Le thème du voyage dans le temps a été assez régulièrement utilisé au cinéma, dans des films qui ont connu plus ou moins de succès et sont devenus plus ou moins cultes. Il est vrai que l’idée de pouvoir se balader dans différents espaces-temps ne laisse pas indifférent : je crois bien que si c’était possible de faire un saut dans le futur ou dans le passé pour pas cher, on serait nombreuses à signer.
Moi par exemple, je m’imagine parfaitement shaker mon booty pas trop moulé dans une robe droite à damiers à l’époque du Swinging London. D’autres préfèreraient aller donner la recette du feu aux premiers Hommes, pour passer pour des génies et se faire mousser. D’autres encore choisiraient de retourner dix minutes en arrière, pour ne pas renverser leur café. C’est selon.
De La Machine à explorer le temps à Un jour sans fin en passant par Retour vers le futur, ce thème n’a finalement plus rien d’original au cinéma. Mais voici une liste de 4 films géniaux aux styles totalement différents qui évoquent le sujet et prouvent que chaque sujet est une source d’inspiration sans fond.
Safety not guaranteed, de Colin Trevorrow (2012)
http://www.youtube.com/watch?v=Ve3pKug_Htc
- Avec : Aubrey Plaza, Mark Duplass…
Y a pas grand chose que je trouve plus frustrant que de voir un film, de le trouver excellent, et de savoir qu’il sortira directement en DVD en France sans passer par la case salle de cinéma. Safety not guaranteed – avec Aubrey Plaza, la jeune actrice à suivre du moment – fait partie de ceux-là.
Darius est pensive : peut-elle faire confiance à un mec qui porte un bandana ?
Le pitch est le suivant : une équipe de journalistes de Seattle, à la recherche d’un sujet à traiter, se penche sur une petite annonce un peu surprenante :
RECHERCHE — Quelqu’un pour aller dans le passé avec moi. Ceci n’est pas une blague. Vous serez payé après notre retour. Ramenez vos propres armes. Sécurité non garantie. Je ne l’ai fait qu’une seule fois.
Un collaborateur du magazine accompagné de deux stagiaires décide alors de partir à la rencontre de ce scientifique improvisé pour écrire un papier qu’on imagine bien moqueur sur lui. Mais au lieu d’un mec ostensiblement bizarre, ils découvrent un modeste employé de supermarché un poil paranoïaque.
Les personnages sont géniaux, les acteurs excellents – tous, vraiment. Le binôme formé par Darius et Kenneth fonctionne à merveille, entre la mélancolie cynique de l’une et la marginalité parfois touchante ou inquiétante de l’autre. Le film est drôle sans être hilarant, émouvant sans être larmoyant, étonnant sans être WTF, feel good, mais pas hystériquement positif, assez prévisible – mais sans être convenu.
Sérieusement, de tous les films que j’ai vu depuis le début de l’année, si je devais n’en conseiller qu’un, ce serait celui-ci.
La traversée du temps, de Mamoru Hosoda (2006)
Si tu n’as pas trop le moral et que tu as plus envie de te tourner vers un film d’animation japonais dont les couleurs chatouillent les yeux de l’intérieur, tu peux si tu me fais un minimum confiance (pas au point d’accepter que je t’assure à l’escalade, mais quand même) te tourner vers La traversée du temps.
Ce dessin animé est l’adaptation sur écran d’une nouvelle du même nom de Yasutaka Tsutsui et raconte l’histoire de Makoto, une lycéenne de 17 ans que je nomme de ce pas meilleur personnage adolescent du monde. Elle est drôle, bougonne, peureuse et cool à la fois et je veux être sa pote.
Makoto se protège le visage de l’étron d’un pigeon.
Un jour, à la suite d’un accident qui aurait pu lui coûter la vie, et avec l’aide de sa tante sorcière qui lui explique son don autour d’un plateau de pêches, elle apprend qu’elle est capable de retourner dans le passé quand bon lui semble. Elle en profite alors pour réparer quelques petits trucs dans sa vie, comme éviter une mauvaise note et manger du flan. Mais au fur et à mesure, elle réalise que ces changements, minuscules en demeurant, peuvent avoir de grandes conséquences.
Un peu comme L’effet Papillon, mais en plus frais qu’un Gervais congelé.
Peut-être, de Cédric Klapisch (1999)
- Avec : Romain Duris, Jean-Paul Belmondo, Géraldine Pailhas…
Alors qu’ils fêtent l’arrivée de l’an 2000 à une soirée déguisée sur le thème du futur, Lucie demande à Arthur, 24 ans, de lui faire un enfant. Lui ne se sent pas prêt : ils sont jeunes, leur situation n’est pas stable financièrement et il n’est de toute façon pas sûr d’en avoir envie.
Par un concours de circonstances, il se retrouve soudain en 2070, dans un Paris englouti sous le sable. C’est là qu’il fait la connaissance d’Ako, septuagénaire qui l’appelle Papa, lui présente toute sa descendance et essaie de le convaincre de le concevoir : si Lucie ne tombe pas enceinte de lui le 1er janvier 2000, il disparaîtra, et ses héritiers aussi.
Arthur fait la gueule depuis qu’il a compris que son fils ne se lavait les cheveux qu’une fois par an.
Tout le film se concentre alors sur cette décision : ce pauvre Arthur, qui se cuit des oeufs dans une poêle dégueu, réalise en paniquant que le destin d’une dizaine de personnes repose sur ses testicules.
Dit comme ça, ça paraît grave et solennel, mais que nenni : c’est Cédric Klapisch qui l’a réalisé, et on reconnaît sa patte énergique et drôle dès les premières minutes. Ce n’est certainement pas le chef-d’oeuvre du siècle dernier, mais on passe un bon moment.
Mr Nobody, de Jaco van Dormael (2010)
http://www.youtube.com/watch?v=vO-kPr2ik1U
- Avec : Jared Leto, Diane Kruger, Sarah Polley, Juno Temple, Rhys Ifans, Natasha Little…
Dans un tout autre style, Mr Nobody mélange le drame, la science-fiction et le fantastique. J’aime bien ce genre de films, que je suis sûre de détester, devant lesquels j’imagine m’ennuyer profondément, et qui m’accrochent comme une sangsue dès les dix premières minutes.
Tout commence avec un vieux monsieur, Nemo, le dernier mortel sur une Terre remplie de citoyens immortels. Son agonie est suivie par tous les médias, mais personne ne sait vraiment qui il est. Il raconte alors son histoire. Ou plutôt SES histoires.
Lors d’un bref retour sur sa petite enfance, il se rappelle du jour où, sur le quai de la gare, il a dû choisir entre rester en Angleterre avec son père ou partir outre-Atlantique avec sa mère. Avant l’ultime moment où il a dû choisir, une multitude de vies différentes s’offraient à lui. Et si, finalement, il les avait toutes vécues ? Et si, en fait, il n’en avait vécu aucune ?
Départager ses parents au pique-nique-douille n’est apparemment pas une option.
Mr Nobody est un film patchwork ambitieux (mais simple à suivre) au cours duquel il faut rester concentré de bout en bout pour ne pas perdre une miette qui permettrait de comprendre vraiment son message. Un oeuvre cinématographique sur tous ces petits détails qui font que notre vie ressemble à ce qu’elle est, assortie d’une réflexion poétique sur les espaces-temps. Point positif : le tout est magnifiquement filmé, avec quelques scènes qui ne sont pas sans rappeler Eternal Sunshine of a spotless mind.
Le voyage dans le temps, ça te parle ? Quels sont tes films préférés qui évoquent ce thème ?
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