Florence Porcel est la première à avoir porté plainte pour viols contre Patrick Poivre d’Arvor, en février 2021, lançant ce que l’on connaît désormais comme « l’affaire PPDA ». Elle l’accuse de deux viols, qui seraient survenus en 2004 et en 2009. Après avoir de nouveau porté plainte à l’automne 2021, et alors qu’un procès pourrait s’ouvrir, elle s’apprête à publier Honte (éd. JC Lattès, label La Grenade), le 11 janvier. Un sentiment qu’elle examine notamment à travers son histoire personnelle et le prisme du viol.
Un sentiment qui se conjugue au féminin
« Dès l’école, on comprend qu’être une fille peut devenir une insulte infamante. On entend “Tu cours comme une fille”, “Tu te bats comme une fille”. On entend parler du “sexe faible” », explique Florence Porcel au magazine ELLE, dans une interview parue ce jeudi 5 janvier. Elle évoque aussi la honte des règles et du corps féminin, notamment du « ventre féminin non maternel ». « Il a une fonction vitale, mais il faudrait qu’il disparaisse. C’est délirant », s’insurge-t-elle.
« La honte d’avoir été agressée »
Mais si Florence Porcel a choisi d’écrire un livre sur la honte, c’est surtout « parce que dix-neuf ans après le premier viol que j’ai subi, j’ai toujours honte. C’est un sentiment avec lequel je me débats, explique-t-elle au magazine ELLE. Il y a la honte que l’on ressent en soi, et puis celle que vous renvoie constamment la société quand vous portez plainte pour viol ». Dans son cas, comme tant d’autres, « à la honte d’avoir été agressée s’est ajoutée l’humiliation de ne pas être crue », confie l’autrice. « Parmi tous les crimes, le viol est le seul dont la victime se sente coupable », note-t-elle.
« L’humiliation de ne pas être crue »
Florence Porcel est actuellement dans l’attente de savoir si un procès contre PPDA va s’ouvrir, « ce que je souhaite », affirme-t-elle. Un espoir immense alors qu’après son premier dépôt de plainte, suivi de 22 autres femmes, l’enquête préliminaire a été classée sans suite en raison de la prescription de tous les faits, sauf de son deuxième viol présumé. Mais pas seulement : « Après deux heures d’entretien, elle (la psychologue mandatée par les enquêteurs, ndlr) a disqualifié ma parole et m’a fait passer pour une menteuse et une manipulatrice, au prétexte que mes propos lui ont semblé « froids et distants », raconte l’autrice. Mes pleurs, trop sobres à son goût, lui ont paru « joués », « comme au théâtre » ». Mais l’autrice n’en démord pas, et veut que PPDA « réponde de ses actes devant la justice. Qu’il les assume. C’est tout. »
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