Tokyo Sanpo et Manabé Shima, les deux livres de Florent Chavouet, sont de vraies merveilles. De ces livres qui parviennent à être beaux, un peu fous, drôles, et instructifs, mais qui, surtout, sont emplis d’une joie de vivre communicative.
Dans Tokyo Sanpo, Florent Chavouet nous emmène visiter Tokyo en vélo, à travers son regard et ses crayons de couleur. Il a la capacité de capter les détails les plus anodins pour les rendre incroyables, dessine des maisons et des gens, et, bien loin du sérieux guide organisé par chapitres thématiques type « restauration, musées, shopping » nous offre un bric-à-brac de petits riens qui forment un Tokyo avec une vraie âme. L’idée n’est pas d’être un guide exhaustif, mais on se perd avec plaisir avec lui dans les petites rues qu’il emprunte.
Avec Manabé Shima, changement de décor. Il est parti cette fois-ci passer deux mois sur une toute petite île de l’archipel japonais. Au programme, de vieux pêcheurs un peu portés sur la bouteille, une nature envahissante, des chats des rues aux faux airs de yakuzas, et tout un Japon que l’on ne soupçonnait pas. Là encore, les dessins et les textes recouvrent les pages dans une délicieuse désorganisation qui nous étourdit presque mais qui nous donne, en refermant le livre, l’impression d’être nous-mêmes réellement parti-e-s en voyage.
Ni BD, ni guide de voyage, ni rien de connu en fait, ces deux merveilles sont une vraie expérience de lecture. Le dessin de Florent Chavouet est superbe, riche de mille détails complètement dingues, et ses couleurs sont magnifiques, lumineuses et pétillantes (il fait tout au crayon de couleur). Il a le chic pour capter les petits rien auxquels il offre une dimension hilarante, du catch de crabes aux discussions les plus banales. Alternant dessins en pleine page, plans, cartes, petites histoires, c’est comme une immense chasse au trésor sans cesse renouvelée, tant il y a de détails qui se cachent à chaque page. Avec toute l’humilité de son regard d’Européen sur le Japon, ses paysages, sa culture, il nous apprend en plus plein de chose. Le résultat : deux livres passionnants, à hurler de rire, et qui débordent d’une joie de vivre réellement communicative. Un véritable indispensable.
Florent Chavouet, l’interview
J’ai eu le plaisir d’interviewer Florent Chavouet au Salon du livre.
Peux-tu te présenter et raconter ton parcours ?
Je m’appelle Florent Chavouet, j’ai fait deux livres sur le Japon, Tokyo Sanpo et Manabé Shima. Je viens du centre de la France, j’y vis toujours, mais je vais déménager bientôt, plutôt dans l’Est. J’ai fait des études d’art, globalement. J’ai commencé par du design produit. Des études où on s’amusait à dessiner des bagnoles, des cafetières, des trucs comme ça. C’était très bien parce que c’était très rigoureux. C’était pas mal pour apprendre à dessiner, faire ses gammes. J’ai toujours dessiné, mais j’y ai appris pas mal de choses. Après j’ai continué à la fac, Art Plastique, Art Appliqué… un peu moins intéressant par rapport à ce que je cherchais. Puis j’ai eu l’opportunité d’aller au Japon. En fait ça n’était pas la première fois que j’y allais, j’y suis allé deux fois auparavant, mais pour Tokyo Sanpo c’était mon voyage le plus long. J’y suis allé six mois. Du coup j’avais beaucoup de temps pour ne rien faire, et quand je ne fais rien, je dessine en général. Je me suis amusé à dessiner mon quotidien, et ça a donné un bouquin.
Comment résumerais-tu tes livres ?
Je dis souvent que ce sont des BD pour simplifier, mais ça ne sont pas formellement des BD. Des carnets de voyage, peut-être, mais pas que. C’est un mélange de tout ça. Un peu des guides, aussi. Ça c’est parce que quand j’ai rencontré mon éditeur, je lui ai présenté tous mes dessins en vrac. Quand je suis parti au Japon, je n’avais aucun projet professionnel. C’est lui qui a voulu structurer tout ça en y ajoutant un côté guide, en rajoutant les cartes, et notamment les Koban, les commissariats de quartiers. Ca n’y était pas à l’origine. Ce sont les seuls dessins qui ont été rajoutés en France pour Tokyo Sanpo. Sinon tout le reste a été fait dans la rue, tout simplement.
Les originaux se présentent sous forme de deux carnets de la même taille que les bouquins. Deux carnets à moitié déchiquetés, parce que je les ai trimballés partout, ils ont pris la pluie, sont tombés du vélo, j’ai roulé dessus. Il leur est arrivé plein de misères à ces pauvres carnets ! Et depuis je les ai démantelé pour les expositions, tout ça… Mais quand j’ai vu mon éditeur je lui ai présenté les deux carnets comme ça, un peu dégueulasses.
Et donc il a bien aimé mon style, mais il a dit que ça n’était pas vraiment lisible, que ça partait un peu dans tous les sens. Je ne suis pas sûr que ce soit devenu très lisible, mais bon c’est le parti pris, c’est un peu bordélique. Du coup la seule structure qu’on a pu trouver c’est de classer géographiquement, par quartiers. En suivant grosso modo le parcours de la Yamanote Line, qui est une espèce de périphérique qui fait le tour de Tokyo. Un métro aérien. On part du nord, on va vers l’ouest, le sud, et un petit peu l’est. Il n’y a pas tous les quartiers, ça n’est pas exhaustif, parce que je n’ai pas fait ça dans l’idée de faire un vrai guide avec de bonnes adresses.
À propos de Manabé Shima : Tokyo Sanpo, c’était parce que tu étais sur place, mais qu’est-ce qui t’a donné envie de parler d’une petite île ?
Justement, c’est un peu par ricochet. Quand mon premier livre est sorti, Tokyo Sanpo, j’ai été amené à faire des dédicaces, des rencontres, et à parler beaucoup de Tokyo. Ce qui ne me dérange pas du tout, j’adore cette ville. Mais ce n’est pas l’aspect que je préfère du Japon, j’aime beaucoup la campagne là-bas. C’est vraiment mon coup de coeur depuis le début. J’ai fait des voyages à vélo, j’ai vu des paysages superbes, des petits villages. Parce qu’il y a une vraie campagne au Japon, on l’ignore souvent. C’est très mignon, très bucolique. Du coup ça m’attristait un peu de vendre uniquement du Japon urbain, alors qu’il y a aussi un autre Japon que j’aime bien, et je me suis dit que ça ne serait pas mal de faire un pendant rural au premier livre.
Donc j’ai commencé à réfléchir à un projet, partir à la campagne au Japon, et y faire la même chose. Poser mon cul quelque part et dessiner ce qui se passe, ce qui ne se passe pas, les gens… Très peu de temps après la sortie du premier, j’étais déjà en train de réfléchir à un deuxième. J’en ai parlé à mon éditeur. Il n’était pas très chaud, c’était un peu tôt, il attendait de voir ce qu’allait donnerTokyo Sanpo. Surtout que c’était vraiment assez différent de sa ligne éditoriale habituelle, il a pris des risques. Je lui en serai éternellement reconnaissant. Mais ça ne m’a pas empêché de réfléchir dans mon coin.
Je me suis dit : quitte à aller à la campagne, autant y aller franchement. Prendre une petite île, un caillou posé sur l’eau. J’en avais vu plein, de loin comme ça, en me baladant au Japon. De petites îles avec des petits villages accrochés dessus. En me disant « Ça doit être quoi la vie là-dessus ? Ça ne ressemble pas du tout à là d’où je viens
». On n’a pas de paysages comme ça en France, même en Bretagne. Je me suis dit qu’il fallait que j’aille sur une petite île japonaise, comme ça, sans préméditer le truc, pendant un été, parce que c’est plus sympa l’été. Surtout que pour une question de budget, je m’étais dit « Je n’aurai pas les moyens de me payer l’hôtel, donc le camping ça sera le plus simple ». L’été c’est mieux, une petite île avec des plages…
Donc j’ai commencé à chercher sur Google Earth, comme ça, en scrutant surtout la Mer Intérieure, qui est une région du Japon assez accessible, parce que ça n’est pas loin d’Osaka, il y a le Shinkansen qui ne passe pas très loin. C’est une espèce de mer fermée, mais pas vraiment fermée. On l’appelle la Méditerranée japonaise d’ailleurs. C’est une constellation d’îles plus ou moins grosses, plus ou moins désertes. Il y en a des centaines, et on peut faire son choix. C’est ce que je mets dans la préface. J’aurais pu choisir une île industrielle, une île balnéaire, une île touristique. Il y a des îles où il y a des villages conservés « dans leur jus » exprès, mais qui du coup sont assez factices, et a contrario il y a des îles beaucoup plus authentiques avec des pêcheurs alcooliques. Et c’est plus ça que je cherchais.
J’ai trouvé une petite île, qui me semblait pas mal pour un éventuel bouquin, j’en ai reparlé à Picquier, et puis finalement il a cédé. Parce qu’en fait je lui demandais de me suivre si je faisais un bouquin, mais aussi de me donner un peu d’argent pour payer le billet d’avion et quelques extras. Il m’a dit « Ok fais-le, je te donne 2000€ et pars sur ton île, je te fais confiance ». J’ai eu de la chance. Je suis parti, le premier juillet 2009. J’ai passé l’été à Manabeshima. Je ne savais rien de cette île avant de poser le premier pied dessus. Elle aurait pû être pourrie, j’aurais pu me tromper. On aurait pu me tirer dessus à coup de carabine : ce n’est pas le genre des Japonais mais on ne sait jamais. Il y aurait pu ne pas avoir de bouquin… Bon, j’avais prévu, si ça n’était pas génial, d’aller sur d’autres îles à côté. Mais dès le premier jour, j’ai su que c’était là.
Par contre je n’ai pas campé, ça n’était pas possible parce que les plages, à marée haute, elles n’existent plus. La plupart des îles japonaises se présentent sous la forme d’une petite colline au milieu de l’eau, ce n’est jamais plat, et souvent couvert de forêt. Ça ressemble pas mal à la jungle, du coup ça n’est pas possible d’y camper. Le seul point où je pouvais c’était au milieu du village, parce qu’il y avait un robinet avec de l’eau douce, mais je me suis dit « Ça fait un peu manouche qui s’installe, ça n’est pas le meilleur moyen de m’intégrer ». On m’a dit qu’il y avait un hôtel, j’y suis allé, c’est ce que je raconte au début de la BD. Et puis on s’arrange financièrement. J’ai demandé une petite rallonge à Picquier, je l’ai appelé : « Bon finalement ça ne sera pas du camping, par contre je vous rassure l’île est géniale, les maisons sont toutes pétées comme je voulais, il y a pleins de pêcheurs rigolos ». Je ne regrette pas l’hôtel, parce qu’il était tenu par une famille locale, et ils m’ont présenté à tout le monde dès le premier soir. J’avais dit que je restais trois semaines au début, pour ne pas les effrayer, en fait je suis resté deux mois. Ils ont dit « Il y a un Français qui va rester trois semaines, faut pas vous inquiéter, il est dessinateur, donc il va rôder comme ça ». Voilà comment ça s’est goupillé.
Et les livres ont été traduits en japonais ?
Tokyo Sanpo a été traduit en japonais au mois de décembre dernier. Donc il aura fallu le temps quand même. Pour Manabé Shima, pour l’instant ça n’est pas en projet. Si le premier marche bien, l’éditeur japonais prendra le deuxième.
Et tu as eu des retours de Japonais sur vos livres ?
Les Japonais qui ont eu accès à mes livres, ça a été par des truchements un peu particuliers. Soit ils ont des amis français qui leur ont offert, soit ils sont venus en France, se sont intéressés à la France… ce sont des Japonais un peu « initiés ». Pour la version japonaise, c’est encore un peu tôt, même si mon éditeur japonais m’a écrit il n’y a pas longtemps et m’a dit « Ça marche pas mal ». Je pense que ça veut dire que ça ne marche pas aussi bien qu’il l’aurait voulu, mais que ça n’est pas la catastrophe non plus. Il faut laisser le temps au truc de s’installer.
Et as-tu un autre livre en projet ?
Oui je travaille sur un troisième livre, toujours sur le Japon. Un peu différent parce que ça ne sera le témoignage d’un voyage, je ne serai pas dedans. Ça sera complètement inventé. Ça sera une BD pour le coup, et un peu moins pleine de joie de vivre et colorée, parce que c’est un polar. Ça se passe en une nuit, c’est plutôt sombre, il y a des yakuzas, des flics, des petites embrouilles. Après ça ne sera pas dramatique non plus. C’est sombre dans la forme, mais pas forcément dans le fond…Et puis même dans la forme finalement. J’avais envie de dessiner les lumières électriques, et du coup c’est assez coloré.
Un peu comme ce qu’on voit sur le blog ces derniers temps ?
Oui, ça n’en fait pas partie, mais c’est une manière de m’exercer effectivement. J’ai envie de ça en ce moment.
Et le format sera celui d’une BD classique ?
Non. C’est un peu compliqué mais j’essaie de garder le petit bordel qu’il y avait dans les mises en pages de mes précédents livres. Il faut que ça reste lisible quand même, parce que pour le coup je suis obligé de me plier à une narration linéaire, contrairement à mes deux bouquins qui peuvent se prendre au milieu, qu’on peut picorer à droite à gauche. Là, comme c’est plus classique dans la narration, je ne peux pas faire n’importe quoi non plus. Mais j’essaie d’être assez libre, je n’ai pas envie de faire un damier, des cases formelles. Il y en a c’est sûr, mais j’essaie de varier.
Et c’est prévu pour quand ?
Dans le meilleur des cas pour les fêtes 2013, mais c’est difficile le meilleur des cas. Après il y a des dates précises pour les éditeurs pour publier des bouquins. Ce n’est pas parce que je termine le bouquin une semaine en retard qu’il paraîtra une semaine plus tard.
Et une toute autre question, d’où vient cette fascination pour les cartes ?
Je ne sais pas l’expliquer. C’est comme le Japon en fait. Ce sont des passions lointaines, qui ont commencé doucement. Je ne me suis pas réveillé d’un seul coup en me disant « J’adore le Japon, je veux y aller ! ». Et les cartes c’est pareil, j’ai mis du temps à comprendre que j’aimais ça, que j’aimais en faire. Peut-être qu’un jour je me suis observé en train de dessiner une carte et je me suis demandé « Pourquoi tu dessines une carte imaginaire ? ». Je fais tout le temps des cartes imaginaires, ça ne sert à rien, c’est vraiment un truc bizarre. Je ne suis pas le seul, il y a quand même pas mal de gens qui s’intéressent aux cartes, et pas mal de choses qui ont été écrites sur les cartes et la géographie d’un point de vue sémiologique. C’est un peu une image absolue dans le sens où une carte peut être infinie. Après on choisit son degré de détail, l’échelle… On pourrait faire une carte à l’échelle 1, ça serait la réalité, la carte absolue.
J’aime bien cette idée d’une espèce de condensé de la réalité dont on choisit le résumé, les raccourcis… D’où la différence entre les cartes dans Tokyo Sanpo qui sont un peu plus simplistes et celles de Manabé Shima. Je savais que si j’allais sur une île japonaise, si ce bouquin se faisait, avant même de connaître Manabeshima, il fallait que je fasse une carte. C’est pour ça aussi que je cherchais une toute petite île, je voulais dessiner un lieu dans sa totalité. Limite chaque brin d’herbe. Bien évidemment je n’y suis pas arrivé. Je n’ai même pas fait une carte de l’île complète. Enfin si, une carte assez grossière, mais la carte finale qui se déplie c’est juste un des deux villages, parce qu’il y a deux villages. L’autre est beaucoup plus petit et plus désert. Je n’ai pas pu faire le truc complet, par contre ce que j’ai dessiné, j’ai essayé de le faire dans le détail. C’est à dire dans les jardins, si je mets des aubergines, c’est parce qu’il y a vraiment des aubergines. Si je fais une carte, dans cette démarche-là, je ne veux pas l’inventer, je veux que ça colle à la réalité.
Je voulais que cette carte puisse ensuite servir à situer les anecdotes du bouquin. Ça marche plus ou moins, parce qu’il n’y a peut-être pas assez d’anecdotes, ou je n’en dis pas assez sur la carte, je n’en sais rien. En fait j’ai envie qu’on ait un décor, comme au théâtre. Et qu’après on lise des trucs, et qu’on puisse les resituer, un peu comme une carte au trésor. Je voulais qu’on puisse mettre en scène la vie du village. C’est un peu fantasmé, je n’arrive pas à le recréer, mais c’était l’objectif. J’aurais aimé mettre plein de petits détails supplémentaires. Après je l’ai faite un peu dans l’urgence, à la toute fin du bouquin. J’ai fait à peu près la moitié du livre sur place, et la moitié en France, à mon retour, parce que je ne suis resté que deux mois sur place cette fois-là. Pour la partie que j’ai terminée en France, ça m’a pris au moins huit mois, je faisais d’autres choses en même temps, ça a retardé le truc. Et au bout de ces huit mois, de toutes ces planches terminées, je me suis dit « Maintenant, il faut attaquer la carte ». Je l’avais en tête depuis un bout de temps, j’avais pris tous les documents nécessaires sur place, j’avais pris toutes les maisons en photo, sous différents angles, j’étais monté en haut des collines pour avoir la couleur des tuiles… vraiment le truc de maniaque. Je me suis installé chez moi ; à l’époque je vivais chez ma mère, j’étais entre deux lieux, c’était le bordel. J’ai repris une chambre qui servait de bazar, j’ai démonté une porte parce qu’on avait pas de table assez grande pour installer la grande feuille pour faire la carte. C’était rigolo, c’était dur mais c’était une bonne période. Et pendant deux mois je n’ai fait que ça, cette carte. J’avais récupéré une espèce de carte IGN sur place, avec les courbes de niveaux, les carrés pour les maisons, très précise au niveau de la situation des choses. Je l’ai agrandie à la même taille que l’original de ma carte, je l’ai affichée en face de ma table-porte, j’avais mon ordinateur à côté, avec toutes les photos, et j’ai attaqué.
Un grand merci à Florent Chavouet, ainsi qu’à Isabelle Lacroze pour l »organisation de cette interview !
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Les Commentaires
Plus sérieusement... Il y a un grand nombre de BDs et albums traitant du Japon ou relatant les voyages de leurs auteurs dans l'archipel, mais je ne me suis jamais autant dit "c'est ça !! c'est là, l'essence de cet 'air' japonais si particulier !" qu'en lisant son travail à lui.
Manabe-shima, particulièrement mets le doigt (mine-de-rien, parfois au détour d'une page ou d'une bulle) sur ces moments très particuliers qu'on peut vivre au Japon, les conversations frôlant l'absurde, cette foule de détails dans la bouffe ou l'organisation des stands lors d'un festival... qui nourrissent vraiment une expérience là-bas (de voyage ou de vie). Enfin en tout cas, son Japon ressemble vraiment à mon Japon, du coup ça me parle et je suis très très très fan