Pour échapper au monde quelques minutes et prendre le chemin du rêve éveillé, pas besoin de grand chose. Suffit parfois d’un album judicieusement choisi, et c’est parti.
Prends Flashlight Seasons, de Gravenhurst, par exemple. Des mélodies enchâssées, des notes dont le décalage provoque le pincement au coeur immédiat. Une succession de chansons toutes plus douces les unes que les autres. Une boîte à divaguer qui emmène l’esprit voir ailleurs pour ne plus laisser parler que les tripes et l’épiderme. Très folk, à la fois sec et riche, enveloppé d’une voix androgyne, Flashlight Seasons est un véritable générateur de chair de poule. Pour comprendre, écoute I turn my Face to the Forest, East of the City, The Dive ou encore Tunnels, c’est plus parlant que mes comparaisons à la mords moi le micro.
Côté textes, il y a de quoi trouver quelques bijoux de concision. Des images aussi évocatrices que ceci : After the cold night the raindrops that froze/ Melt into the thin air/Like the footsteps of ghosts et aussi finement tissées que cela : I caress where my lover once lay by my side/ Before I turned inwards and forced her to fly ?
Un petit avertissement, toutefois : Flashlight Seasons fait partie de ces albums qu’on écoute dans un certain état d’esprit. Si tu es dans un jour qui tolère mal les chansons aussi délicates qu’un aile d’éphémère, les éléments précités peuvent se retourner contre Gravenhurst. Si tu es au contraire dans un jour Elliott Smith, Nick Drake et Belle and Sebastians, ne te prive surtout pas…
Le site officiel de Gravenhurst
Les morceaux en écoute sur le site de Warp Records
En passant…
Pour présenter leur nouvel album, Fires in Distant Building, le groupe sera en tournée en Europe en 2006. Les dates françaises sont disponibles sur leur site officiel.
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