La période d’Halloween a trop vite été remplacée par Noël à votre goût ? Vous n’êtes pas rassasié de films d’horreurs ?
Ça tombe bien.
Dénicheurs de petites pépites horrifiques, amateurs de films de genre dans lesquels on a pas peur des séances de sorcellerie et des monstres du quotidien que l’on préfère ignorer, Samhain est votre film de la semaine.
Voici pourquoi il faut le voir, le tout garanti sans spoilers.
Samhain, de quoi ça parle ?
C’est la semaine précédant Halloween, Angela, la mère de Char, a inexplicablement disparu. Tout ce qui reste, c’est sa voiture abandonnée.
Lorsqu’elle revient chez elle sans explication le soir suivant, Char et sa grand-mère comprennent que quelque chose ne va pas. Elle a beau avoir la même apparence et la même voix, le comportement d’Angela est de plus en plus effrayant.
Lorsque arrive Halloween, une nuit imprégnée de mythes et de légendes anciennes, Char réalise qu’elle est la seule à pouvoir la sauver, même si elle risque de la perdre à jamais.
Un film d’horreur original
Chez Madmoizelle, on est plusieurs à avoir vu Samhain. Et à chaque fois, on y a perçu des choses différentes. Même si vous avez lu mon article et celui de Kalindi, il est certain que le film vous surprendra tant il est riche, ouvert aux interprétations et difficile à enfermer dans quelques lignes.
Autant le dire d’avance : Samhain est loin d’être de ces films d’horreur conventionnels et prévisibles. C’est un film très étrange, à commencer par ce rythme de montage si particulier. La première partie du métrage prend tout son temps pour installer son ambiance absolument mystérieuse et morbide. À l’inverse, la fin, sommet d’horreur et d’émotions, se clôt en une poignée de minutes.
Certains pourraient considérer que ces particularités sont des imperfections. Ce serait dommage, car ce sont précisément elles qui font le charme étrange, envoûtant et rempli de sens de Samhain. Préparez-vous à regarder un film original, pluriel, fait de tâtonnements, d’expérimentations, ce qui se traduit par un mélange entre de longues scènes de suspens et l’irruption d’images complètement terrifiantes.
De la santé mentale aux tensions entre rationalité, démons et sorcellerie
Si le film a de quoi déstabiliser son spectateur, c’est parce qu’il traite de sujets extrêmement opaques et mystérieux. D’abord, il construit son intrigue entre quatre femmes, ce qui est encore rare au cinéma, tous genres confondus.
Ensuite, il est rare de voir une telle richesse de thèmes dans un métrage d’horreur.
Le film de Kate Dolan est tout à la fois une histoire de fantômes, l’exploration de la douleur de la dépression ou encore, un portrait cru du harcèlement scolaire et de la lesbophobie. Ce quatuor de femmes situe le thème de la maternité, de la sororité et de l’amour lesbien au centre de cet affrontement entre les forces rationnelles et mystiques.
Chaque thème se nourrit au lieu de s’exclure. En tant que spectateur, on est autant fasciné par les images que stimulé par toutes les interprétations qui s’offrent à nous.
Croire en sa famille ou croire au paranormal ?
Par-dessus tout, la plus grande qualité du film est sans doute sa manière de questionner le thème de la croyance. Ce dernier renvoie au fait que parfois, il semble impossible de ne pas croire en la piste du paranormal. Mais la croyance, c’est aussi le fait d’avoir confiance en ses proches. Peut-on toujours croire les membres de sa famille ? Cherchent-ils à nous faire du mal ou au contraire, à nous protéger sans que l’on en ait forcément conscience ? Que faire quand on a l’impression de ne plus les reconnaitre et que l’on ne les comprend plus ?
Le film a presque une dimension de thriller tant, jusqu’à la dernière minute, on se demande qui (ou quoi ?) est l’origine du Mal.
Où commencent les limites de la maladie puis de la folie ? Celles de la manipulation entre une fille, sa mère et sa grand-mère ? Celles de l’intrusion d’entités malveillantes dans le monde des vivants ?
À vous de juger…
Premier Rang, c’est la chronique sans langue de bois de Maya Boukella, journaliste pop culture chez Madmoizelle, dans laquelle elle vous conseille le film à voir au cinéma cette semaine. Un rendez-vous hebdo pour dénicher les pépites du grand écran, en ne gardant que le meilleur des films à l’affiche et des sorties de la semaine.
À lire aussi : « La famille, c’est terrifiant », Kate Dolan nous raconte Samhain, son coup de maître
Crédit de l’image à la Une : © Cait Fahey
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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