Dimanche 20 novembre se clôturait la COP27 à Charm El-Cheikh (Égypte), n’offrant que peu, voire pas du tout d’engagement supplémentaire de la part des États, alors que le réchauffement climatique continue de s’accentuer année après année. La déception était grande pour les observateurs et militants de la cause climatique, et l’était d’autant plus pour les éco-anxieux, de plus en plus nombreux.
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En l’état actuel, d’ici à la fin du siècle, le climat devrait augmenter de 2,8°C, alerte toujours l’ONU. Les premiers et les premières touchées seront les personnes les plus précaires mais aussi celles et ceux qui habitent les grandes villes, espaces les plus bétonnés et donc, les moins en capacité de faire tomber les températures durant l’été. En 2050, Marseille connaîtra les mêmes températures que Marrakech actuellement, et Lyon s’approchera des chaleurs madrilène.
Dans ces conditions, ou tout semble finalement joué (et fichu) d’avance, des moyens existent-ils encore pour endiguer, ou du moins tenter d’endiguer, ce qui constitue le plus gros défi jamais rencontré par l’humanité ? À regarder le manque de décisions et de moyens de la part des États, on serait bien tentés de répondre par la négative.
Pourtant, il est possible d’imaginer un futur « vivable », dans ce monde dans lequel nous allons devoir inévitablement nous adapter. C’est ce qu’a voulu montrer Numerama, en réalisant un documentaire de 50 minutes qui part à la rencontre de ceux et celles qui portent déjà des alternatives vivables pour construire la ville de demain.
« Fournaise », un documentaire qui donne l’espoir d’une ville vivable
De Strasbourg à Ungersheim, Numerama est allé à la rencontre de ceux et celles qui imaginent la ville de demain, une ville adaptée au changement climatique.
Comment rafraîchir les villes ? Et si la solution résidait dans la création d’îlots de fraicheurs ? Saviez-vous qu’une rivière, le Bièvre, coulait autrefois à Paris (elle est aujourd’hui enterrée sous du béton). Quid de planter des arbres, dans les cours d’écoles de la ville ? À raison de 600 écoles, cela permettrait de couvrir de verdure 70 hectares afin de rafraichir un peu le bitume parisien.
En France, entre 3 et 4% des trajets s’effectuent à vélo
Rafraichir la ville, c’est bien. Mais comment respirer mieux, alors que près de 50 000 personnes meurent chaque année de la pollution de l’air ? Le documentaire nous emmène à Strasbourg, l’une des villes les plus avancées en termes de politique cyclable, où piéton, transports en commun, vélos et voitures cohabitent de façon intelligente et sereine. Mais « Fournaise » nous apprend aussi qu’en France, entre 3 et 4% des trajets s’effectuent à vélo, quand nos voisins allemands ou belges sont bien plus avancés que nous. Que peut-on apprendre d’eux ?
« L’urgence est là, les solutions aussi »
Mais imaginer une ville vivable passe aussi par réinventer la façon dont nous produisons et consommons de l’énergie. « C’est bien de vouloir mettre des tramways partout, mais s’ils fonctionnent avec de l’électricité produite par du charbon, c’est pas top » expose le journaliste, qui nous emmène cette fois-ci à Ungersheim, une ville d’Alsace qui vise l’autonomie énergétique et alimentaire. La particularité de la ville réside dans les panneaux solaires qui alimentent en énergie de nombreuses structures publiques, comme la piscine municipale, dont l’eau est chauffée à l’énergie solaire. D’un point de vue alimentaire, la ville a créé une « régie municipale agricole », chargée de produire des fruits et des légumes à destination des cantines et des épiceries notamment. L’objectif ? Limiter le circuit des vivres qui peuvent être produites localement pour être consommées de façon plus responsable.
En 50 minutes, « Fournaise » réussit à donner des perspectives d’avenir positives et des pistes de réflexions pour un monde plus vivable, et on en a bien besoin en ce moment. Un documentaire qui mérite d’être porté aux oreilles du plus grand nombre. En guise de conclusion, une leçon à retenir de ces nombreuses initiatives qui redonnent de l’espoir : « l’urgence est là, les solutions aussi. Maintenant, c’est à nos dirigeants d’être à la hauteur des idées de ceux qui se bougent. » À bon entendeur ?
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Visuel de Une : Unsplash / George Chandrinos
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