Cette semaine au cinéma, je vous conseille avec ferveur Orpheline et de A United Kingdom.
Orpheline, quatre femmes en une
Au premier visionnage de la bande-annonce d’Orpheline, je n’avais pas tout compris. Quelle est la vraie vie ? Y en a-t-il une rêvée ? Qu’est-ce que ça raconte ?
En tout cas, Arnaud des Pallières réussit un tour de force : pour un seul personnage, choisir quatre actrices.
Certes, l’histoire s’étend sur plusieurs années et donc à plusieurs étapes de sa vie, mais le réalisateur se prévaut d’un choix, ne pas avoir choisi des actrices qui se ressemblent pour interpréter son héroïne.
Après tout, ses prénoms changent également, comme un caméléon.
Intégrant sans peine la catégorie des films d’auteur, Orpheline dégage un sentiment très « brut ». Pas de musique comme fond sonore, pas de photo retouchée, juste des actrices au naturel et une vie quotidienne avec sa laideur et ses beaux moments.
Adèle Haenel, Adèle Exarchopoulos, Solène Rigot et Vega Cuzytek volent tour à tour l’écran pour leur interprétation de l’héroïne, et autour d’elles Jalil Lespert, Gemma Arterton ou encore Nicolas Duvauchelle les accompagnent.
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Les thèmes abordés tournent beaucoup autour du corps de la femme et de sa perception par autrui, voire son abus. Et certaines scènes sont difficiles à supporter…
Karine/Sandra/Renée connaît ses atouts et les utilise à son avantage pour pouvoir s’en sortir dans son quotidien. Malgré tous ces thèmes particulièrement sombres, l’héroïne reste fascinante du début à la fin.
A United Kingdom, l’amour au-delà des frontières
Pfffiou, j’ai dû sécher quelques larmes à la fin de la projection, je l’avoue.
C’est une histoire vraie qui raconte comment un roi — du pays qui est devenu le Botswana aujourd’hui — a épousé une Britannique, rejetée non seulement par les Anglais mais aussi par le peuple de son mari.
À une époque où l’apartheid frappe de plein fouet les États voisins de l’Afrique du Sud, Seretse Khama souhaite amener son royaume dans la modernité. Mais ça ne va pas être évident, surtout quand il revient au pays avec Ruth Williams, une fille de commerçante, rencontrée à Londres.
Ce n’est pas la première fois qu’Amma Asante traite du sujet du racisme. Dans son très joli drame Belle, elle s’attardait sur le métissage en sol anglais au XIXème siècle.
Dans A United Kingdom, on se situe à la fin du XXème post Seconde Guerre mondiale, et elle mélange le Royaume-Uni et le Bechuanaland (aujourd’hui le Botswana donc).
Pourtant, sa volonté de montrer qu’il est possible de changer les esprits par des comportements et un mental de fer s’applique dans ces deux réalisations.
Mariage en catimini, retour au pays puis long exil, Seretse Khama n’a pas connu une vie facile pour un roi… Son combat sonne juste, tout comme ce film alors que la réalisatrice aurait pu être bien plus culpabilisante envers les Anglais.
David Oyelowo et Rosamund Pike incarnent respectivement Seretse et Ruth, et… whaou. Authentiques et sincères, ils vont tout surmonter ensemble en restant unis et forts.
On retrouve d’autres comédiens britanniques géniaux : Jack Davenport, Laura Carmichael (de Downton Abbey) ou encore Tom Felton.
Deux histoires de cœur cette semaine du coup !
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