— Initialement publié le 31 août 2009
Des non-dits et de la sexualité dans l’air
Il plane durant les 2h07 que dure Fish Tank une atmosphère entre la moiteur et la crasse, une atmosphère bizarrement pas désagréable qui aimante le spectateur à son siège.
Fish Tank c’est la douleur après un coup de poing, qui fait ressentir des émotions inhabituelles et travailler des sphères de notre esprit rarement sollicitées. Le film fait adhérer le spectateur parce que son scénario est bien foutu, empreint de réalisme et d’immoralité, entre sexe adolescent, désir carrément interdit et doigt d’honneur à tout ce qui est sain et serein.
Un scénario comme de la glue dans Fish Tank
On pourrait même qualifier Fish Tank
de scotchant, même si ça a dû être dit mille fois déjà. Scotchant, chacune des actions et chacun des personnages renvoie à sa propre vie, même s’il n’y a pas d’identification aux personnages, le réalisme de la situation saute aux yeux.
On ne peut pas vraiment saluer l’interprétation de l’un ou l’autre des comédiens, puisque chacun d’entre eux est un des quatre piliers du film.
Mia, interprétée par Katie Jarvis (qui n’aura fait que ce rôle marquant et qui s’est éloignée du showbusiness), se relève et va de l’avant, même si on a la gorge serrée pour elle dès qu’elle fait un pas. Michael Fassbender campe un beau père comme un messie populaire, qui fait battre le cœur de trois jeunes filles, dont l’une est mère des deux autres…
… borderline
Regarder Fish Tank, c’est se balancer dans un rocking chair. Une fois en avant, une fois en arrière. Une seconde dans ce qui est permis, celle d’après juste derrière la frontière de la morale. Et c’est avec la bouche ouverte qu’on découvre jusqu’où peuvent aller les relations dans une famille, mais je n’en dis pas plus car la Convention de Carracas m’interdit de spoiler.
La limite est bonne à dépasser, c’est un peu ce que nous livre la réalisatrice Andrea Arnold, qui doit se délecter de la tension qui anime l’œil durant toute la projection.
Fish Tank abîme les clichés
Le film traite d’amour, de désir et de liberté, mais chaque image d’Épinal est immédiatement défaite. Et même lorsqu’on s’imagine qu’un échappatoire est impossible, là encore le cliché est démonté… En somme la recette est bonne parce qu’on pense qu’on sait ce qu’on va manger, mais un ingrédient nouveau nous surprend à chaque nouvelle bouchée.
En bref, « Life’s a bitch and then you die, that’s why we get high, cos we never know when we gonna die ». Mais pour saisir toute la portée de cette conclusion, il faut aller voir le film !
En attendant le 16 septembre, date de sortie du film, repais-toi de cette bande-annonce !
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Les Commentaires
A voir. :smile: