Le week-end dernier, j’étais au Festival international du film fantastique de Gérardmer, et c’était plutôt stylé de découvrir des longs-métrages en avant-première avec plein de festivalier•es tou•tes plus passionné•es les un•es que les autres !
J’ai eu personnellement un petit coup de cœur pour The Girl With All The Gifts, et j’ai essayé de ne pas vomir mes tripes en voyant The Autopsy of Jane Doe… et on a continué dans le thème cette semaine avec notre concoction de sélection de films d’horreur.
Et en plus, même niveau séries, on est resté dans le genre avec Riverdale.
Jackie, la volonté d’une femme contre vents et marées
À partir de l’assassinat de Kennedy, Jackie suit les pas de la Première Dame jusqu’aux funérailles. La voix de Jackie Kennedy commence à raconter les événements lors d’une interview qu’elle accorde à un journaliste de Life Magazine.
Si je dois noter deux gros points forts dans ce film : Natalie Portman incroyable (et nommée aux Oscars) et la musique parfaite, pas trop omniprésente mais qui impose son rythme.
Le fait qu’il y ait des scènes d’archives vues par des millions de gens (car la télé existait déjà), que tout le monde sache ce qui s’est passé et de le voir dans une œuvre fictive comme ce biopic, ça fait quelque chose, comme un pincement au cœur…
Le recul de Jackie sur les événements et sa vision personnelle de la mort de son mari est intéressant. Mais mon gros problème c’est que c’est un biopic qui se base en gros sur deux ans de sa vie. Pour une femme comme Jackie Kennedy, ce n’est pas suffisant.
Alors j’en suis ressortie vraiment mitigée.
Oui, il est indéniable que des émotions (particulièrement la mélancolie) émanent de cette personne élégante et cultivée, mais il manque… l’explication de son comportement.
Elle dit tout le temps que son but était que Kennedy soit fier d’elle, qu’elle n’a jamais cherché la renommée. Très bien, mais du coup, j’avais juste l’impression qu’elle ne vivait que pour lui et pour ce mythe du Camelot (que son nom soit retenu à jamais) !
À lire aussi : Natalie Portman nous parle d’« Une histoire d’amour et de ténèbres », son film très personnel
Un jour dans le vie de Billy Lynn, sauvez le soldat Lynn
C’est une honte que le dernier film d’Ang Lee ne soit distribué que dans moins de vingt salles en France ! Première
titrait sa critique Un jour dans la vie de Billy Lynn : le chef-d’œuvre anti-guerre que vous ne verrez jamais, et c’est triste à dire… mais ça en prend le chemin.
Comment est-ce possible ? Je ne sais pas. Mais sans aucun doute, Un jour dans la vie de Billy Lynn méritait mieux que ça.
Outre l’aspect technique révolutionnaire puisque le cinéaste a tourné en 4K, en 3D et en HFR (donc déjà, impossible de voir le film dans les bonnes conditions vu qu’aucune salle française n’est équipée), le film renferme une simplicité dingue.
Ang Lee présente ici une histoire de vie comme on en fait peu aujourd’hui.
Billy, jeune Texan d’à peine 19 ans, revient d’une mission en Irak où son sergent est mort sous ses yeux. Avec son unité, il a vécu l’enfer, et revient pour présenter un match de football où le spectacle de la mi-temps est assuré par les Destiny’s Child.
Reflet de la société américaine patriote mais qui se remet en question, Billy et ses camarades, accueillis en héros, sont beaucoup plus touchés qu’ils ne le laissent voir.
On est peut-être un peu loin de la philosophie de L’odyssée de Pi, certes, mais la voix innocente de Billy résonne en nous comme si on était des coupables, et ça m’étonne pas du coup que les Américains n’aient pas complètement apprécié.
Moonlight, la masculinité et son poids
Ici Mymy ! J’ai eu la chance de voir Moonlight en projection presse. J’étais très intriguée par ce film qui fait beaucoup de bruit aux États-Unis et est nommé aux Oscars 2017.
Moonlight, c’est l’histoire d’un homme en trois actes. Petit garçon, adolescent puis adulte, le héros grandit et ces phases de sa vie sont rythmées par un seul et même thème : comment devient-on un homme ?
La masculinité peut être toxique, comme on l’a vu dans l’excellent documentaire The Mask You Live In. Surtout quand est un homme afro-américain vivant dans des quartiers gangrénés par la drogue et la pauvreté.
Devenir un homme, dans Moonlight, c’est se tordre et se plier pour entrer dans un moule au poids insoutenable. Et c’est fort de voir ce thème exploité au cinéma, car il est important de montrer que les injonctions genrées sont dangereuses aussi du côté masculin.
Cependant, je n’ai pas autant émue que je le pensais — peut-être à cause du monde très loin du mien dans lequel vit le héros. Ces banlieues où résonnent des coups de feu et où le crack se fume dans des voitures aux vitres entrouvertes ne m’évoquent pas beaucoup d’éléments de ma vraie vie.
Mais je vous encourage à emmener les hommes proches de vous voir Moonlight ! Surtout pour la discussion qui en découlera…
Rendez-vous dans les salles obscures !
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