Les Américain•e•s sont réputé•e•s pour être plutôt frileux•ses avec l’usage du mot « fuck ». Les jurons, et celui-ci en particulier, sont systématiquement « bipés » lorsqu’ils sont prononcés à l’antenne.
Jenny Slate, l’actrice principale d’Obvious Child, avait laissé échapper un « fuck » en direct sur le plateau du Saturday Night Live. « L’incident » lui avait (probablement) coûté son job, puisque son contrat n’avait pas été renouvelé l’année suivante, et que des années plus tard, les journalistes continuent de l’interroger sur cette anecdote…
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On ne plaisante donc pas avec le « fuck » au pays de l’Oncle Sam. C’est pourquoi la campagne de publicité de FCKH8 (lire « fuck hate », nique la haine) est tout à fait surprenante !
Dans cette vidéo, cinq petites filles se livrent à une leçon de féminisme à destination des adultes, et le message est simple :
« Ça vous choque que je dise « fuck » ? Mais vous savez ce qui est bien plus choquant que le mot « fuck » ? L’inégalité salariale ! Les violences faites aux femmes ! Les statistiques du viol et des agressions sexuelles ! Une femme sur cinq est victime d’agression sexuelle. [Elles sont cinq à l’écran.] Laquelle d’entre nous sera touchée ? »
À la fin de la vidéo, des adultes prennent le relais : s’il venait à l’idée de certaines personnes de critiquer la vulgarité du langage de ces filles, en leur demandant de « se laver la bouche avec du savon », elles rétorquent que c’est plutôt à la société de changer ses pratiques.
Les filles veulent juste avoir des droits fondamentaux !
« Girls Just Want to have FUNdamental Rights »
FCKH8 est une marque de vêtements ornés de slogans de lutte contre les discriminations, disponibles à l’achat sur
leur e-shop. Ils ont déjà vendu près de 200 000 pièces portant des messages contre le sexisme, le racisme, les LGBT-phobies, et reversé plus de 250 000 $ à des associations pour le financement de projets de lutte contre ces discriminations.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette campagne de pub ne fait pas dans la dentelle. Peut-être qu’elle permettra de faire comprendre que des remarques comme « ne sois pas agressive, tu dessers ta cause » sont tout à fait déplacées. Ces filles le disent bien dès le début de la vidéo :
« C’est de notre futur qu’il s’agit. »
Oui, pour elles, la lutte contre le sexisme est une question de survie. Alors vous les excuserez de ne pas se montrer gentilles, douces et patientes pour expliquer leurs revendications. Il y a urgence.
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