— Article initialement publié le 15 février 2016
Cet article a été rédigé dans le cadre d’un partenariat avec Bellissima. Conformément à notre Manifeste, on y a écrit ce qu’on voulait.
Les films d’amour pullulent, mais comme le disait si bien
500 jours ensemble, certains ne sont pas à proprement parler des histoires d’amour, mais des histoires qui parlent d’amour. Dans Alaska, en salles ce 10 février, le couple formé par Fausto et Nadine que dépeint le cinéaste Claudio Cupellini s’attire clairement grâce à une alchimie inexpliquée… mais on ne peut pas vivre d’amour et d’eau fraîche. C’est pourquoi ils ne roulent pas dans la niaiserie, bien au contraire : leur couple doit surmonter des obstacles, notamment professionnels.
Ça m’a bien inspirée sur la dissection d’une relation du début jusqu’à la fin, et ça m’a rappelé d’autres œuvres. Voici une sélection de cinq longs-métrages qui parlent d’amour, mais qui ne dégoulinent pas de kitsch ! Car si Alaska traite de l’amour avec une romance complètement épique digne d’être contée par les troubadours, il parle également des développements personnels de chacun, de leurs ambitions et de leurs jalousies…
Dans ces films, l’identification aux personnages et l’empathie qu’ils suscitent sortent des comédies romantiques habituelles. Ce sont des œuvres sincères, et même si on n’a pas tou•te•s fait un saut en prison, c’est la réalité qui nous rattrape, mais surtout la relation d’amour dévorante entre les personnages principaux.
Like Crazy/À la folie
À lire aussi : Sélections de films à regarder au printemps
- Avec : Anton Yelchin, Felicity Jones, Alex Kingston, Jennifer Lawrence, Chris Messina…
Jacob et Anna se rencontrent à Los Angeles, où la jeune Anglaise poursuit des études. Ils tombent amoureux et vont parfaitement ensemble, mais elle est obligée de retourner en Angleterre quand son visa expire…
Une relation longue distance, ce n’est pas toujours évident, surtout quand il n’y a pas vraiment de moyen de réduire cette distance. Mais comment gérer la culpabilité et la fidélité ? Adopter un comportement « décent » quand les lois de la physique interviennent, c’est l’une des difficultés que rencontrent Jacob et Anna, séparés par un océan. Le rejet et l’attirance qu’ils ne peuvent pas s’empêcher de ressentir malgré une relation qui semble vouée à l’échec ne rend que leur histoire plus fataliste…
L’amour ne suffit pas toujours.
- Morale de l’histoire : ne jamais rester sur le sol d’un pays alors que son visa est expiré, sinon, vous serez interdit•e de séjour pour le reste de votre vie.
Away we go de Sam Mendes
- Avec : John Krasinski, Maya Rudolph, Allison Janney, Maggie Gyllenhaal…
Un road-movie avec ta moitié pour décider de l’endroit où vous allez vivre avec l’enfant que vous allez avoir ? Burt et Verona l’ont testé pour vous. Il y a de la pole-danse car ils passent par la case Montréal, mais ils visitent également d’autres gens atypiques qui les aident à leur manière à mieux appréhender la grande nouveauté : ils vont être parents !
La poésie de Sam Mendes doublée d’une touche fantasque explique que parfois, le regard des autres permet d’élargir ses propres horizons. La légèreté de ce film se démarque franchement des autres œuvres du réalisateur plus sombres (rappelez-vous des déchirantes Noces Rebelles), plus que bienvenue sur un décor magnifique à travers l’Amérique du nord. D’ailleurs, Alaska donne envie de tout lâcher pour aller manger des gelato sur la place de Trevi : ce sera toujours moins cher que l’Amérique !
La réflexion prend le parti de l’humour, mais ça ne change pas le fait que le couple principal est bien paumé et que ce voyage va non seulement les aider à se trouver l’un l’autre, mais aussi à se rassurer dans leur vie commune.
- Morale de l’histoire : en plein doute existentiel sur la capacité d’être des parents, montez dans votre voiture et allez faire un tour en Europe.
Les bien-aimés de Christophe Honoré
- Avec : Catherine Deneuve, Ludivine Sagnier, Chiara Mastroianni, Louis Garrel…
Le grand amour, « Ça s’en va et ça revient, c’est fait de tout petits riens, ça se chante et ça se danse »… un peu comme dans Les bien-aimés !
Qu’est-ce que ça veut dire s’aimer ? Et surtout, dans la durée ? Est-ce qu’on peut aimer, ne plus s’aimer, puis re-aimer une personne après une énorme tromperie ? Quand les gens se rassurent en se disant qu’une partie d’eux-mêmes continuera à aimer l’autre dans la pérennité ? Beaucoup d’interrogations sont soulevées dans Les bien-aimés, auxquelles les années qui passent dans le film tentent de répondre en chansons. Mais c’est surtout sur la fidélité et sur ses conséquences que le long-métrage prend du recul et le concept même de couple. La passion s’éteint, et ce n’est pas forcément à cause de l’âge.
Ces mêmes thèmes sont repris dans l’un des films précédents du réalisateur, Les chansons d’amour, auquel il ressemble tellement que je les confonds parfois !
- Morale de l’histoire : chantez votre amour dans un vocable libertin et en rimes pour que l’élu•e de votre cœur apprécie plus la diversité.
Rob the Mob de Raymond de Fellita
- Avec : Michael Pitt, Nina Arianda, Andy Garcia, Ray Romano…
Rob the Mob, c’est un peu spécial (dans le genre « ça tire de toutes parts »), mais ça donne la pêche notamment grâce à une bande-sonore déjantée ! Tommy et Rosie sont un peu les descendants spirituels de Bonnie et Clyde : fougueux, amoureux fous, prêts à tout pour se faire du cash et se créer leur propre légende alors que deux minutes plus tôt, ils avaient promis de filer droit. Car Tommy a goûté à la prison et il ne se sent pas d’y retourner… Ils pensent qu’ils peuvent s’en sortir à bon compte en braquant la mafia italienne, car de toute façon, l’argent est déjà volé de base. Mais quand le FBI s’en mêle, leur style de vie va se être chamboulé.
Derrière tout le cash se cache une véritable histoire sur l’amour entre deux jeunes entêtés et naïfs qui saisissent la vie à bras-le-corps. Malheureusement pour eux, ils répètent le même schéma…
En plus, c’est inspiré d’une histoire vraie et du coup, ça impressionne encore plus.
- Morale de l’histoire : quand vous promettez de reprendre le droit chemin, faites une liste « pour et contre » avant de revenir sur votre parole !
Week-End d’Andrew Haigh
- Avec : Tom Cullen, Chris New
Le spectateur fasciné assiste dans Week-End à la rencontre de deux jeunes hommes dans un club gay : Russell, plus timide et moins assuré niveau sexualité, et Glen, artiste de son état. Même si le coup d’un soir semble écrit en gros, la suite des événements prendra une tournure plus surprenante.
Les deux personnages principaux (et quasiment uniques) sont interprétés par Tom Cullen (instant people : c’est le mari de Tatiana Maslany !) et Chris New (illustre inconnu). Filmant leur histoire, la caméra se montre presque intrusive dans leur intimité… Bien qu’on n’assiste qu’à 48h de leur idylle, l’intensité qui se dégage de leurs échanges rappelle les premiers émois mais avec cette nonchalance dont font preuve ceux qui n’ont pas peur d’envisager la fin. Seul le moment compte, et ils ne font pas des plans sur la comète. De leurs simples dialogues, ils analysent l’amour, et comme le disent si bien les personnages d’Alaska :
— Comment tu sais que t’es amoureux ? — Je le sens.
Week-End, comme Like Crazy, donne envie d’aller à Londres, où entre les métros et le parc de Nottingham, l’amour flotte dans l’air !
- Morale de l’histoire : un week-end suffit pour construire un instant de vie parfait. Dans sa bulle.
Et toi, quel film d’amour conseillerais-tu aux madmoiZelles ?
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires