C’est bien connu : le foot, c’est un sport de bonhommes. Alors des gonzesses qui y jouent, c’est forcément une bande de garçons manqués, et puis en plus, elles sont bien moins douées que les hommes alors pourquoi leur donner un budget pour qu’elles puissent pratiquer leur passion (et accessoirement leur métier) ?
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C’est, en résumé, ce que beaucoup trop de supporters (tous genres confondus, malheureusement) pensent du sport féminin en général, et du football féminin en particulier. À côté de son homologue masculin suivi par des dizaines de millions de personnes dans le monde, le foot féminin enthousiasme bien moins les foules : considéré comme anecdotique, très peu diffusé et communiqué, il y a un gros manque de visibilité pour un sport qui mériterait d’être au centre de l’attention.
Une fois n’est pas coutume, ce problème est mis en lumière… mais pour des raisons bien décevantes. En effet, la finale de la Coupe d’Italie pour les équipes de foot féminin a été annulée, en raison d’une grève de la part des joueuses. Loin d’elles l’idée de protester par flemme ou pour le principe d’embêter leur coach
: leur geste symbolique fait suite aux propos insultants et lesbophobes de Felice Belloli, président de la Ligue de Football Amateur et chargé du football féminin :
« C’est assez, on ne peut pas toujours parler de donner de l’argent à cette bande de lesbiennes. »
Une phrase qui claque et qui montre l’impasse dans laquelle se trouvent nombre de sportives à travers le monde, comme l’ont dit des joueuses bien énervées dans une lettre ouverte :
« On en a assez d’entendre, depuis l’enfance, que le foot est un sport pour garçons et que qui le pratique perd sa féminité. On en a assez de voir qu’il y a un seul stéréotype de la masculinité, et un seul stéréotype de la féminité. On en a assez d’entendre dire qu’il n’y a pas d’argent. »
Une enquête a été ouverte pour établir l’origine et la véracité de ses propos, sous la responsabilité de la Fédération Italienne de Football… dont le président Carlo Tavecchio avait été au centre d’une polémique l’été dernier après avoir appelé des joueurs africains « des bouffeurs de banane ». Classe.
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Les Commentaires
Et pourtant même en bas du tableau, dans les clubs amateurs on voit les mêmes comportements... Ils prônent leur virilité mais hurle à la mort dès qu'on les tacle... unno:
À noter que l'équipe de France masculine a un bien meilleur comportement depuis que l'équipe de France féminine a commencé à intéresser le grand public, notamment par son état d'esprit et sa combattivité !
La femme est l'avenir du football On va leur rappeler ce que c'est de jouer au ballon !