Est-ce le dernier numéro de l’année pour le rendez-vous hebdomadaire (récent) des sorties ciné de la semaine ? Mais oui, absolument !
Je vous parle des films sortis le 28 décembre, après Passengers et Père fils thérapie ! voici quatre autres longs-métrages que vous pouvez aller voir dans les salles obscures.
Your Name, la poésie de l’animation japonaise à son paroxysme
Au Japon, un garçon et une fille, tous deux au lycée, échangent de corps certains jours, ils ne savent pas quand et c’est complètement aléatoire. Sauf qu’ils ne se rappellent de rien à leur réveil, donc ils consignent les événements de la journée avant de s’endormir pour que l’autre sache comment s’est déroulé l’emprunt de corps.
Taki et Mitsuha sont complètement opposés dans leurs caractères et dans leurs vies, l’un habite à Tokyo et a un petit boulot, ça bouge vite, l’autre vit dans une petite ville de campagne où elle est prêtresse et réalise des rituels traditionnels. Bon, okay, forcément, ils tombent amoureux, sauf qu’il y a un twist de dingue que j’avais tellement pas vu venir…
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Les plans sont magnifiques, il y a des références aux précédentes réalisations de Makoto Shinkai : la vue du ciel, ses métaphores habituelles avec l’usage même de la météorite, et des plans de gare/trains qui représentent l’amour impossible car ils courent toujours après.
C’est super émouvant mais aussi très drôle, avec une touche de romantisme subtil. En plus, la musique est parfaite comme toujours (la chanson de fin est aussi incroyable que son One More Time, One More Chance de 5 centimètres par seconde).
De toute façon, pour moi, une production Makoto Shinkai me plaît bien plus de base qu’un studio Ghibli, particulièrement au niveau du graphisme moins arrondi et plus moderne, avec des personnages et des histoires plus contemporains également.
Il n’y a pas de créatures folkloriques ni rien, ça ne me fait pas peur tout simplement, même si ses œuvres sont toujours dans le respect de la tradition de l’animation japonaise.
En plus, le monsieur est tellement humble qu’il raconte, dans une interview accordée au Japan Times, qu’il n’est pas satisfait du résultat final et qu’il ne souhaite pas particulièrement que vous alliez voir Your Name… alors que si, il faut aller le voir. Merci.
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Le cœur en braille, les enfants, une gentillesse à part
Adapté du roman du même nom de Pascal Ruter, la comédie dramatique de Michel Boujenah va vous faire renifler un petit coup. Pour petits et grands, l’improbable histoire de Marie et Victor va vous redonner le sourire.
Parfois la vie est injuste, et c’est sûrement le cas pour Marie, première de la classe et violoncelliste brillante, qui est en train de perdre la vue à cause d’une maladie dégénérescente. Sauf qu’à part ses parents, personne n’est au courant de ce qui lui arrive, et surtout pas Victor qui est amoureux d’elle.
Victor est très malin, mais un peu turbulent et n’en fiche pas une en cours. Il a un cœur en or et il va aider Marie, la protéger de la menace de ses parents de l’envoyer dans un centre spécialisé.
Je trouve que les jeunes acteur•trices ne jouent pas incroyablement bien — les petits de Captain Fantastic par exemple sont déjà dans une autre cour — MAIS leur maladresse rajoute une vraie couche d’authenticité à leurs balbutiements romantiques. En plus, il y a un enthousiasme et une naïveté vraiment adorables, alors forcément, ça contamine tout le monde !
Victor et Marie ne sont pas là à se déclamer des vœux d’amour pour toute la vie, ils sont juste ensemble dans l’aventure, et si ça veut dire un moment de bonheur court, eh bien soit ! Et on s’attache du coup à leurs personnalités fraîches et drôles.
Parallèlement à leur histoire, les parents s’intègrent dans l’intrigue comme personnages secondaires et c’est très chouette de voir qu’ils prennent le temps d’écouter leurs enfants. Le rapport est un peu inversé du coup, ce sont les gamins qui leur ouvrent grand les yeux !
Hedi, la tradition, la famille et ma vie
Mélissa a eu un véritable coup de cœur pour Hedi, un film indépendant franco-tunisien. En Tunisie, peu après le printemps arabe, on suit Hedi qui partage son temps entre la préparation de son mariage selon le bon vouloir de sa mère et son morne travail de commercial pour Peugeot.
Il subit passivement son quotidien dans lequel il ne trouve pas beaucoup de plaisir et d’intérêt, jusqu’à devoir faire du porte à porte dans une ville éloignée. Logé à l’hôtel, il fait l’école buissonnière et rencontre la pétillante et indépendante animatrice Rim.
Il va enfin sortir de sa léthargie, de son impassibilité et prendre sa vie en main en un dénouement inattendu. Le feel good est bien loin.
C’est un film très réussi et implacable, beau mais impitoyable. On nous montre une économie échouée, la triste vie de certains jeunes tunisiens entre le poids écrasant et paralysant des traditions et la crise. Tout est teinté de désuétude, de nostalgie témoignant d’une époque de richesse passée.
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La plupart des personnages sont montrés comme des victimes de l’économie et/ou des traditions incarnées par les familles. C’est une quête de liberté vouée à l’échec : chaque choix implique le regret de l’autre, comme Hedi et son frère le prouvent.
Le fondateur, si McDonald’s m’était conté
Dernier film que je n’ai donc pas vu et dont je vous parle, c’est le biopic sur le « fondateur » de McDonald’s. Oui, fondateur entre guillemets car on comprend qu’il n’a pas créé le fast-food mais qu’il s’est juste emparé de la franchise dans cette bande-annonce hyper dynamique qui donne envie.
Réalisé par John Lee Hancock — le monsieur derrière The Blind Side ou encore Dans l’ombre de Mary, et très doué pour raconter des histoires personnelles — Le Fondateur s’avère intéressant rien que par son sujet.
Le créateur de la chaîne de restaurants a eu cette super idée des arcades du M (non, pas le métro, okay, je sors). En fait, alors qu’il allait mettre la clé sous la porte, Ray Kroc (un Michael Keaton toujours au top), un VRP, s’arrête chez McDonald’s hamburgers, un fast-food au bord de la route.
Le génie derrière l’histoire, c’est Dick McDonald (interprété par Nick Offerman) qui a inventé ce concept de burger en quelques secondes et qui fait toujours fureur sur les cinq continents.
Très bonne année à tout le monde ! Et j’espère tout plein de films qui vous plairont pour l’année prochaine !
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Les Commentaires
C'est dommage qu'on connait si peu les longs métrages d'animations japonais, mais en tout cas ce soir je vais voir Your Name qui à l'air très très cool !