Lorsque l’on entend parler d’écologie, il est souvent question de voyages en jets privés de 8 minutes, d’usines de vêtements aux méthodes désastreuses ou de végétarianisme, (et c’est tant mieux).
Mais certains sujets tout aussi essentiels donnent l’impression d’être moins accessibles : c’est le cas de la pêche électrique.
La pêche électrique, c’est quoi ?
Heureusement, BLOOM lui a consacré une bande dessinée chargée de pédagogie, de rigueur et d’une dose généreuse d’humour. De quoi comprendre les enjeux écologiques, politiques et sociaux autour de cette technique de pêche mortifère pour l’environnement.
Derrière l’ouvrage se trouve l’association BLOOM, une petite ONG luttant contre la destruction des océans et des pêcheurs en les protégeant de la pêche électrique. Cette méthode parfois appelée pêche au chalut à impulsions (une formule chère aux lobbyistes spécialistes du marketing puisqu’elle élude la violence du mot électrique) envoie un courant électrique de 10 volts à travers les mailles d’un filet. Lorsqu’un chalutier racle le fond marin, il paralyse les êtres vivants et les récupère plus facilement.
Une BD pédagogique…
Malgré l’investissement total de ses membres (un sujet comme le burn-out militant est évoqué de façon très juste dans la BD), le combat mené par BLOOM est titanesque. Il faut dire que l’adversaire est suffisamment puissant pour faire plier les lois européennes, car oui : la pêche électrique est bel et bien une pratique interdite.
Pourtant, les grands groupes industriels néerlandais parviennent à les contourner grâce à une armée de lobbyistes dotés de nombreux moyens financiers, politiques et humains. À coup de dérogations et de pressions sur les institutions politiques, nationales et européennes, ces lobbyistes assurent la propagation de cette méthode extrêmement rentable mais particulièrement violente et destructrice pour la faune et la flore sous-marine.
Militante, divertissante et drôle !
Tout cela, la bande dessinée le raconte avec précision. Au fil des pages, les arguments de mauvaise foi, les stratégies marketing et les méthodes frauduleuses des industriels sont mises en lumière de façon aussi abordable que divertissante.
De quoi démonter toutes les idées reçues sur une méthode parfois présentée comme respectueuse de l’environnement, alors que c’est tout l’inverse !
Parmi les aspects les plus catastrophiques de cette méthode de pêche intensive, on peut citer la souffrance animale. L’une des études citées dans la bande dessinée nous apprend ainsi que 39% à 70% des gros cabillauds ont la colonne vertébrale fracturée et une hémorragie interne suite au choc électrique.
Richement illustrée, abondamment sourcée et amusante, Fraude qui peut ! est aussi un bel hommage à tous les militants engagées dans la lutte pour l’harmonie entre la Terre et les êtres vivants.
Fraude qui peut, Sébastien Girard, éditions Delachaux et niestlé, 14,90€ les 80 pages
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