En cette période de confinement, j’ai développé le syndrome du « je bouffe les séries en entier, peu importe leur qualité ».
Eh oui, mater des shows est encore l’une des activités les plus agréables du confinement, surtout que pour une fois, ne rien foutre devant la télé n’est pas synonyme de culpabilité.
Alors je dévore en masse tout ce qui se dort sur les multiples plateformes auxquelles je suis abonnée, jusqu’à avoir les yeux injectés de sang.
Les milliers d’histoires que j’ai désormais dans la tête valent bien une migraine ophtalmique ou deux.
Mais en dépit de mon jusqu’au-boutisme en matière de séries, il y en a une qui m’a vue abandonner avant la fin…
Freud, sur Netflix, qu’est-ce que c’est ?
Freud, c’est une série austro-allemande de 8 épisodes qui a été diffusée en 2018 en Autriche et a débarqué le 23 mars sur Netflix.
J’ai cliqué immédiatement sur la vignette, m’attendant à une série ultra-sérieuse sur les découvertes neurologiques et psychanalytiques du Dr Sigmund Freud, dont le nom pèse lourd encore aujourd’hui.
Quelle ne fut pas ma surprise quand j’ai compris que le programme s’aventurait sur les chemins sombres du thriller psychologique !
Mais soit. L’idée de grimer Freud (Robert Finster ici) en sorte de détective sous coke m’amusait.
C’était avant de découvrir qu’il allait faire équipe avec une médium hypnotisée par sa famille adoptive, qui se sert d’elle pour accéder au Prince héritier et lui faire reconsidérer la place des Hongrois à Vienne…
ÇA FAIT BEAUCOUP D’INFOS D’UN COUP LÀ JEAN-CLAUDE SCÉNARIO.
Ensemble, la médium (Ella Rumpf), Freud et des officiers de police vont enquêter sur des meurtres sordides, qui ravagent une Vienne noyée sous un brouillard de pixels.
Well, j’étais donc assez loin du compte en pensant découvrir les cheminements de pensée qui ont mené Freud a devenir le père de la psychanalyse.
Freud, une série allumée par la critique
Créée par Marvin Kren, cette série Netflix s’est fait dézinguer par la critique, ce qui est peu étonnant au vu du projet.
Le Monde écrit par exemple dès son chapeau : « La série de Netflix distord les faits historiques et scientifiques de manière grotesque », avant de compléter plus loin :
« Pourquoi distordre la figure de Freud, au lieu d’inventer un personnage qui aurait pu l’évoquer sans injurier sa pratique et son génie ?
Pourquoi faire une peinture aussi grotesque et vulgaire de Vienne, cette grande capitale de la Mitteleuropa avant le début du crépuscule que décrira Arthur Schnitzler, personnage compagnon de Freud dans la série ? »
Du côté de Télérama, l’avis est également (très) négatif :
« Avant de devenir le gourou de la psychanalyse, figurez-vous que le jeune Sigmund Freud avait fait équipe avec une médium pour résoudre d’horribles meurtres…
C’est le parti pris de Freud, nouvelle série Netflix austro-allemande aussi soignée que grossière. Si vous aimez le Grand-Guignol et les œuvres malades, vous pouvez consulter. »
il donne le ton dès le titre :
« Sur Netflix, un Freud en série pas vraiment hypnotique »
Voilà, voilà. Entre la série austro-allemand et les critiques françaises, l’amour n’est pas au rendez-vous.
Freud, une série qui cartonne sur Netflix
Mais Freud vient confirmer une vérité vieille comme le cinéma et plus récemment la télévision : ce qui déplait aux critiques ne déplait pas forcément aux consommateurs.
La preuve en est que Freud, depuis sa sortie, plafonne au sommet des audiences de Netflix.
Elle est chaque jour dans le top 5 des contenus les plus regardés, pas loin derrière Elite et La Plateforme, les gros succès du moment.
Ce qui n’est pas vraiment étonnant et peut s’expliquer pour plusieurs raisons.
La première ? Beaucoup d’abonnés ont dû penser, comme moi, qu’il s’agissait d’un programme sérieux et fouillé levant le voile sur la personnalité du père de la psychanalyse.
La seconde est que les thrillers psychologiques, peu importe leur taux de crédibilité, passionnent les foules.
En ces temps de confinement où l’ambiance est au stress, les programmes violents qui présentent des situations « pires que les nôtres » peuvent avoir une vraie valeur cathartique.
Mon avis sur Freud, la série qui cartonne sur Netflix
Il faut que je sois honnête.
Au début, j’ai éprouvé de l’affection pour ce pastiche étonnant, qui se fiche complètement d’être crédible et pédagogue. Et puis, la série a développé son intrigue et j’ai commencé à trouver le tout un peu risible.
Je n’ai pourtant aucune envie de lui cracher dessus — les autres médias le font déjà très bien —, car j’ai pour sa dimension grand-guignolesque une franche piété.
Le grand-guignolesque revêtu d’apparats sérieux, c’est un peu ma passion, et je l’entretiens régulièrement à grand renfort de nanars.
Freud fait donc partie des contenus que j’estampille : « plaisir coupable ».
Bon après, faut pas déconner, je ne peux pas non plus passer 8h à regarder Freud hypnotiser une meuf qui se rase les sourcils sous l’influence d’un démon légendaire ou je sais pas quoi !
J’ai passé un moment marrant devant les 6 premiers épisodes, mais je m’arrête là.
Notamment parce que j’ai commencé un autre programme Netflix, pour le coup vraiment passionnant, qui s’appelle Unorthodox, et qui mérite tout mon temps. Je t’en parle bientôt.
Alors mon bel esturgeon, tu vas céder aux sirènes plus zinziflex qu’hypnotiques de Freud ?
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