— Article initialement publié le 19 novembre 2016
Bonjour, bonjour ! C’est que cette semaine, il n’y a pas que Les Animaux Fantastiques qui est sorti au cinéma, ne l’oublions pas ! C’est vrai que la magie est revenue et le film risque de laisser ses compétiteurs sur le tapis, mais ils n’abandonnent pas aussi vite. Voici quatre long-métrages, du docu au drame en costumes, qui sont en salles depuis le mercredi 16 novembre et qui valent le détour.
Polina, danser sa vie pour aller au bout de ses rêves
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- Avec : Anastasia Shevtsova, Niels Schneider, Juliette Binoche
La bande dessinée de Bastien Vivès, sur laquelle le film a été basé, est un coup de cœur de Pénélope qui l’avait chroniquée il y a quelques temps. Cette adaptation par Valérie Müller et Angelin Preljocaj réussit avec brio à retranscrire l’ambiance de la BD mais reste aussi fidèle au caractère des personnages.
De Moscou à Aix-en-Provence, Polina emmène son public dans une quête identitaire et pousse tout un chacun à faire de son mieux. Une belle énergie se dégage de la jeune Anastasia Shevtsova, qui incarne Polina, qu’on aimerait absorber pour nous rendre aussi forte qu’elle. D’ailleurs, la jeune actrice a été nommée dans les révélations César 2017.
Impossible de ne pas mentionner l’aspect artistique de Polina, dans la danse d’une part, bien évidemment, que ce soit du classique ou du contemporain, mais aussi dans la musique. Le rythme des chorégraphies, les respirations, ça stresse ou ça apaise, et pour le coup, le montage est vraiment fort.
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Swagger, bienvenue dans la banlieue de Saint-Denis
https://www.youtube.com/watch?v=bVORfxr6zvM
Une image colle au département du 9-3 qui n’arrive pas à s’en défaire. Ces cités où s’élèvent des tours remplies de familles de différentes minorités ethniques demeurent encore bien opaques pour certains. La réalité, c’est ce que propose de montrer Swagger d’Olivier Bobinet à travers des portraits de jeunes collégiens et lycéens issus de milieux modestes, immigrés de la première ou deuxième génération.
Aubervilliers, Saint-Denis, la périphérie parisienne, où certains disent qu’ils n’ont jamais vu de blancs sauf quand ils vont dans certains arrondissements de la capitale, ce sont les villes où ces jeunes vivent, vont à l’école et parfois meurent.
Les sujets défilent, de la politique à la religion, en passant par l’amour et leurs rêves, chacun est face caméra pour dire sincèrement ce qu’il pense. De l’immigré au rapatrié, ce sont des Français de la première génération qui ne se considèrent pas tous comme Français. Le film ébranle, émeut, met en colère, fait rire. Le documentaire regorge de plein d’émotions et il vaut la peine d’être vu car il est important.
Ces jeunes ont des ambitions qu’ils n’arrivent pas toujours à exprimer, mais en tout cas, vous verrez rarement des personnes aussi sincères. Je suis passée littéralement du rire aux larmes en trois minutes quand deux questions s’enchaînent.
Le réalisateur n’est pas passif, il insère entre deux sujets des scènes fantasmées ou fictives, qui s’intègrent dans la réalité de l’école.
Planétarium, un joli regard sur le cinéma
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https://www.youtube.com/watch?v=nQK5hdYicjM
- Avec : Natalie Portman, Lily-Rose Depp, Emmanuel Salinger
Le film était à des lieues de ce que j’imaginais, car pour tout avouer le titre me faisait un peu penser au fantasque Imaginarium du Docteur Parnassus — oui, j’hallucinais sûrement.
Deux sœurs spirites, Kate et Laura Barlow, arrivent en France vers la fin des années 30, et on sent que l’une cache plus de choses que l’autre. L’aînée réussit à escroquer par-ci et par là pour se garantir un peu de sous pour subvenir à leurs besoins. Tout bascule quand un producteur de cinéma, un certain André Korben, les prend sous son aile et les héberge car il croit dur comme fer au spiritisme.
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En fait, Planétarium parle surtout de cinéma avec le personnage de Kate qui devient actrice, mais aussi avec André qui est largement inspiré d’une personne réelle, un producteur de films roumain qui possédait Pathé à l’époque (polonais dans la fiction), s’était fait naturaliser français, et a rencontré bien des malheurs durant la Seconde Guerre Mondiale car il était juif. Le type a eu beaucoup d’impact sur Pathé et c’est à peine si on s’en souvient…
Natalie Portman ne tient aucune comparaison, elle est incroyable, ses expressions faciales dans les plans en noir et blanc sont bluffantes. Quant à Lily-Rose Depp et Emmanuel Salinger, ils arrivent également à captiver l’attention, surtout vu le nombre de plans rapprochés. Leur relation n’est pas du tout ambigüe étrangement, même si la jalousie existe, c’est l’obsession d’une passion commune qui les motive.
Planétarium parle d’un pan de l’histoire vraiment inconnu, et pourtant parisien, c’est comme un nouveau regard sur la montée du nazisme. Et comme c’est inspiré de faits réels, l’émotion est encore plus tangible.
La réalisatrice Rebecca Zlotowski transmet tant son amour pour le septième art que pour l’esthétique. Les scènes qui nous plongent directement sur un plateau de tournage vues par une cinéaste qui a clairement une patte à elle font encore plus mouche qu’un film qui se contenterait de parler du milieu du cinéma.
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Iris, des images bien mystérieuses
- Avec : Romain Duris, Charlotte Le Bon, Camille Cottin, Jalil Lespert
Je finis par un film que je n’ai pas vu, mais qui m’intrigue beaucoup. Iris est une production française supervisée par Universal, réalisée par Jalil Lespert qui joue également dedans. Je trouve que la bande-annonce a une vibe de Brian de Palma.
Au cœur de l’intrigue, Iris — la femme d’Antoine Doriot, un riche banquier — disparaît du jour au lendemain dans Paris. Un suspect : Max, un jeune mécanicien endetté, pourrait être coupable de son enlèvement. Mais ce n’est pas aussi simple… Le mari, toujours le mari, pourrait avoir un rôle bien moins innocent.
Vous m’en direz des nouvelles si vous allez le voir. L’atmosphère bien sombre du thriller rend très bien dans la bande-annonce, mais est-ce que le suspense tient sur la durée ?
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
La BD m'a beaucoup plu et j'ai l'impression que le film ne va pas me décevoir!