce soit sur la toile ou sur les nombreuses photos d’elle retenues par l’histoire, on peut lui reconnaître un sens aigu de la mise en scène d’elle-même, qui passe en partie par son style vestimentaire.
C’est à cette apparence travaillée, qui raconte autrement son œuvre, que le Palais Galliera consacre une exposition, du 15 septembre 2022 au 5 mars 2023 : « Frida Kahlo, au-delà des apparences ».
L’expo « Frida Kahlo, au-delà des apparences » explore les liens entre l’artiste et son style
Le musée de la mode de Paris a réuni plus de 200 objets, dont certains proviennent carrément de la Casa Azul (maison natale de l’artiste, devenue un musée depuis). Des vêtements, des accessoires, des cosmétiques, des médicaments, mais aussi des extraits de ses correspondances avec des personnalités comme le peintre muraliste mexicain Diego Rivera (un temps son époux).
Certaines pièces racontent beaucoup de sa personnalité, de sa vie, et de son œuvre, comme des robes traditionnelles Tehuana pour réclamer sa mexicanité, ou des colliers précolombiens que l’artiste collectionnait. Mais aussi des corsets et des prothèses sur lesquels Frida Kahlo peignait parfois.
Moins futile qu’il n’y paraît, la garde-robe de Frida Kahlo compte bel et bien dans son œuvre qui regorge d’autoportraits, où elle questionne, notamment à travers le vêtement, sa culture, son genre, et même sa condition physique. En effet, outre une poliomyélite à 6 ans, elle subit un grave accident de bus à ses 18 ans qui la laisse infirme. Elle subit ensuite plusieurs chirurgies qui la contraignent à porter des plâtres et à rester alitée. Cette impossible convalescence la conduit à peindre beaucoup de tableaux et transfigurer ainsi sa douleur, avant de finir amputée. Et de peindre encore plus.
Quitte à être à Paris, une partie de l’exposition explore ses liens avec les artistes surréalistes de la capitale française dont elle était contemporaine. Une autre partie, temporaire cette fois (du 15 septembre au 31 décembre 2022), se consacre l’influence de Frida Kahlo sur la mode contemporaine.
C’est donc une expo qui s’annonce passionnante, à la croisée de la peinture et de la mode, mais aussi des questions d’identité politique, de race sociale, de genres, de sexualités, et même de validisme.
mStepTracking=true »>Exposition « Frida Kahlo, au-delà des apparences » au Palais Galliera (10 Av. Pierre 1er de Serbie, 75116 Paris), du 15 septembre 2022 au 5 mars 2023.
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Crédit photo de Une : Frida Kahlo par Toni Frissell, Vogue US 1937 © Toni Frissell, Vogue © Condé Nast / Frida Kahlo par Antonio Kahlo, 1946. © Diego Rivera and Frida Kahlo archives, Bank of México, fiduciary in the Frida Kahlo and Diego Rivera Museums Trust. / Frida Kahlo révélant son corset peint sous son huipil par Florence Arquin, vers 1951. DR, collection privée © Diego Rivera and Frida Kahlo archives, Bank of México, fiduciary in the Frida Kahlo and Diego Rivera Museums Trust
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Les Commentaires
"Certaines pièces racontent beaucoup de sa personnalité, de sa vie, et de son œuvre, comme des robes traditionnelles Tehuana pour *réclamer* sa mexicanité".
J'imagine bien que l'intention était de reprendre le mot anglais "reclaim", mais "réclamer" a un tout autre sens en français, et la Frida ne me semble pas être du genre à réclamer, justement. Peut-être qu'il serait plus judicieux d'utiliser un autre mot, comme "se réapproprier", ou "reprendre possession", qui se rapproche beaucoup plus de l'intention de l'article ?