Dans une tribune véritablement touchante, Lisa Durel, la créatrice du site Women’s Soccer, adresse un vrai cri du cœur aux footballeuses françaises lesbiennes : elle les encourage à oser faire leur coming out, mais SURTOUT, à oser prendre la parole
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Retrouvez la tribune ici : « Quand foot ne rime pas avec out »
« Le problème, c’est de ne pas avoir de porte-parole. AthleteAlly rassemble les grand•es acteurs•trices du sport, qu’ils/elles soient homos, hétéros, bi, outé•es, non outé•es, peu importe. C’est une belle initiative qui cherche à faire bouger les choses. Avec de véritables efforts.
Le message est là, mesdames : on s’en fout, fondamentalement, d’avec qui vous sortez. Une femme, un homme. C’est votre vie, pas la nôtre. Mais osez prendre la parole. Osez vous dresser contre les discriminations et la haine, et si vous ne le faites pas pour vous, faites-le pour vos fans.
Parce que sur toutes les personnes qui vous suivent et vous soutiennent, qui viennent vous acclamer dans les stades ou qui tapotent votre épaule sur Twitter quand ça ne va pas, il y a aussi des LGBTQ qui seraient heureux de recevoir un tel soutien — qui ne les rendrait que plus forts. »
Interviewée par madmoiZelle, Lisa Durel explique les éléments qui l’ont poussée à rédiger cette tribune, qui résonne comme un appel :
« Ma motivation, c’est que je suis de très près ce qui se passe au niveau international et que je connais des associations qui combattent l’homophobie. Dans les faits, à la coupe du monde, on a eu beaucoup d’équipes avec des filles outées, bi ou lesbiennes, et au final, tout le monde s’en fiche. »
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« Il y a un désert gay en France »
« Cela dit, il y a un désert gay en France et ça n’est pas possible.
Je me suis intéressée aux équipes américaines, parce que justement, on peut s’identifier aux vingt-trois joueuses : elles ont toutes une histoire forte, elles s’engagent contre les discriminations, y compris concernant l’orientation sexuelle. Or en France, on a vingt-trois joueuses qui parlent de performances et de l’équipe, mais qui ne prennent jamais la parole pour se battre contre les discriminations, et je trouve ça dommage.
On est soixante millions de Français•es et des millions de personnes gay qui sont dans la panade et se sentent perdues parce qu’il n’y a aucun modèle, ça n’existe tout simplement pas. On ne peut pas se connaître ni se reconnaître dans quelque chose qui n’existe virtuellement pas, on a besoin de piliers pour rassurer les jeunes et appeler à la tolérance. »
Abby Wambach, embrassant son épouse Sarah Huffman après sa victoire à la coupe du monde
Ce site qui gagne des fidèles de jour en jour a un objectif bien défini :
« WoSo France, c’est un messager, je l’ai imaginé dans le but de faire connaître l’équipe de football féminin américaine aux Français, de réunir une communauté mais aussi de relayer et de faire connaître toutes les initiatives prises en faveur des femmes dans ce milieu.
Comme celle de l’AKWOS qui aide les jeunes Rwandaises à travers le football, dans un pays encore meurtri par le génocide où la place de la femme est un sujet qui reste très complexe : en jouant au foot, elles accèdent non seulement à l’éducation grâce aux repérages par les universités, mais se rendent également compte qu’elles peuvent avoir une place dans la société. »
Ces joueuses sont inspirantes, et c’est ça, finalement, que Lisa Durel avance dans sa tribune : les modèles, on pourrait également les avoir en France, mais tant que personne ne parle, il faut aller les chercher outre-Atlantique.
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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