L’autre jour, je sortais de la salle après avoir vu Star Wars VII : Le réveil de la force, et j’en revenais pas d’avoir autant aimé. Faut dire aussi que j’avais pas forcément bien saisi les intrigues des volets précédents. J’y allais par curiosité. Je pensais faire une sieste pendant la deuxième moitié du film, tranquille, et franchement m’emmerder. Surprise : j’ai tout kiffé, tout, de bout en bout !
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Du coup, ça m’a fait penser au phénomène inverse. Les films que j’attendais de voir avec impatience et que j’étais sûre d’aimer. Tellement sûre que la déception a été vive et féroce. Au point que je les ai encore moins aimés que je ne les aurais pas aimés si je les avais vus indépendamment de mon amour par anticipation, du coup. Tu vois ce que je veux dire ? Non mais je demande parce que personnellement, j’ai un peu perdu le fil de ma phrase.
Peut-être que tu liras des phrases qui te choqueront ci-dessous, tout simplement parce qu’elles ne parleront pas en des termes dithyrambiques de ton film préféré. D’avance, pardon. Je sais comme ça fait mal. Mais je sais aussi qu’on finit par apprendre à relativiser, et à prendre sur soi. Désormais, quand des gens disent du mal de La Cité de la Peur, qui est quand même mon very best of des films qui font marrer, je réussis à me retenir de laisser couler les larmes en public, à attendre d’être dans mon lit, le visage enfoui dans l’oreiller, pour crier mon incompréhension du monde dans lequel je vis.
Bref. Je vais pas TOTALEMENT BIEN parler des films ci-dessous et je suis désolée si ça te fait mal. Pardon.
Napoleon Dynamite, de Jared Hess
Depuis des années, j’avais envie de voir Napoleon Dynamite. Des années. Mais j’oublie toujours de faire des listes (faudrait que je fasse une liste pour penser à faire des listes) de trucs à regarder, alors chaque fois qu’il fallait lancer un film, bah j’y pensais pas.
Quand je cherchais un long-métrage à regarder pour me faire passer le blues post-Noël, le dimanche 27 décembre dernier, rentrant de chez mes parents lestée de quelques kilos et le coeur un peu triste que les fêtes soient presque finies, je me suis dit « allez, banco, tout le monde dit que c’est rigolo, on va se marrer ».
Je.
Comment dire les choses sans avoir l’air trop péremptoire ?
Je… J’ai rien compris. Voilà. J’ai rien compris aux ressorts humoristiques, j’ai pas saisi en quoi c’était de l’absurde marrant, pourquoi tout le monde est si déprimant, quelle drogue est glissée dans l’eau pour que les gens aient une voix et des intonations aussi monotones, ni pourquoi la grand-mère tient à ce point à ce lama et aussi peu à ses petits-fils. C’était DOULOUREUX, douloureux d’ennui, douloureux de désillusion. Bon sang. J’me suis sentie con, mais con, tu peux pas savoir ! « Puisque c’est le film culte d’autant de personnes que je trouve cool », me dis-je alors des sanglots dans la voix, « cela voudrait-il dire que je ne suis pas cool ? ».
En vrai j’ai pas pleuré, mais ça m’a rappelé quand j’ai essayé d’écouter et d’aimer Tryo (tout le monde trouvait ça génial, au collège), que mes oreilles ont vomi mais que j’ai fait semblant de trouver ça formidable.
Pour la petite histoire, lors de ma première semaine dans les locaux de madmoiZelle, Fab portait le fameux t-shirt « Vote for Pedro » et tout le monde avait la référence. Tout le monde, sauf moi qui, en bonne nouvelle recrue encore coincée dans son slip, n’osait pas demander d’où elle venait.
Gravity, d’Alfonso Cuarón
Dès l’annonce de la sortie de Gravity, j’étais impatiente. Vraiment, vraiment super fort. Parce que ça se passait dans l’espace, avec des humains perdus dedans, et parce que j’avais adoré tous les films réalisés par Alfonso Cuarón que j’avais vus.
Quand le premier teaser est sorti, j’ai un peu suffoqué. Pour rappel, c’était celui qui débute avec une conversation très calme entre les personnages de George Clooney et Sandra Bullock et finit sur cette dernière en train de s’éloigner dans l’espace, seule et paniquée.
Ce teaser m’a rendue DINGUE ! J’ai ressenti des vertiges et des palpitations, et j’avais aussi hâte qu’il sorte pour kiffer l’expérience cinématographique que peur de toutes les émotions que j’allais pouvoir ressentir. J’étais persuadée que le film se passerait dans l’espace, sans carcasse autour personnage de Ryan Stone, sans possibilité de s’en sortir, sans l’ombre d’un tout petit espoir. Qu’on allait la suivre, en train de tournoyer dans l’infini, toute seule et si petite au milieu de cette effrayante et noire immensité.
Et qu’à la fin, elle allait mourir.
Bon, certes, ma version n’était pas des plus joyeuses, et j’aurais pleuré d’angoisse et de tristesse si le film s’était déroulé ainsi, mais oh lala, je l’aurais tellement aimée. DONNEZ-MOI UN BUDGET J’L’ÉCRIS J’LA TOURNE.
Du coup quand j’ai fini par voir le film, ben… je ne dis pas que j’ai détesté Gravity : j’ai passé un agréable moment. Je dis juste que je m’attendais vraiment à autre chose. Je m’attendais à être bouleversée, en fait, pas à m’en prendre principalement plein les yeux (ce qui est déjà formidable en soi, bien sûr).
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Zoolander, de Ben Stiller
J’adore Ben Stiller. Il est drôle, touchant, brillant et gentil (du moins en interview) (quoi ? Ah oui : deux ans plus tard, je me la raconte toujours parce que je l’ai interviewé).
C’est d’ailleurs en préparant cette interview que j’ai décidé de regarder Zoolander. Je venais tout juste de voir La vie rêvée de Walter Mitty, qui m’avait mis plein de paillettes dans le coeur et dans les yeux. Je ne m’attendais évidemment pas à ce que Zoolander me mette dans le même état (j’avais lu le synopsis), mais quand même ! J’étais persuadée que j’y trouverai un peu de poésie, distillée çà et là, qui saurait me faire soupirer d’entendement entre deux rires. Peut-être même que ce film allait m’aider à me remettre en question, à remettre en question mon existence et mes choix, à redéfinir les piliers de ma vie, à tout envoyer péter, puis courir en direction du Franprix le plus proche dans le but de changer de papier toilette et de shampooing ?
Ça n’a pas été le cas.
Spoiler alert : y a pas tellement de poésie dans Zoolander, en vrai. Je… Oui, non. Y en a pas du tout.
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Bon, à ton tour maintenant (et promis même si tu dis mon film préféré j’dis rien t’as vu j’suis comme ça) : quels sont les films que tu t’attendais trop à aimer et qui t’ont vachement déçu ?
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Les Commentaires
Récemment j'ai été déçue par Galloping Mind, le premier long-métrage de Wim Vandekeybus, chorégraphe belge dont j'adore le travail (en tant que chorégraphe). Mais visiblement je ne suis pas aussi fan de son travail en tant que réalisateur !
Ah et récemment aussi, Un homme idéal avec Pierre Niney ! La bande-annonce m'avait TELLEMENT donnée envie de le voir, il annonçait un bon thriller psychologique qui tient bien le spectateur en haleine ! Et bien en fait… non. Pendant tout le film je pouvais pas m'empêcher, je soupirais, je disais "mais enfin! mais c'est n'importe quoi" "ben voyons" "rooooh" Je l'ai trouvé très mauvais, trop "gros", trop invraisemblable et en même temps très prévisible. Bref, grosse déception sur ce coup-là