Mise à jour du 8 mars 2017 — À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, comme l’an dernier, la Fondation des Femmes propose de combattre les inégalités. Comment ? En donnant 8€ par mois, tous les 8 du mois, à l’association, afin que « le 8 mars soit toute l’année ».
Pour rappel, l’organisation redistribue ses fonds aux associations qui luttent sur le terrain pour les droits des femmes.
Article initialement publié le 8 mars 2016 — Passer des bonnes intentions aux espèces sonnantes et trébuchantes, voilà en quelque sorte l’idée de la Fondation des Femmes, afin de transformer les discours louables en actions concrètes.
Où est l’argent ?
Qui collecte l’argent pour les droits des femmes chaque 8 mars ? Personne.
Vous avez remarqué ? Il y a des collectes nationales pour lutter contre le cancer, pour la SPA, les ONG ont des équipes dédiées à la récolte de fond…
Lors de la journée nationale de lutte contre le SIDA aussi, les associations collectent les dons, et pour les maladies génétiques, France Télévisions y consacre trois jours entiers !
Et pour les droits des femmes ? Qui collecte de l’argent pour les associations féministes, de lutte contre les violences, contre le viol, d’aide aux victimes, d’hébergement d’urgence, et j’en passe ? Personne.
La Fondation des Femmes vise à combler ce manque criant : celui de servir en quelque sorte « de banque » au monde associatif féministe, de faire ce que les petites organisations proches du terrain n’ont ni le temps ni les moyens de mettre en œuvre.
C’est-à-dire solliciter les donateurs, les partenaires financiers (des entreprises), et redistribuer cet argent aux associations qui en ont besoin pour mener à bien leurs projets.
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Le 8 mars, c’est toute l’année !
Pour que le 8 mars ne soit pas qu’une occasion de faire un état des lieux (déprimant) des inégalités et des violences sexistes, chacun•e d’entre nous peut soutenir très concrètement la lutte pour l’égalité, en faisant un don régulièrement.
La Fondation des Femmes vous propose de donner 8€ chaque 8 du mois — pas seulement le 8 mars, donc !
Le don est libre, vous pouvez choisir le montant mensuel ou faire une contribution ponctuelle, c’est comme vous voulez ! À noter que si vous payez des impôts sur le revenu, le montant de ce don est déductible.
Au final, si vous vous engagez à verser 8€ chaque 8 du mois, cela vous revient à un peu moins qu’un Coca en terrasse à Paris par mois. C’est honnête (pour soutenir les droits des femmes j’entends, pas pour un Coca en terrasse.)
Pour donner, clique ci-dessous !
« Se donner les moyens d’agir »
Derrière la création de la Fondation des Femmes, on retrouve Anne-Cécile Mailfert, ancienne porte-parole d’Osez le féminisme. Par son expérience militante, elle s’est rendu compte que de nombreux projets ne voyaient pas le jour par manque de moyens, mais que ces manques étaient souvent dérisoires !
Trouver l’argent nécessite d’y consacrer du temps et des moyens !
Quelques milliers d’euros sont une somme colossale pour une petite association ou pour un particulier, mais en termes de subventions ou de levées de fond, ce n’est pas grand-chose !
Et l’on en a régulièrement la preuve par le biais du crowdfunding, où des projets peuvent concentrer des milliers d’euros de contribution en quelques jours. Demain le film avait doublé le montant de sa cagnotte initiale avant le terme de la levée, pour des contreparties essentiellement symboliques (avoir son nom au générique par exemple).
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Delphine Ernotte, PDG de France Télévisions, et Anne-Cécile Mailfert (à droite)
Le but de la Fondation est donc de débloquer facilement et rapidement les financements nécessaires pour soutenir l’action d’association pas forcément très (re)connues médiatiquement.
La Fondation des Femmes, complémentaire de l’action publique
Il ne s’agit pas de substituer à l’action publique celle d’une fondation privée, mais bien d’être complémentaire. La Fondation des Femmes espère avoir rapidement les moyens d’apporter une aide logistique et administrative aux associations qui oeuvrent pour l’égalité.
- Où et comment constituer et présenter leurs demandes de subvention
- Avoir accès à des avocat•es pour assurer sa défense (quand on est responsable associatif, c’est une probabilité forte)
- Bénéficier de locaux (permanents ou provisoires)
- Financer des projets directement
Le succès de la Fondation et son potentiel d’action auprès du réseau associatif féministe déprendra de nous tou•tes ! C’est en fonction de la générosité des partenaires et des donateurs que l’organisme pourra soutenir effectivement les projets d’associations proches du terrain.
« Il n’y a pas de raison que la cause des femmes soit moins importante »
Il faut savoir qu’en France, le budget alloué aux Droits des femmes par le gouvernement est de 24 millions. Comme le soulignait Anne-Cécile Mailfert sur Europe1 :
« Vingt-quatre millions d’euros, ça peut paraître beaucoup aux gens, mais en fait la SPA c’est 45 millions d’euros, le Téléthon c’est 98 millions d’euros.
On ne dit pas qu’il y a des causes plus importantes que d’autres, on dit juste qu’il n’y a pas de raison que la cause des femmes soit moins importante que les autres. »
Effectivement, je n’ai pas l’impression que la lutte contre les violences faites aux femmes, contre le harcèlement de rue, pour l’égalité professionnelle, contre le sexisme dans le sport, dans la publicité, dans les médias, dans le monde professionnel, contre les stéréotypes à l’école… valent moins que l’abandon des animaux en été.
À lire aussi : #NoMoreClichés dénonce les raccourcis sexistes dans les pubs
C’est aussi le constat de la Fondation des Femmes, qui vise à mettre en commun les moyens des femmes d’influence et de pouvoir, avec celles qui ont grand besoin des actrices et acteurs de cette lutte. Puisqu’il n’y a pas assez d’argent alloué à ces combats, allons le chercher nous-mêmes.
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Passer à l’action, toute l’année
Convaincre dans le discours n’est pas tout à fait gagné.
En témoignent les (trop) nombreux « fails du 8 mars », ces initiatives empruntes de sexisme qui fleurissent un peu partout dans les enseignes de prêt-à-porter, beauté, et électroménager bien entendu (car rien ne crie « droits des femmes ! » mieux qu’une promotion sur les lave-linge, n’est-ce pas ?) (non).
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La route est longue, mais on avance sur de nombreux sujets, grâce aux actions menées sans relâche par les associations féministes, à leurs militant•es.
Un exemple récent est celui de la lutte contre le harcèlement de rue et dans les transports, partie des cercles militants pour toucher les consciences à travers toute la société, aboutir à un plan d’action porté par le Gouvernement, et enfin être faire son entrée dans un texte de loi.
Il nous manque encore les moyens de mener concrètement des actions au quotidien, malgré toute la volonté et l’implication constante des associations. La Fondation des Femmes a l’ambition de pallier ce manque, en soutenant financièrement et juridiquement les projets qui vont dans le bon sens.
Ce soutien, nous pouvons tou•tes y contribuer ! Pour plus d’informations, rendez-vous sur fondationdesfemmes.org, leur page Facebook, leur compte Twitter !
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
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