Sinister, Conjuring, Mister Babadook, Smile et même Get Out, beaucoup de films auraient mérité leur place dans ce top infernal. Pourtant, seuls six films auront suffi pour nous traumatiser à vie.
Dites-nous en commentaire les scènes qu’on a oubliées, pour une éventuelle partie 2…
6. L’Exorciste : son corps disloqué dévale l’escalier
Dans L’Exorciste (William Friedkin, 1973), beaucoup de choses font peur.
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On pourrait parler de ces longs moments de convulsion du corps de la pauvre petite Reagan, dont le buste ne cesse de se relever et retomber avec une violence inouïe sur lit, de la séquence du crucifix (qu’on ne vous décrira pas. Si vous voulez la voir, cherchez là sur YouTube, ou mieux : re-regardez le film). Il y a aussi, bien sûr, l’innommable tête qui tourne à 360 degrés.
Toutes ces scènes auraient largement mérité sa place dans ce classement…et pourtant : selon nous, l’une est tellement parfaite qu’elle reste la pire de toutes.
La marche de l’araignée se situe à un moment où l’état de Regan se désagrège de plus en plus rapidement. On n’a pas vu la petite fille depuis un moment. On sait seulement qu’elle est dans sa chambre, à l’étage. Personne ne s’attend à la voir débarquer, et elle arrive, de la pire des façons.
Atrocement vicieuse, terriblement inventive et précurseuse, beaucoup trop bien exécutée et filmée…cette scène, on ne s’en remettra jamais.
5. Insidious : « The Man with the Fire in His Face » vous souffle dans le cou
Imaginez une scène tellement terrifiante qu’elle a traumatisé tout le monde avec une simple bande-annonce.
Il fallait le talent du génie de l’horreur James Wan (Conjuring, Saw…) pour réussir un tel tour de force. Le réalisateur a fait de sa saga un monument du cinéma d’épouvante dès la sortie de son premier volet en 2010.
Fable sur la mort, l’amour et le sacrifice, Insidious est surtout un trip horrifique viscéral, bourré de créatures aussi belles que traumatisantes.
Dans cette scène désormais culte, Lorraine Lambert décrit un cauchemar et évoque un démon au visage rouge, appelé « The Man with the Fire in His Face » (l’homme avec du feu sur le visage). La scène est filmée en champ contre-champ, alternant entre le visage de Lorraine et celui de Josh, qui l’écoute très attentivement…trop attentivement.
Alors que la caméra cadre de plus en près du visage de l’acteur, le démon surgit juste derrière son épaule.
Impossible de ne pas sursauter et garder longtemps gravé en mémoire l’image de ce visage cramoisi, ce nez crochu, et ses yeux blancs transperçants. Horrible.
4. It follows : l’homme de 2 mètres aux yeux crevés vous suivra jusqu’au bout
It Follows est probablement l’un des meilleurs film d’horreur à concept qui soit.
Personne n’était prêt pour cette histoire dans laquelle on ne trouve ni poupée démoniaque, ni fantôme, ni tueur sanguinaire – seulement ce quelque chose qui vous suit, avance vers vous, et finira par vous attraper.
Dans ce film où la mise en scène est toujours plus folle et inventive et où le hors-champ est maîtrisé à la perfection, la scène du géant est sans doute l’une des plus traumatisantes.
À ce moment du film, les proches de Jay ne comprennent pas ce qui l’effraie autant. Terré chez elle, Jay, ses amis et sa sœur se munissent d’armes, prêts au cas où une personne arriverait. Mais contre toute attente, c’est l’une de ses amies qui apparaît dans l’embrasure de la porte. La tension redescend…et remonte aussitôt, deux fois plus, alors qu’un homme immense aux yeux crevés surgit de la pénombre juste derrière son amie.
Après ça, vous ne pourrez plus jamais vous tenir devant un couloir sombre.
3. Hérédité : Vous vous sentez observé en dormant ? Vous l’êtes.
À ce stade de notre classement, on a réveillé tellement de traumatismes qu’on se demande pourquoi on s’est lancé là-dedans.
Avec Hérédité d’Ari Aster, on touche à l’un des plus douloureux, les plus collants, les plus atroces.
Le pire avec ce film, c’est que vous ne réalisez probablement pas à quel point il vous a traumatisé. Vous n’en avez pas forcément conscience, vous n’avez peut-être pas tout remarqué au premier visionnage, mais votre esprit, lui, a vu, comme devant une image subliminale.
Si vous ne voyez pas de quoi je parle, je vous invite à revoir le film, et à essayer de trouver ce qui cloche dans cette image…
2. Invisible Man : il peut vous détruire en une fraction de seconde, et vous ne verrez rien
Il nous aura fallu une seule scène pour comprendre qu‘Invisible Man est l’un des films d’horreur les plus terrifiants, inventifs et passionnants de ces dix dernières années.
Après qu’Adrian, l’homme violent qui se fait passer pour mort afin de pouvoir la torturer l’ait isolée de ses proches, Cécilia fait tout pour expliquer à sa sœur le cauchemar qu’elle traverse. Elle lui donne rendez-vous dans un restaurant très fréquenté, où l’homme n’a à priori aucune chance d’agir. À ce moment du film, on a enchaîné les scènes sous tension et on a l’impression de pouvoir relâcher un instant la pression et apprécier cette scène de discussion dans un lieu public.
Mais c’était sous-estimer la malice cruelle du réalisateur.
Alors que Cécilia explique à sa soeur sceptique ce qu’elle vit, son couteau se lève.
Sa soeur le regarde avec effroi.
Cécilia suit son regard mais il est déjà trop tard : en une fraction de seconde, le couteau tranche la gorge de la soeur et vient se nicher dans sa main, attirant le regard des autres clients.
Le jump scare est glaçant jusqu’aux os, mais la véritable horreur à ce moment du film est de réaliser l’étendue de la cruauté et de l’impunité d’Adrian.
1. Le projet Blair Witch : si l’autre enfant vous tourne le dos, c’est que vous êtes le prochain.
Ce qu’il y a de terrible avec cette séquence, c’est que, visuellement, elle n’a absolument rien d’impressionnant. L’image est à la limite glauque, mais elle n’a pas de quoi faire détourner le regard, comme la majorité des scènes de films d’horreur les plus marquantes.
À la fin du film, Heather et Josh se lancent dans une course poursuite désespérée pour retrouver Josh, leur ami disparu. Ils ont l’impression d’entendre ces cris, qui les mènent dans une maison abandonnée dont les murs sont couverts d’empreintes de mains d’enfants ensanglantées. Mike dit entendre les cris au sous-seul et s’y élance, alors qu’Heather tente de le suivre, complètement déboussolée… mais lorsqu’elle le retrouve, son ami a le dos tourné et regarde le mur…
À l’instar d’un film dont l’horreur réside entièrement dans le hors-champ, dans le glissement malsain des personnages vers la solitude, la paranoïa, le désespoir et la terreur absolue, cette ultime séquence n’est qu’une question de suggestion.
Mais si vous avez bien suivi le film, être rentrée dans son atmosphère anxiogène à en avoir mal au ventre, ce dernier plan vous hantera toute votre vie.
Rappelez-vous, l’atroce légende du tueur Rustin Parr. Dans les années 1940, l’homme attirait des enfants dans sa maison. Il les tuait un par un, en plaçant l’un d’entre eux face au mur, avant de s’en occuper à son tour.
C’est un détail sordide : il ne voulait pas qu’un enfant le regarde quand il en tuait un autre…
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
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