La planète regorge de trucs plus chelou les uns que les autres.
Des choses à la structure incompréhensible, qui semblent venues d’un autre monde. Le gars (oui je dis gars pour absolument tout ce qui vit) ci-dessous par exemple, jouit d’un taux excessivement élevé de bizarrerie :
« JEANNE, AU SECOURS ! » (vous l’avez ?)
J’adore me perdre dans les eaux houleuses du cinéma. J’aime découvrir ses profondeurs abyssales, et étudier ses créatures.
Certaines d’entre elles sortent d’ailleurs complètement de l’ordinaire et parviennent à créer la surprise, même chez les cinéphiles les plus aguerris.
The Square, la palme au carré
https://www.youtube.com/watch?v=zKDPrpJEGBY
The Square est le très attendu film du réalisateur suédois Ruben Östlund, déjà derrière le prodigieux Snow Therapy. J’ai eu la chance de le voir en projection privée il y a de cela quelques semaines.
De l’oeuvre, je n’avais vu que l’affiche. Impressionnante, elle donnait le ton : The Square allait nous secouer. 2H25 après le début du film, je suis ressortie abasourdie.
J’avais assisté à quelque chose de différent. Quelque chose que je ne pouvais pas encore qualifier mais que je savais grand.
À la surprise générale, le film suédois au casting bien américain est reparti cette année du Festival de Cannes avec la Palme d’or. Une récompense pour le moins prestigieuse qui devrait assurer au film un joli succès.
Je ne saurais que trop vous conseiller The Square, qui en plus d’avoir le propos brillant, interroge notre rapport aux autres et à l’existence. Tout est extrêmement étrange mais fonctionne à merveille.
Rien que la bande-annonce (sur fond de Genesis, de Justice) me donne envie de retourner immédiatement en salles me rouler dans l’ambition créative.
- The Square, de quoi ça parle ?
Christian est un père divorcé qui aime passer son temps avec ses deux bambins. Conservateur d’un musée d’art contemporain, il prépare une nouvelle exposition : The Square.
Une installation visant à rappeler aux visiteurs qu’ils doivent veiller sur leur prochain. L’altruisme, c’est ce qu’il promeut, mais pas toujours ce qu’il applique…
High rise, le vertige créatif
https://www.youtube.com/watch?v=yY5FRpFlHr8
High Rise a divisé le public lors de sa sortie en 2015. Certains criaient au génie, d’autres au nanar. Quoi qu’il en soit, il n’a laissé personne indifférent, en tout cas parmi le trop peu de gens qui l’ont vu.
High Rise est l’adaptation cinématographique par Ben Wheatley (Kill List), du livre de J. G Ballard I.G.H. Un film déconcertant qui joue sur le n’importe quoi maitrisé pour semer le trouble à l’écran et dans nos têtes.
Porté par Tom Hiddleston, Sienna Miller et Jeremy Irons, High Rise nous emmène au sommet du building de la folie.
- High Rise, de quoi ça parle ?
Robert Laing, un docteur de renom, emménage près de Londres dans un immeuble à la hauteur vertigineuse dans lequel s’installe petit à petit le chaos le plus total…
Je ne vous en dis guère plus.
Troll 2, le navet délicieux
Doux Jésus, Troll 2
rentre dans tant de catégories !
Meilleur navet, pire scénario, film le plus chelou, film le plus vegan (oui, j’ai lu ça), bref Troll 2 est une source intarissable de moqueries mais également de symboles et d’idées.
Troll 2, c’est un film plus chelou que chelou, considéré par beaucoup comme le pire nanar de l’univers. Il est pourtant devenu culte au fil des années.
Je ne pouvais alors que trop vous le conseiller, tant je pense que les très mauvais films ont à peu près autant d’intérêt que les très bons.
Troll 2 a tant fasciné, qu’il a fait l’objet d’un documentaire sorti en 2009 intitulé Best Worst Movie. Il a régulièrement droit à des projections à travers le monde et jouit désormais d’un immense mais tardif succès.
- Troll 2, ça parle de quoi ?
Sorti en 1990 et réalisé par Claudio Fragasso, le ténor du navet italien, Troll 2 suit les péripéties d’une famille de passage dans une petite ville américaine nommée Nilbog (oui, il s’agit bien de l’anagramme de goblin).
Très vite, le plus jeune des enfants se rend compte que les habitants du village sont en fait d’infâmes goblins (what a surprise) affamés de chair humaine…
Et là, tout part en couilles : des mecs se transforment en plantes, le grand-père mort du gosse apparait et lui file une bombe artisanale, j’en passe et des meilleures.
Bref, c’est le BORDEL !
Voyez Troll 2, revoyez le, parlez en autour de vous.
Pour vous moquer gentiment bien sûr, mais surtout pour affronter la réalité : parfois, les nanars possèdent une puissance symbolique qui fait même défaut à d’immenses chef-d’oeuvres.
Une très belle leçon de cinéma, si vous voulez mon avis !
Lost Highway, l’incompréhensible beauté
Lost Highway fait partie des films signés David Lynch qui ont su traverser les années en conservant leur statut de chef-d’oeuvre. J’ai rencontré le saxophoniste Fred Madison et sa femme Renee alors que je n’avais qu’une petite dizaine d’années.
Je n’ai pas tout compris de leurs personnages mais quelque chose en eux me happait. Le génie de Lynch, en eux, me happait.
L’ambiance, l’intuition d’une intention, l’esthétique, me touchaient en plein cœur et allaient laisser sur moi la trace des films importants.
Comme beaucoup d’œuvres du grand David, Lost Highway est parfois insaisissable mais toujours magnifique.
- Lost Highway, de quoi ça parle ?
Fred soupçonne sa femme de le tromper. Il la tue puis est condamné à la peine capitale. Le film est alors raconté du point de vue de ses différentes personnalités …
Videodrome, la télé hallucinogène
https://www.youtube.com/watch?v=5ToeYd9Edp8
David Cronenberg est le réalisateur aux miracles.
Il a pour glaise le septième art, qu’il façonne avec brio. Flirtant toujours avec l’étrange, le cinéaste de A History of Violence parvient à mettre souvent son spectateur mal à l’aise, mais toujours pour la bonne cause.
Chacune de ses œuvres donne à réfléchir et questionne nos rapports à nos sociétés modernes.
- Videodrome, ça parle de quoi ?
Le patron d’une chaine érotique sur le cable câpte un programme-pirate dénommé Vidéodrome qui montre les pires sévices sexuels possibles et imaginables.
Après avoir vu ces images, l’homme commence à halluciner. La frontière entre réel et réalité devient alors bien floue…
House, le n’importe quoi captivant
Impossible de faire une sélection de films chelou sans s’intéresser aux produits made in Japan. Car le Japon se sert du septième art pour s’exprimer, et ose alors tout.
Au début déroutant, le cinéma japonais devient très vite captivant.
Plein de loufoqueries, il nous emmène dans des contrées inconnues peuplées d’étranges créatures et de ressorts scénaristiques surprenants…
- House, ça parle de quoi ?
Une lycéenne accompagnée de quelques camarades de classe se rend pour le week-end dans la maison de sa grande-tante malade. Une maison qui va les dévorer les unes après les autres…
Voilà, mes petites ouailles, de quoi vous régaler tout le week-end.
Cette liste est bien sur très, très, très, très loin d’être exhaustive. Je vous laisse me suggérer d’autres merveilles étonnantes dans les commentaires !
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Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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