Sur Amazon, il est possible de recevoir sa commande de livres à domicile en ne déboursant que 0,01 €. Or, l’époque de la quasi-gratuité est officielement sur le point d’être révolue. En effet, le gouvernement d’Emmanuel Macron a décidé d’instaurer un tarif minimum de 3 € pour les frais de livraison.
Ce vendredi 7 avril, les ministres de la culture et de l’économie Rima Abdul Malak et Bruno Le Maire ont signé l’arrêté fixant ce nouveau tarif minimum. Il entrera en vigueur six mois plus tard, c’est-à-dire le 7 octobre.
La fin de la livraison de livres gratuite (en dessous de 35 €)
Dans son numéro du 23 septembre 2022, Les Échos annonçaient que pour recevoir ses livres commandés sur Amazon, il faudra désormais débourser 3 €. Il n’existera qu’une exception à cette règle : si le montant total du panier dépasse les 35 €, et s’il ne contient que des livres, alors les frais de port s’éleveront à un centime.
Le gouvernement a suivi l’avis d’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep), une autorité administrative régulant les postes et la distribution de la presse.
Une mesure contre Amazon jugée insuffisante par les librairies
Cette nouvelle loi intervient à l’issue de longs mois de conflits entre les librairies et Amazon, ce dernier étant accusé de piller le marché du livre. Elle vise à obtenir un meilleur équilibre entre le géant du e-commerce et les structures indépendantes.
Pourtant, la mesure a été accueillie très défavorablement par les libraires : selon eux, le prix instauré par la nouvelle mesure est encore trop bas. Selon Les Échos, les librairies souhaitaient que le prix de livraison sur Amazon soit fixée à 4,5 €, justifiant ce tarif par le fait que leurs propres frais de port s’élèvent à plus de 7 €.
Le Syndicat de la librairie française s’est exprimé à ce sujet dans un communiqué de presse publié le 23 septembre 2022 :
Cette loi (…) avait pour objectifs de rééquilibrer les conditions de concurrence sur le marché de la livraison de livres et, ainsi, de permettre aux libraires de pouvoir développer leur présence sur internet.
La décision du gouvernement ne permettra malheureusement pas d’atteindre ces objectifs. Les seuils retenus (3 euros jusqu’à 35 euros d’achat, 0,01 euro au-delà) conduiront les libraires à continuer à vendre systématiquement à perte s’ils expédient des livres au domicile de leur client.
En définitive, cette mesure semble mécontenter les deux sujets du conflit tout en bouleversant les habitudes des consommateurs dans un contexte d’inflation.
À lire aussi : La rentrée littéraire féministe : 5 romans bouleversants à ne pas manquer
Crédit de l’image à la Une : © Toa Hetfiba / Unsplash
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos newsletters ! Abonnez-vous gratuitement sur cette page.
Les Commentaires
J'avoue quand même utiliser Amazon pour mes livres en langue étrangère. Bien qu'il y en ait dans ma ville, ils n'ont pas toujours ce que je souhaite et ne peuvent pas toujours se les procurer par leurs réseaux. J'y vais toujours pour des achats coup de tête, mais pour des achats spécifiques, je me rabat sur Amazon quand même hélas...