Les films qui traitent de l’apocalypse, c’est mon péché mignon. Fin du monde, folie générale, hystérie collective, infectés, dystopie… J’y peux rien, ça me fascine. Et comme je suis pas une égoïste, je vous ai concocté cette petite sélection !
The Mist : créatures terrifiantes et humains monstrueux
The Mist est une des adaptations de Stephen King par le réalisateur Frank Darabont (à qui on doit également La Ligne Verte et Les Évadés — The Shawshank Redemption en V.O.), qui sait toujours rendre hommage aux oeuvres du « Master of Horror ».
On y suit les aventures de David Drayton, illustrateur, et de son fils de huit ans, Billy. Après une violente tempête, ils se rendent au supermarché de leur petite ville pour y acheter de quoi réparer les dégâts, mais s’y retrouvent coincés en compagnie de divers habitants par une brume mystérieuse, opaque et remplie de monstres innommables et mortels.
Au fil des heures, les réfugiés commencent à paniquer, à chercher des coupables et à laisser la peur dicter leurs actions. Reste à savoir qui est le plus dangereux, entre les créatures dehors et les fous dedans…
The Mist est un bon film apocalyptique, qui ne tente pas d’expliquer par tous les moyens ce qu’il se passe — d’où vient la brume, à quel point est-elle répandue sur le pays, d’où viennent les monstres, etc. — mais se concentre plutôt sur la façon dont réagissent des inconnu-e-s enfermé-e-s et confronté-e-s à une menace résolument mortelle.
Si vous aimez perdre foi en l’humanité, observer les dérives d’une micro-société et que vous pouvez passer outre le look un peu « on-avait-pas-de-sous-mais-on-a-fait-de-notre-mieux » des monstres en images de synthèse, The Mist risque de vous mettre une grosse baffe bien agréable. Petit bonus : si vous regardez Walking Dead, vous reconnaîtrez la moitié des acteurs et actrices, puisque la série est une adaptation par… Frank Darabont !
La Route : l’éternelle quête d’un paradis perdu
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Suite à un cataclysme d’origine inconnue, la Terre est plongée dans l’obscurité et le chaos. Quasiment tous les animaux sont morts, les rares humains survivants ont sombré dans la folie et la sauvagerie, ou se terrent en ermites.
Dix ans après cette catastrophe, un père et son fils continuent d’errer vers le Sud, mais sont confrontés à la barbarie des survivants, devenus monstrueux, cannibales et proprement inhumains.
La Route, comme beaucoup, n’explique pas les raisons du chaos mais met en lumière l’esprit prédateur de l’être humain. La loi de la nature se fait lancinante et d’une cruauté sans bornes.
À l’inverse de The Mist, le danger peut se trouver partout à tout moment et peut prendre n’importe quel visage, de l’anarchiste tortionnaire au quinquagénaire angoissé. Le manque de denrées et la paranoïa transforment ton sympathique voisin en malade voulant sauver sa peau à tout prix.
On vit l’histoire à travers le lien père/fils confrontant l’enfant candide qui se prend un peu trop tôt la cruauté humaine en pleine face et le père prêt à TOUT pour protéger la vie de son enfant. Et on ne sort pas indemne de ce film — ni du livre de Cormac McCarthy dont il est adapté.
La Jetée et L’Armée des Douze Singes, un dyptique dystopique*
On parle un peu d’un film en deux (offre spéciale !) ici puisque La Jetée, court-métrage de 1962 par Chris Marker, est l’inspiration de L’Armée des Douze Singes, sorti en 1995 et réalisé par Terry Gilliam.
* « dyptique dystopique » : je ne ferai jamais meilleur enchaînement de mots.
https://youtu.be/ezkAeQuUqCg
La Jetée est un court-métrage expérimental d’une petite demi-heure
, composé d’un diaporama de photographies en noir et blanc commentées par une voix off et rythmées par une inoubliable bande-son.
Le héros vit dans un futur post-Troisième Guerre Mondiale où l’humanité vit dans des souterrains. Il est le cobaye de scientifiques pas très recommandables qui l’utilisent pour tester le voyage dans le temps afin d’amener dans leur présent des vivres, médicaments et technologies venus du passé.
Obsédé par une femme qu’il a vu, étant petit, assister à la mort d’un homme à l’aéroport d’Orly, il la retrouve et la poursuit lors de ses voyages dans le passé, entamant même une liaison avec elle sans se douter de ce qui l’attend.
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Dans L’Armée des Douze Singes, long-métrage directement inspiré de La Jetée, ce n’est plus une guerre mais un virus qui a décimé une grande partie de l’humanité. James Cole, interprété par Bruce Willis, est envoyé dans le passé pour s’informer sur le virus, soupçonné d’avoir été créé par une organisation terroriste de défense des animaux, l’Armée des Douze Singes.
Lui aussi est obsédé par un souvenir, celui du meurtre d’un homme dans un aéroport pendant qu’une femme regarde la scène. Lui aussi rencontrera cette femme, dans l’hôpital psychiatrique où il est envoyé puisque tout le monde le croit fou.
Ces deux films traitent principalement du voyage dans le temps et des paradoxes qu’il peut créer, mais offrent également une vision originale d’un monde post-apocalyptique, surtout celui de Terry Gilliam, plein de son esthétique étrange et fantasque (c’est un ancien des Monty Python après tout).
Vous pouvez bien sûr voir l’un et pas l’autre, mais les deux ont leurs forces et leur univers propre. La Jetée est un chef-d’oeuvre conceptuel qui arrive à faire passer des émotions très fortes via un diaporama de photos, et L’Armée des Douze Singes s’étend davantage sur l’univers post-apocalyptique mais aussi sur le chemin menant à la quasi-extinction de l’humanité.
Contagion : une menace terriblement réelle
Pas de brume mystérieuse ni de créatures venues d’ailleurs ici, mais un adversaire affreusement réaliste : un virus, le MEV-1, qui provoque fièvre, fatigue, délires, et tue en quelques jours.
Alors que les gouvernements sont encore échaudés par le « pétard mouillé » très coûteux que fut le virus H1N1, l’épidémie se répand à vitesse grand V. Les morts s’entassent à travers le globe et pour chaque personne se protégeant de la pandémie, dix prendront des risques.
Contagion est un film choral porté par divers acteurs et actrices plein-e-s de talent (Matt Damon, Jude Law, Gwyneth Paltrow, Kate Winslet…), chacun ayant son rôle et son histoire dans l’intrigue, ce qui permet de vivre la pandémie sous tous ses aspects : on voit une professionnelle des épidémies tenter de sensibiliser la population, un père de famille voulant protéger sa fille, un blogueur obsédé par diverses théories du complot…
À mon sens, Contagion est un film apocalyptique car il montre à quel point nous sommes dépendants de notre santé et la façon dont une épidémie aussi rapide et violente pourrait générer un chaos basé sur la peur et l’individualisme. Je ne peux que vous le conseiller, mais attention : vous risquez ensuite de vous laver les mains vingt fois par jour et de vous éloigner des gens qui toussent dans le bus !
Jusqu’à ce que la fin du monde nous sépare : quand on n’a que l’amour…
Un astéroïde se précipite vers la Terre. Le Président des États-Unis annonce que toutes les manoeuvres visant à l’arrêter, le détruire ou le dévier ont échoué. Il ne reste à l’humanité que trois semaines à vivre, sans aucune issue de secours.
C’est le jour que choisit Linda pour quitter son mari, Dodge. Qui se retrouve désoeuvré, lassé, à voir ses amis gérer l’apocalypse imminente avec de l’alcool, du sexe et des drogues, sans se retrouver dans cette débauche de fin du monde.
Il tombe alors sur Penny, une de ses voisines, et ils partent ensemble avec deux espoirs : que cette dernière puisse revoir sa famille une dernière fois, et que Dodge puisse retrouver son amour de jeunesse et lui déclarer sa flamme.
Jusqu’à ce que la fin du monde nous sépare évite les émeutes, explosions et suicides collectifs pour traiter le thème de l’apocalypse avec une grande délicatesse. Que feriez-vous, s’il ne vous restait que trois semaines à vivre ? Qu’est-ce qui peut ne pas sembler vain face à cette inéluctable certitude ?
Sans trop de sentimentalisme, avec de vraies perles de comédie et des acteurs et actrices au jeu très juste, Jusqu’à ce que la fin du monde nous sépare vous fera passer un bon moment, surtout si vous n’êtes pas friand-e-s de zombies, de chaos et d’individualisme.
Et vous, quel est votre film « OH NAN ON VA TOUS MOURIR » préféré ?
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
Un de mes films "fin du monde" préféré est Perfect sense, avec Eva Green. Avec plein d'amour dedans. Les humains perdent leurs sens un à un, à cause d'une épidémie... Je trouve qu'il se démarque par son originalité !
opcorn: