Quoi, vous n’êtes pas déjà parti-e-s ? Bon, rien que pour vous convaincre ; non pas onze, non pas douze, mais dix bonnes raisons de courir au ciné.
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1. Parce que je me sens très inculte mais apparemment Noah Baumbach a collaboré à l’écriture de scénars de quelques Wes Anderson et si je ne connaissais pas du tout le larron, j’ai adoré les films de Wes. Bref, Frances Ha est bien écrit.
2. Parce que l’interprète principale du film a aussi participé à l’écriture du film et qu’en plus, elle livre une performance extra. Frances rappelle un peu les Manic Pixie Dream Girl à la Zooey Deschanel, mais elle existe pour elle-même (et non dans les rêves d’un scénariste romantique) et surtout, elle est servie par un jeu subtil et touchant.
3. Parce que j’ai pu me la péter deux fois en trouvant des références à la Nouvelle Vague et je suis sûre qu’il y en a même plus (après tout, c’est filmé en noir et blanc). Et les références Nouvelle Vague… c’est ZE truc pour se la péter en soirée.
Danser comme ça permet aussi de se la péter en soirée.
4. Parce que c’est drôle comme du Woody Allen au mieux de sa forme mais que ça me parle plus.
5. Parce que le plus touchant dans le film, c’est la relation d’amitié entre Frances et son amie Sophie et que les oeuvres qui s’attardent sur l’amitié entre femmes ne sont pas si nombreuses que ça. D’autant plus celles qui la traitent si bien.
6. Parce que Fran a beau vivre à New York, la capitale qui vend du rêve, elle est pauvre, elle galère et déménage, se fait virer, retourne à la fac, gaffe constamment et que c’est filmé et écrit sans complaisance ni misérabilisme. Frances, ce n’est ni une victime ni une fille parfaite. C’est une fille d’aujourd’hui, forte, un peu dingue qui galère mais qui garde la tête hors de l’eau.
7. Parce que c’est plein de petits détails qui sonnent vrai. Parce que c’est juste à tous les niveaux. Parce que ça traite de la transition, du passage à l’âge adulte pour une fille d’environ notre génération et que même avec un « petit » sujet, c’est un grand film.8. Parce que c’est beau et que ça donne envie de partir à New York pour danser dans la rue sur Modern Love (sans se faire de mauvais sang) (la bande-son est géniale !), ou même de ne pas partir très loin et juste d’aller errer toute seule à Paris (j’ai toujours envie d’aller à Paris quand cette ville est filmée par les Américains… ils la rendent tellement cool).
9. Parce que le casting est excellent et truffé de pseudos inconnus (j’ai mis des plombes à resituer le petit ami bizarre de Lena Dunham dans Girls). Ils donnent tous l’impression d’être des gens qu’on pourrait croiser dans la vraie vie et ça ne les empêche pas d’être mémorables et drôles.
10. Parce que même si on n’est pas sûr que ça se termine si bien que ça, c’est un vrai Feel Good Movie parfait pour l’été… (et que je me reverrai sans doute cet hiver bien au chaud sous une couette.) Oui, un Feel Good Movie en noir et blanc !
NB : si vous l’avez raté au cinéma, le DVD sort début novembre en France !
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Les Commentaires
Je n'y ai vu qu'un amas de clichés d'époques diverses, présentés selon des codes archis rebattus.
Pour exemple le plus exaspérant selon moi: la nana courant et dansant dans la rue, filmée en travelling sur fond de musique endiablée, signifiant évidemment (et lourdement):
1/l'énergie juvénile du personnage (et du film bien sûr);
2/son indépendance vis à vis des pressions sociales ;
3/son espoir invaincu d'un avenir meilleur;
Pfuiou, lourd! Oui ok petit film d'auteur branché, on a compris, t'es rock'n roll...
Le hic, c'est que ta "fraîcheur" auto-proclamée, elle sent un peu le rance, avec toutes tes références nostalgiques à une Nouvelle Vague et un cinéma qui, eux, en leur temps, ont su renouveler un genre, ce qui n'est pas ton cas.
Là encore je m'explique: Frances Ha pour moi n'est qu'une version en long métrage esthétisant de séries dans le genre de Girls (série que j'apprécie au demeurant) avec ses maintenant traditionnels personnages cool-car-assumant-leurs-névroses, ses scènes subtilement-drôles-car-teintées-de-cruauté et ses moments poétiquement-émouvants-car-tout-à-fait-inopinés.
Grâce à ces séries révolutionnaires on peut désormais se casser la gueule ridiculement en public et en tirer grande fierté car toute héroïne qui se respecte doit à un moment ou un autre en passer par là.
Il est aussi très important d'essuyer de nombreux échecs, de se taper la tête plusieurs fois contre le même mur avant de tirer les leçons de ses expériences et de faire caca la porte ouverte, sinon on n'est pas hype.
Le grand questionnement sur l'âge auquel on devient adulte, mais on ne le veut pas, mais on n'a pas le choix, mais il serait temps, ohlala l'angoisse, est aussi un incontournable du genre.
Et bien sûr l'A-mi-tié, cette valeur inestimable qui rendrait tous les autres sentiments totalement insipides, qui se traduit par ces mots dont on sait bien, c'est bien connu, qu'ils se suffisent à eux-mêmes: I LoOoveee UuuUUuu. (ah non pardon je suis injuste, l'amitié se traduit aussi en actes: il existe une preuve irréfutable de l'amitié: on fait caca ensemble. Ou alors, au choix, on se crie mutuellement dans la gueule que l'autre n'est qu'une grosse connasse).
Bref, sous ses dehors prétendument toniques et ironiques, Frances Ha ne propose rien et tient un discours misérabiliste et régressif qui m'a bien agacée.