Spécialiste de la littérature anglo-saxonne, à l’origine du premier Groupe d’études féministes en France dans les années 1970, Françoise Basch est morte chez elle le 6 mars, à l’âge de 92 ans comme le rapporte Le Monde.
Qui était Françoise Basch, pionnière des études féministes en France
Née en 1930 d’un père médecin et d’une mère gynécologue engagée pour la libéralisation de l’avortement et de la contraception, Françoise Basch se tourne vers la voie universitaire. Militante au Parti socialiste réunifié d’après-Seconde guerre mondiale, cette femme à la fibre engagée soutient l’indépendance de l’Algérie. Angliciste, elle fait sa thèse à Londres, sur les femmes victoriennes dans les romans, des années 1837 à 1867.
En 1969, Françoise Basch intègre l’Institut d’anglais Charles-V (aujourd’hui Paris-VII), en tant que maîtresse de conférences, et devient très vite professeure après sa soutenance, en 1970. Dans le sillage des universitaires américaines, Françoise Basch se lance alors dans les women’s studies. Elle convainc l’historienne Michelle Perrot de créer un Groupe d’études féministes qui réunit des actrices du Mouvement de libération des femmes.
Grâce à une coopération entre chercheures Françaises et Anglo-Saxonnes, elle aide à développer des colloques, journées d’études, mais aussi des publications féministes, comme l’ouvrage collectif Stratégies des femmes (Tierce, 1984), qui observe comment les femmes ont répondu depuis le XIXe siècle à l’ordre patriarcal, définissant l’oppression comme les possibilités d’émancipation.
De ses séjours aux États-Unis, Françoise Basch a enseigné au Queens College de New York – elle livre un formidable essai, Rebelles américaines au XIXe siècle. Mariage, amour libre et politique (Klincksieck, 1990), qui propose une fresque du mouvement féministe depuis ses origines philanthropiques et abolitionnistes, avant la guerre de Sécession.
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