— Initialement publié le 13 mai 2015
Lors d’un cinémadZ, j’ai vu pour la première fois Le Premier jour du reste de ta vie, un film de Rémi Bezançon dont j’avais réussi à ne jamais entendre parler. Malgré l’enthousiasme évident de mes collègues, j’y étais allée sans grande conviction, davantage pour le plaisir de leur compagnie que pour voir le film (oui, je suis une chouette collègue).
Évidemment, ça a été la révélation. Ce film a joué avec mes sentiments. Il a envoyé valser mon cœur dans tous les coins, lui filant presque la nausée à force d’ascenseurs émotionnels. Encore à présent j’essaie d’expliquer à mon entourage sceptique que je n’ai pas pleuré, mais l’humidité qui gagne mes yeux me trahit.
Non je pleure pas.
Alors autant l’admettre : j’ai chouiné comme un bébé qui a perdu sa tétine, et seul un sursaut de lucidité m’a empêchée d’appeler mes parents à une heure du matin. Bref, j’ai adoré, et j’ai l’intention de revoir ce film très prochainement.
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Aimerais-je me faire du mal ? Parce qu’il y en a bien d’autres, des films que j’aime tant… mais qui me font finir en larmes à chaque fois.
Gladiator, ou de l’humidité constante
On est d’accord que quand je parle « d’humidité constante », je pense aux yeux, hein. D’accord, Russell Crowe n’a jamais été aussi chatoyant que dans le rôle de Maximus Decimus (commandant en chef des armées du nord, général des légions Félix, fidèle serviteur du vrai empereur Marc-Aurèle), le valeureux général romain qui n’aspire qu’à la simplicité d’une vie de famille et se moque des basses machinations pour le pouvoir…
Mais s’il me touche, ce n’est pas de cette manière. Non, madame.
Comme j’ai tendance à me réveiller une fois que la mode est passée, j’ai également découvert Gladiator sur le tard. De loin, tout ce que j’en savais, c’est que des gens passaient leur temps à se bastonner et à faire un concours de celui qui fera gicler son sang le plus loin, et ça me fatiguait.
Imaginez donc le choc quand je me suis retrouvée devant un général romain loyal et fidèle à l’empereur Marc Aurèle, qui se fait trahir par le fils de ce dernier et devient cet esclave gladiateur qui va conquérir le cœur du peuple romain ! Devant un Russel Crowe épique aux larmes contagieuses, un Joaquin Phoenix tellement époustouflant dans le rôle de Commode qu’on a plus envie de l’étriper que de se moquer de son nom, et surtout… devant une bande-son signée Hans Zimmer et Lisa Gerrard.
Je peux pleurer devant une scène d’un mec en train de monter un escalier, pour peu qu’il y ait du Hans Zimmer en fond.
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Aujourd’hui, j’en suis à mon 5432ème visionnage du film. Je peux dire les répliques en même temps que les acteurs, prends une pose solennelle pour écouter Now we are free, pleure toujours aux mêmes moments, et saoule mon entourage en criant « ARE YOU NOT ENTERTAINED ?! » devant la moindre émission de télé-réalité.
C’est pas facile tous les jours.
Fleur du Désert, ou le sanglot qui débarque sans prévenir
Dans un tout autre genre, Fleur du Désert est un film adapté de l’autobiographie de Waris Dirie, une mannequin somalienne mondialement connue… qui a été excisée quand elle était enfant. Une madmoiZelle en avait parlé dans une sélection personnelle de films pas assez connus, et je ne peux qu’opiner du chef : même si le thème est dur, surtout parce que le thème est dur, il faut à tout prix voir ce film.
Fleur du Désert n’est pas une fiction, même si on aimerait bien se dire que des pratiques aussi barbares ne peuvent pas vraiment exister, et que non, jamais on ne pourrait traiter une femme, une petite fille de cette façon. On peut rêver.
La fabuleuse Liya Kebede incarne Waris Dirie, femme courageuse, mannequin, auteur, et aujourd’hui ambassadrice de l’ONU qui se bat contre les pratiques de mutilations sexuelles. Un parcours impressionnant et pas tant romancé dans ce film, qui fait rire, sourire, et bien sûr, pleurer.
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Bien sûr, en m’installant devant ce film, je savais qu’il allait m’affecter (rapport que les mutilations sexuelles, bon, voilà). Mais je dois avouer que je ne m’attendais pas à réagir comme toutes ces personnes qui pleurent à mesure que Waris raconte l’histoire de sa vie. Ce n’est même plus du chouinage, à ce stade. C’est du mouchage dans la couette.
La Ligne verte, ou « je veux ma maman »
Comme tout roman de Stephen King, et comme tout film adapté d’un roman de Stephen King, La Ligne verte me terrifie. Pourtant, ce n’est pas un film d’horreur à proprement parler. Mais c’est là tout le génie du maître : réussir à cerner et décrire la nature humaine, de ses plus grands moments à ses tréfonds.
Si vous faites partie de ces gens qui, comme moi, ont tendance à découvrir les films les plus connus après tout le monde, petit résumé. La Ligne verte raconte le quotidien de Paul Edgecombe (Tom Hanks), gardien-chef du pénitencier de Cold Mountain (Louisiane) en 1935… et plus précisément du bloc E, où l’on installe les détenus condamnés à la chaise électrique. Déjà, ambiance.
Et puis un beau jour, un nouveau détenu arrive : John Coffey, un géant qui semble inoffensif, mais qui a été condamné pour le meurtre de deux petites filles. Un acte horrible, qui ébranle Edgecombe et ses collègues, mais que ces derniers n’arrivent pas à croire de la part de Coffey (« comme le café [coffee] mais ça s’écrit pas pareil »), un homme aussi doux, gentil et naïf qu’il est imposant.
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Je trouve ce film si beau, les acteurs tellement à couper le souffle, que même si je finis systématiquement par pleurer devant l’injustice de ce monde de merde… Eh bien je le connais par cœur. Vous avez dit masochisme ?
La Vie est belle, entre dépression et foi en l’humanité
Vous voulez parler de masochisme ? Alors parlons de mon amour pour La Vie est belle, ce film de et avec Roberto Benigni qui raconte l’histoire d’un père prêt à tout pour préserver son fils de l’horreur des camps de concentration… alors qu’ils ont eux-mêmes été déportés en tant que juifs.
J’avoue, j’ai un peu moins de facilité à regarder ce film. Je le trouve absolument magnifique, une véritable ode à l’amour et à la poésie au milieu des horreurs de la Shoah. Mais plus que les larmes, La Vie est belle me plonge dans une sorte de perplexité, à mi-chemin entre la perte de foi en l’humanité devant ce rappel de ce qu’elle est capable de commettre… et en même temps de toute la beauté dont elle peut faire preuve.
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Quoi qu’il en soit, je pleure. Mais l’avantage, c’est que lorsque je chouine, que ce soit devant l’amour que ce père porte à sa famille, ou les atrocités qui ont réellement été perpétrées, je ne ressens pas le besoin de sortir l’excuse du truc dans l’œil. Tout le monde a la truffe humide, devant ce film. Toi-même tu sais.
Voici donc mon palmarès cinématographique, catégorie « lacrymogène ». Et toi, quels sont tes films préférés mais qui te font du mal ? Allez. Avoue. On est entre nous.
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