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L’achat des fournitures scolaires : récit d’une épreuve inoubliable

La rentrée approche, c’est le moment de se souvenir de cette époque où tu avais encore besoin de cahiers 24×32. Voici le récit d’une épreuve inoubliable : l’achat des fournitures scolaires.

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Article initialement publié le 28 août 2014

Quand je pense à la rentrée, deux sentiments contradictoires me submergent : le dégoût et l’envie.

Pendant la semaine qui précédait mon retour à la vie scolaire, je comptais les jours. C’était toujours le même schéma qui se répétait, tel un cas de Docteur House.

Le retour à l’école, et l’achat des fournitures scolaires

Au début, les vacances étaient une délivrance, une parenthèse miraculeuse loin des carnets de liaison et des DM de maths. Ensuite, les habitudes reprenaient le dessus et, après avoir regardé l’intégrale de Miyazaki en boucle, je commençais à m’ennuyer.

La rentrée devenait alors une date à noter dans le calendrier, comme mon anniversaire et la Chandeleur. Les jours paraissaient trop longs et mes retrouvailles avec la CPE beaucoup, beaucoup trop loin.

Du coup, une semaine avant le jour J, chez moi, on préparait le retour à l’école. On allait acheter les fournitures scolaires.

Alors que ma mère se pendait mentalement dans les rayons, moi, je foulais les nuages du paradis…

Acheter ses fournitures, un ode à la consommation

À la fin de l’été, les supermarchés se transforment en papeterie géante. Ils rivalisent d’ingéniosité pour te donner envie de faire le plein de classeurs chez eux. Les cahiers envahissent l’entrée et deux gros rayons dégoulinent de stylos.

Même si le chemin pour se rendre aux endroits concernés n’est pas bordé de LED clignotantes, tout est fait pour que tu te sentes… happée.

Le coin des « chocolats à offrir » a muté en papeterie XXL et tu pourrais colorier le sol entier du magasin avec son stock de stylos-bille. La pré-rentrée, c’est sûrement la période où Clairefontaine et Bic font 70% de leur chiffre d’affaires, leur instant de gloire.

C’est donc le moment de mettre le paquet de copies doubles perforées !

Les fournitures scolaires, entre basiques et indispensables

Pour sortir du lot, les marques rivalisent de nouveautés, du compas ergonomique au taille-crayon trois-en-un en passant par l’encre odeur pomme Granny. Mais, comme dans toutes les collections de grands couturiers, il reste les basiques.

Ce sont ces objets sans lesquels un kit de rentrée ne serait pas approuvé par la morale collégienne. Sans eux, impossible d’acquérir le respect de ses pairs, impossible d’évoluer tel un être humain sociable, impossible de vivre.

Le premier septembre, tu te devais de présenter ton plus bel effaceur — les ratures, c’était « so école primaire ».

Tu devais également choisir ton « quatre-couleurs » parmi les douze modèles en compétition.

Ta gomme, quant à elle, devait être la plus simple et la plus large possible — histoire d’avoir plus de place dessus pour tes talents de dessinatrice de smileys (car il s’agissait d’écrire sur le papier mais AUSSI sur la gomme).

Pour finir, le pack de base devait contenir au moins un accessoire estampillé Diddle, du crayon fait maison au classeur officiel (pour celles qui pèsent).

Honey Boo Boo

Zblrah. 

Après, c’était du superflu, du chichi. Forcément, tu désirais sans doute toujours le pack de stylo encre gel à pointe fine et rétractable, ou le lot de pochettes plastiques au grain le plus lisse… et forcément, ils étaient invariablement plus chers que tout le reste.

Tu te retrouvais donc avec le bloc-note SuperU et les cartouches Auchan, la gorge pleine de larmes.

La mode est un abysse sans fond.

Les profs, ces control freaks des fournitures scolaires

De toute façon, il y avait probablement peu de chances que tu puisses passer ton année à étudier le théorème de Thalès à l’encre fuschia. Les profs, ces casseurs d’ambiance, ne comprenaient et ne comprendront jamais rien à l’expression personnelle et au sens de l’audace artistique.

Au lieu de te laisser faire joyeusement ton choix, papillonnant au gré des fournitures de bureau, ils se fendaient tous les ans d’une liste ultra-chiante qu’il fallait suivre, au stylo près.

Aujourd’hui encore, je soupçonne les profs d’histoire-géo d’avoir de sérieux problèmes de fétichisme avec les cahiers.

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« Pour cette année : un cahier format 24×32 avec 192 jolies pages à petits carreaux bien serrés. Vous y ajouterez un protège-cahier rouge vif, pas vert, rouge vif (sinon vous ne passez pas la porte de mon cours) et les compliments du chef. Merci. Oulala. »

Pourtant, il fallait bien plus qu’une liste de courses pour plomber ton moral en ce jour saint. Et puis bon,

il y avait toujours tes deux heures d’Art Plastique pour user ton surligneur orange fluo !

Une fois les courses finies, tu te délectais de cette activité mirifique : placer soigneusement tes achats dans ta trousse et ton sac. Puis tu attendais fébrilement de pouvoir les coller fièrement à deux centimètres du visage de ta meilleure pote.

Et puis, une fois revenue à l’école, il suffisait de deux jours pour que le désespoir s’empare de nouveau de ton âme, que tes cahiers se cornent et que tes stylos sèchent dans un coin…

La vie, cet éternel recommencement.

À lire aussi : Anatomie de la trousse du collège


Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.

Les Commentaires

33
Avatar de Hiindy
28 août 2018 à 10h08
Hiindy
C'était mon moment préféré de l'année uppyeyes: Quand j'étais au collège ma mère avait un commerce dans la galerie marchande d'un supermarché, juste en face des caisses, du coup j'allais au travail avec elle et je faisais mes courses toute seule ! Elle me donnait un budget, j'avais mon petit caddy, ma petite liste, une petite calculatrice et je faisais mes choix dans les rayons. J'y passais des heeeeures, j'adorais ça ! En plus j'avais l'habitude ,toute l'année,d'aller le mercredi et samedi dans le magasin, donc les vigiles et les caissiers me connaissaient bien, j'étais comme chez moi
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