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Culture

5 films sortis la semaine du 11 janvier 2017

Cette semaine, coup de projecteur sur Ouvert la nuit, Jamais contente, The Fits, La Reine Garçon et Harmonium qui sont sortis le 11 janvier 2017 au cinéma !

Cette semaine, on vous a parlé de Dalida et surtout d’Un jour mon prince, qui est notre film coup de coeur partenaire de la semaine.

Voici cinq autres films à voir !

Ouvert la nuit et son Paris nocturne

C’est Ouvert la nuit d’Édouard Baer qui ouvre le bal cette semaine. Margaux vous livre ses impressions sur le troisième long-métrage de l’homme mieux connu pour sa casquette d’acteur.

Luigi a une nuit pour sauver son théâtre, trouver un singe capable de monter sur les planches et récupérer l’estime de son metteur en scène japonais. Une nuit pour regagner la confiance de son équipe et le respect de sa meilleure amie.

Une nuit pour démontrer à la jeune stagiaire de Sciences Po — tellement pétrie de certitudes — qu’il existe différentes façons d’appréhender les obstacles.

J’ai beaucoup aimé l’univers d’Ouvert la nuit. C’était vraiment un film touchant qui donne envie de s’intéresser au théâtre mais aussi et surtout de tenter de nouvelles expériences, de laisser venir et d’accepter de ne pas toujours avoir le contrôle.

À lire aussi : Vis ma vie de control freak

Gros big up au personnage principal qui a vraiment un comportement égoïste du début à la fin mais qui aimerait « tout faire pour que tout soit beau ». Il est assez perché, mais touchant.

Et bien sûr j’ai aimé le personnage de la stagiaire qui contrebalance ce côté loin de la réalité et méprisant que Luigi peut avoir.

Sans oublier tous ces jolis plans de Paris la nuit ! T’as un peu l’impression d’être dans un rêve bizarre qui change sans cesse de scène, et qui est beau tout en mettant un peu mal à l’aise.

Jamais contente et sa rébellion adolescente

Jamais contente est l’adaptation du Journal d’Aurore de Marie Desplechin, qui a coécrit le film. C’est Mélissa qui vous en parle.

Aurore a 13 ans et elle redouble sa cinquième. Elle déteste sa famille, les cours, les profs… Elle n’a que deux amies (quand elle ne se fâche pas avec elles). Elle est insolente, impertinente, désagréable, mais va trouver un peu de joie grâce à son nouveau prof de français et son groupe de rock.

La patte de l’auteure se sent à son humour noir, couplé à la sérieuse attention qu’elle accorde au ressentiment de cette héroïne particulière.

Jamais contente est vraiment très réussi, prenant au sérieux les frustrations d’Aurore tout en lui apportant une bonne dose d’humour. Ça donne une vision honnête de l’adolescence sans la stigmatiser, et malgré l’inexpérience de la jeune Léna Magnien, le casting est excellent.

À lire aussi : Les plus belles petites joies de l’adolescence #2

Le personnage d’Aurore est une fille comme je les aime, forte, indépendante et impertinente. Elle est dégoûtée quand on lui offre une robe, et s’exclame quand on lui offre un livre : « Au moins, c’est pas une robe ! ».

Elle ne se sent pas à sa place, semble tout le temps en colère, est donc souvent désagréable et fait tourner tout le monde en bourrique… tout en étant touchante. Tous les personnages sont comme elle, mesurés et bien développés sans tomber dans le cliché.

The Fits et sa démarche artistique engagée

The Fits est aussi mystérieux que sa bande-annonce.

Au départ, t’as l’impression que c’est juste une histoire d’injustice d’une gamine qui fait de la boxe, aimerait faire de la danse dans le cours d’à côté et va se faire un peu exclure quand elle se lance.

Toni, lui, va se donner à fond dans le « drill », un style contemporain dérivé des parades militaires pour le côté groupé, mais aussi du hip-hop et de plusieurs autres genres.

C’est une histoire d’intégration et d’acceptation très ancrée dans la réalité, d’un point de vue subjectif car on suit le regard de Toni. Mais des crises — les fameuses « fits » — vont commencer à toucher les danseuses sans que personne ne sache pourquoi… Et une remise en question de soi se laisse entrevoir.

Anna Rose Holmer, la réalisatrice, signe ici son premier long-métrage et sa maîtrise de l’image est fantastique. Elle a cherché à « transformer la simplicité en élégance, le mondain en quelque chose de profond », comme Luc Besson ou encore Hunger de Steve McQueen.

Elle présente ici une expérience sensorielle qui pourrait en surprendre plus d’un•e, mais rassure en concluant qu’on en a assez d’entendre des « je ne suis pas assez bien », et qu’avoir un peu plus confiance en soi peut déplacer des montagnes.

La Reine Garçon et sa Suédoise méconnue

Ce film est sorti il y a quelque temps aux États-Unis, et jamais je n’en aurais entendu parler s’il n’y avait pas Sarah Gadon dedans. Mais comme je ne loupe rien de sa filmo, je l’avais bien noté, et c’est une agréable surprise de voir le long-métrage sortir en France.

La Reine Garçon (traduction intéressante de The Girl King) raconte un pan de la vie de Christine de Suède, la princesse qui ne s’attendait pas à être reine du XVIIe siècle, avec une mère folle et un père décédé bien trop tôt.

Ses mœurs atypiques lui ont valu d’être jugée bien trop vite, et son attirance pour le catholicisme et les Lumières ne l’a clairement pas aidée.

On lui prête des relations avec des hommes et des femmes, notamment la comtesse Ebba Sparre (interprétée par Gadon ici), même si de nombreux historiens réfutent cette liaison qui n’a de fondement qu’une correspondance passionnée entre les deux femmes.

Le bémol, à mon sens, repose principalement dans l’approche choisie. On dirait une simple romance sur fond historique alors que ça aurait pu être bien davantage.

Mais j’aime tout ce que fait Sarah Gadon, et La Reine Garçon ne fait pas exception à la règle car le film touche à un sujet assez rare pour être mentionné : de manière générale, il n’y a pas assez de productions avec des romances lesbiennes.

À lire aussi : Deux ans après, lettre ouverte d’une fille lesbienne à sa mère, qui a changé

Harmonium et sa tradition japonaise

Les films japonais selon moi ne s’importent pas assez en France et c’est vraiment dommage. J’adore leur image, leur manière de raconter une histoire.

Avec Harmonium, on a de la musique traditionnelle, une réflexion sur les relations familiales et romantiques… je pense que c’est un combo gagnant.

Je n’ai pas encore eu l’occasion de le voir mais je pense qu’il vaut clairement le coup d’œil car il a l’air très émouvant. Dans ce film, ces Japonais•es ont le don d’exprimer des émotions sans beaucoup de paroles… Mais avec énormément de poésie.

On retrouve bien cinq films cette semaine, alors que dans la dernière sélection j’ai sauté un numéro car je manquais de choix dans lesquels piocher. Bonne séance !


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