Publié le 20 novembre 2018
Il gèle dans mon estomac.
Quoi ? C’est pas possible ? Pourtant, j’ai l’impression d’être un vieux chou à profiterole qu’on aurait fourré d’une boule de glace, sans égard pour son évidente fragilité.
Fuyons le froid !
Je suis à deux doigts de l’implosion par le froid. La faute peut-être à ma mini-jupe et à mon top sur les épaules, absolument pas appropriés à la saison.
Mais bon, un peu de moi vit dans le déni.
Dans mon univers imaginaire, il y a toujours des palmiers, des coquillages, des hommes presque nus et tout huilés (généralement je choisis The Rock pour jouer tous les rôles d’hommes nus).
Alors, j’ai envie de t’inviter dans mon univers, pour que tu oublies ta condition de vieux profiterole tout craquelé. Voilà donc trois films qui te transporteront loin. Très loin. Là ou il fait chaud, et où les gens sont nus.
Still the Water, l’initiation humide
J’aime tendrement Naomi Kawase. Pour elle, j’ai l’affection d’une petite nièce, ou d’une lointaine cousine. Ce type d’affection un peu distante mais bien réelle, à laquelle on pense avec mélancolie.
Son nom te dit quelque chose ?
Rien de plus normal. Elle a su exporter son cinéma, jusqu’en France et ailleurs.
La Forêt de Mogari, Les Délices de Tokyo et plus récemment Vers la lumière : la réalisatrice japonaise est porteuse d’un cinéma profond et symbolique.
Mais son film le plus fort, selon moi, est Still the Water.
J’y pense souvent avec nostalgie. Il faudrait que je le revoie, pour replonger avec Kaito et Kyoko dans les eaux claires d’Amami.
De quoi ça parle ?
La petite ville d’Amami baigne toujours dans un soleil franc.
Ses habitants évoluent avec calme et en harmonie avec la nature. Pour eux, chaque arbre, chaque pierre, chaque plante est habitée par un dieu.
Un soir Kaito retrouve le corps d’un homme dans la mer. Aidé par son amie Kyoko, il va tenter de résoudre le mystère qui flotte autour du corps.
Ensemble, Kaito et Kyoko vont grandir et découvrir les grands essentiels de la vie : grandir, être, aimer et mourir.
Charly’s Country, un choix à faire
J’ai découvert Charly’s Country en 2013.
Je voulais voir un autre film mais finalement, la séance était complète. C’est donc par dépit et avec déception que je me suis rendue, presque la mort dans l’âme dans la salle exigüe d’à coté.
Mais dès les premières secondes, je remerciais intérieurement la foule en délire qui s’était ruée à l’autre projection. Car j’étais devant un produit d’une délicatesse folle, à coté duquel j’aurais détesté passer.
Créé par Rolf De Heer, le réalisateur australien d’origine néerlandaise que l’on connaissait pour avoir créer le très instructif 10 canoés, 150 lances et 3 épouses, Charly’s Country mérite plus qu’un coup d’œil distrait.
Regarde-le en entier, imprègne-toi de son ambiance, de sa chaleur, de ses leçons de vie. Tu ne seras pas déçue, j’en suis persuadée.
Ça parle de quoi ?
Charlie est un ancien guerrier aborigène.
Une population autour de laquelle le gouvernement australien referme ses serres, de plus en plus.
Charlie ne peut plus vivre comme il l’entend, et se perd entre deux cultures que tout oppose. Il décide alors de retourner vivre dans le bush, comme ses ancêtres…
Carnets de voyage, l’altruisme en bandoulière
Gael Garcia Bernal envahit chaque endroit qu’il traverse d’une vague de chaleur.
Déjà par son physique mais aussi et surtout par son talent solaire. J’aime quasiment chacun des films dans lesquels il a joué, si on fait exception de Si tu voyais son coeur, de Joan Chemla, sorti il y a peu.
Mais c’est dans Carnets de Voyage que je le trouve le plus merveilleux.
Road-movie initiatique réalisé par Walter Salles, il fait une peinture différente du voyage.
Ici, pas de complaisance pour les populations rencontrées, ni de « je viens ici pour picoler, faire la fête, et baiser des putes ».
On est davantage dans une odyssée culturelle, à la rencontre de l’autre.
Ça parle de quoi ?
En 1952, deux étudiants en médecine originaires de Buenos Aires décident de partir à la découverte de l’Amérique du Sud. L’un d’eux se nomme Ernesto Guevara, et on le connaîtra quelques années plus tard sous le nom de « Che ».
En se baladant d’une ville à l’autre, les deux compères prennent conscience de l’âpre réalité du monde. Confrontés pour la première fois à la misère, Ernesto et son ami ne poseront plus jamais le même regard sur leur continent…
Voilà ma bonne dame, j’espère que cette courte sélection te réchauffe un peu le cœur et le corps.
Sache que j’ai pris un plaisir immense à te parler de ces films, qui sont pour moi de vraies pépites, et qui mériteraient d’être plus connus.
J’espère que mon article, à son petit niveau, pourra participer à la longévité de leur existence.
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Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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