Par la fenêtre de ma chambre d’hôtel, impossible de voir la colline d’en face. Elle est enveloppée d’un brouillard épais, qui ternit l’éclat des neiges…
Dans la petite ville de Gérardmer, dont le lac n’est pas encore tout à fait gelé, les festivaliers se hâtent d’une salle de projection à l’autre, leur badge pendant autour de leur cou.
Le Festival du Film Fantastique de Gérardmer
Cette année encore, j’arpente les rues avec eux, en quête du grand frisson. Celui que tout le monde vient chercher au Festival International du Film Fantastique de Gérardmer.
Ici, les professionnels de la critique et du cinéma côtoient les fans de l’horreur venus de partout en France. Personne ne frime, tout le monde s’amuse, même quand un film est raté !
Cette année, j’ai la chance de faire partie du Jury de la Critique.
Un rôle excitant qui engage des responsabilités. Du coup, impossible de te donner pour l’instant mon avis sur les films en compétition, mais je t’en révèlerai davantage dimanche, quand les jurés et le public auront rendu leur verdict.
En attendant, je te propose une petite rétrospective des films qui ont marqué Gérardmer ces dernières années !
Mister Babadook, de Jennifer Kent (2014)
Mister Babadook de Jennifer Kent, c’était LA bonne surprise de 2014. Un long-métrage à la fois profond et visuel sur lequel les scénaristes ont vraiment planché.
Et son grand méchant n’est autre que la créature qui lui donne son titre. Un être effrayant en cela qu’on ne sait pas s’il est le fruit d’un délire ou s’il est bien réel…
Ce film passionnant a ébloui Gérardmer en 2014 et a remporté pas moins de 4 prix : le prix du Jury, le prix du Jury jeunes, le prix de la Critique et le prix du Public.
Mister Babadook, ça parle de quoi ?
Depuis le décès de son mari, Amelia essaie de conserver un semblant de relation avec son fils.
Un jour, un livre de contes intitulé Mister Babadook se retrouve mystérieusement dans sa maison. Le jeune garçon se persuade alors que le Babadook est la créature qui hante ses cauchemars…
It Follows, de David Robert Mitchell (2016)
It Follows, c’est un film hypnotique à la plastique impressionnante, inspiré des plus grands chefs-d’oeuvre de l’angoisse.
Dans les influences du réalisateur, on note par exemple John Carpenter, David Cronenberg, Jack Tourneur, pour ne citer qu’eux.
It Follows est personnellement l’un de mes films d’horreur préférés de ces 10 dernières années, avec The Wailing et Grave,et a remporté le Grand Prix du Jury et Le Prix de la Critique à Gérardmer en 2016.
It Follows, de quoi ça parle ?
Après avoir eu un rapport sexuel, Jay a d’étranges visions et l’horrible impression que quelqu’un la suit…
Pour se débarrasser de cette malédiction, elle doit coucher avec quelqu’un d’autre pour la lui refiler.
Grave, de Julia Ducournau (2017)
Grave, tu en as forcément entendu parler.
C’est LE film qui a occupé toutes les conversations, et a signé un vrai tournant pour le cinéma de genre français.
Très inspiré, brutal, nerveux, féministe, il a été criblé de prix, notamment à Gérardmer où il a reçu le Grand Prix ainsi que le Prix de la critique.
De quoi ça parle, Grave ?
Grave est l’histoire de Justine, jeune étudiante surdouée, qui débarque à 16 ans dans l’école vétérinaire dont ses parents sont diplômés, et où sa sœur aînée étudie déjà.
Intégration ou bizutage oblige (selon que l’adhésion à ces épreuves soit consentie ou subie), Justine se trouve obligée d’avaler un rein de lapin, alors que toute sa famille est strictement végétarienne.
Sa sœur cède à la pression, tant et si bien que Justine finit par avaler ce foutu organe. Sans savoir le bouleversement qu’il allait engendrer dans sa vie.
Ghostland, de Pascal Laugier(2018)
Ghostland s’ouvre sur deux jeunes filles vêtues de robes poudrées et légères, qui courent à travers champs. L’image est gracieuse, le ralentit délicat. Rien ne laisse présager de la violence qui envahir l’écran.
Pendant 1h30 j’ai serré les dents. Les scènes de baston se sont succédées, hardcores.
Ce qui a provoqué autant d’émotions ?
Des thématiques chères au réalisateur, qui les abordait déjà dans Martyrs : la maltraitance, la perversité, l’amitié, le traumatisme.
Ce film a reçu quelques 4 prix à Gérardmer : le Grand Prix du Jury, le Prix du Public, le Grand Prix SyFy.
De quoi ça parle Ghostland ?
Pauline et ses deux filles héritent d’une maison après le décès de leur tante qu’une villageoise qualifie de zinzin. La demeure pourrait servir de décor à un film de Rob Zombie, comme le précise d’ailleurs l’une des deux soeurs !
Rempli de pièces et de poupées, l‘endroit est inquiétant à souhait…
La première nuit, deux meurtriers pénètrent dans la maison et tentent d’assassiner la mère, interprétée par Mylène Farmer. Celle-ci se débat comme un diable pour protéger ses filles.
Un torrent de brutalité déferle sur la maison colorée. Quelques années plus tard, alors que toutes ont survécu, Beth revient dans la maison familiale pour aider sa soeur qui souffre d’un traumatisme.
La jeune femme continue en effet de revivre cette nuit en boucle…
Ces quatre films ont été de belles réussites et ont enchanté le festival de Gérardmer. Quel sera le grand gagnant de cette année ?
Réponse dimanche 3 février…
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Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
Les film gores avec leur dose de sang, etc.. et les films que j'appelle à "esprits"
Ceux à esprits me mettent mal à l'aise. Parce que j'y crois...
Les autres, c'est parfois dur dans les images mais ça va.
J'ai bien aimer Hérédité, il était bien dosé pour moi, mais la fin c'était tellement bâclé, ça aurait pu être si bien.
Je trouve que les films d'horreur en ce moment sont plus axé sur le mental, ils dérangent, mettent mal à l'aise, j'aime bien cette idée.
Et j'aime quand y'a une histoire, un message derrière.
J'ai bien envie de voir Ghostland, d'aillreus.