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Culture

Fleabag, une comédie noire anglaise plus subtile qu’il n’y parait

Fleabag fait partie de ces séries au succès critique mais peu connue par le grand public. Composée de six épisodes au total qui vont chambouler votre approche de la comédie noire à la première personne, Fleabag est à voir absolument.

La première fois que j’ai entendu parler de Fleabag (ou « sac à puces » littéralement) à sa sortie l’été dernier, je n’étais carrément pas dans l’humeur de regarder une énième comédie cynique sur la crise de la vingtaine.

À lire aussi : « Chères Vingtenaires », la lettre de Navie, notre grande soeur

Même si de tous les côtés j’en entendais des éloges, que j’allais aimer d’amour son actrice principale, et que c’était véritablement un OVNI télévisuel, et plein de superlatifs que j’ai oubliés depuis.

Ma réaction était un peu molle quoi, puis ensuite, j’ai juste oublié de la regarder. Donc quand Séries Mania a programmé les trois premiers épisodes (sur six) de trente minutes de la première saison de Fleabag, je me suis dit que c’était l’occasion ou jamais de la commencer.

Et franchement, dire que je suis passée à côté depuis tous ces mois ! Et une deuxième saison est prévue, oui.

À lire aussi : Peut-on analyser l’humour ?

Fleabag et son héroïne unique

Dans la catégories des séries véritablement originales, Fleabag coche toutes les cases. Pourtant, le scénario de départ semble plutôt commun. C’est l’histoire d’une Londonienne dans la vingtaine, qui s’occupe de son café (thématique : cochon d’Inde) et qui galère à concilier relations personnelle et familiale.

Seulement voilà, tout n’est pas rose, car on apprend très vite qu’une tragédie a secoué sa vie récemment et elle tente malgré tout de continuer comme si de rien n’était.

Phoebe Waller-Bridge, une comédienne qui a fait ses armes dans BroadchurchCrashing et au théâtre, adapte ici son one-woman-show en partie autobiographique pour la télévision.

« Puce » ou flea, c’est le surnom que sa mère lui donnait. La vision personnelle de Phoebe Waller-Bridge qui crée, écrit et performe dans sa propre comédie fait juste plaisir à voir.

J’ai rarement vu autant de candeur dans un discours personnel. Je n’entends pas par là douter de l’authenticité ou de la sincérité des propos en général, mais la manière de les exprimer parfois dans certaines séries peut paraître plus ou moins fausse.

Ce n’est certainement pas dans le cas de Fleabag. Et pourtant, on n’apprend même pas le vrai prénom de Flea…

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Un format personnel

Certes, il y a une partie autobiographique dans Fleabag, mais ce n’est pas le seul argument qui fait dire que la comédie a un ton hyper personnel.

Dans la réalisation, l’héroïne n’hésite pas à faire des pauses dans ses dialogues pour s’adresser directement à son public, tel un aparté au théâtre, cassant le quatrième mur façon House of Cards ou Hustle pour celles et ceux qui préféreraient les Britanniques.

Les thèmes qu’elle aborde sont universels mais aussi personnels, la condition féminine avant tout, et tout ce qui gravite autour. De la sexualité au sexe tout court, en passant par le féminisme, elle explore ces différents points de vue sans jamais culpabiliser les gens.

C’est une femme en colère, qui assume ses insécurités qui se dévoile au spectateur. Pourtant, elle arrive à anticiper tout, du sexe aux fins de phrases de sa sœur. Et jamais, je n’ai eu l’impression qu’elle en faisait trop.

À lire aussi : Ma colère face au sexisme et moi, de la noyade à la délivrance

Franchement, c’était pas gagné pour moi au début, la série n’hésite pas à être très crue et il m’arrive d’avoir du mal avec ce registre. Pourtant, à aucun moment je ne l’ai trouvée vulgaire.

Dois-je mentionner le cochon d’Inde ?! Trop mignon.

Un humour noir décalé dans Fleabag

Quand l’un des What the Fuck France de Paul Taylor a parlé de l’humour britannique qui ne connaissait pas différents degrés d’humour comme en France, j’ai trouvé sa remarque très intéressante car je n’avais jamais réussi à mettre le doigt sur cette différence.

Et en y réfléchissant un peu, j’ai trouvé ça très pertinent et c’était sûrement pour ça que l’humour britannique me parlait beaucoup plus car j’ai beaucoup de mal à discerner les degrés d’humour. Fleabag en est la représentation parfaite.

Elle compose avec l’absurdité et l’exagération presque théâtrale des personnages. C’est drôle car c’est délicieusement et intelligemment écrit, et que la série est portée par des interprètes de talent.

Et en plus, y a Olivia Colman (Broadchurch) qui joue un rôle qui change vraiment de ses personnages intenses habituels. Elle est intense là, mais dans un autre genre.

Tout ça pourrait faire penser à Miranda, la série de Miranda Hart avec moins de comique de maladresse. Car Phoebe Waller-Bridge est beaucoup de choses, mais pas maladroite pour un sou. Elle est précise dans ses mots, dans ses gestes, dans sa mise en scène.

Bon sang, Phoebe Waller-Bridge a rejoint le casting du prochain film sur Han Solo quoi ! Si ce n’est pas le début de la notoriété qu’elle mérite amplement ! Son nom avait tourné également pour occuper la place du prochain Docteur, mais il semblerait que le débat soit clos pour le moment.

Fleabag est disponible sur Amazon Prime en VOD !

À lire aussi : Doctor Foster, une série britannique en forme de thriller où le crime commis est l’adultère


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Les Commentaires

2
Avatar de Fab
28 janvier 2019 à 15h01
Fab
C'était fabuleux.
1
Voir les 2 commentaires

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