Cet article a été rédigé dans le cadre d’un partenariat avec Zelig Films Distribution. Conformément à notre Manifeste, on y a écrit ce qu’on voulait.
Il y a des films qu’il faut voir au cinéma, absolument, parce qu’ils sont tous rabougris sur un écran de télévision. On dit ça des épopées spatiales, comme Gravity, Interstellar, ou des films fantastiques comme Inception.
Mais un huis-clos qui ne quitte pas sa chambre d’hôtel… quel est l’intérêt de le voir sur grand écran ? C’est justement d’entrer dans cette chambre, avec Paul et Vanessa.
Je les appelle par leur prénom, alors que je n’ai passé qu’une heure vingt-cinq de ma vie avec eux. Il s’est passé un truc, entre nous. J’avais plus l’impression de regarder des comédien•nes jouer dans un film, j’avais celle de partager l’intimité d’un couple.
Mieux : j’avais le privilège d’assister à une rencontre. Une vraie. Celle qui commence par les petits mensonges de l’existence : tout ce qu’on ne dit pas au premier abord, et que l’autre dévoile avec ses questions, mais surtout ses regards et ses attentions.
Passade, c’était ça : un moment rare, capturé sur grand écran.
Passade, quand Paul rencontre Vanessa
Paul a la trentaine bien frappée. Il est marié. Vanessa est à la moitié de sa vingtaine. Elle se prostitue. Paul est son client, ce soir. Juste un client. Mais il se passe un truc, entre eux.
C’est pas un coup de foudre niais et cliché. C’est pas non plus une force du destin. C’est pas un puits de tristesse qui s’ouvre sous leurs pieds pour les engloutir.
Il se passe une rencontre : deux inconnus qui baissent la garde, chacun intrigué par la vulnérabilité de l’autre. Comme s’ils voyaient tous les deux la faille que l’autre cache au monde.
La rencontre de Paul et Vanessa nous plonge dans l’intime
Passade, à sa bande-annonce ou à son pitch, j’ai cru qu’il me parlerait de prostitution. D’une histoire sordide, d’un drame humain, de manipulation, de culpabilité… Je ne pouvais pas être plus loin de la vérité.
Mais Passade parle d’intimité, de vulnérabilité, de trahison, d’abandon, de solitude, d’amitié, de confiance… bref : d’humanité. Ça commence par une relation sexuelle. Il n’y a pas plus intime, pas vrai ?
Mais si, pourtant. Au début, ce sont deux inconnus, mais c’est à mesure qu’ils se rhabillent, en discutant, que progressivement…. ils se mettent à nu.
Curieux paradoxe, que celui de se dévoiler à mesure que l’on se couvre. Passade raconte que non, justement : pour ces deux-là, l’intimité est plus profonde que la chair.
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Ce qui m’a fascinée, dans Passade, ce sont ces deux personnages, intimidants l’un pour l’autre, et pourtant si vulnérables. Ce n’est pas un coup de foudre mis en scène sous un halo de lumière divine. C’est juste une rencontre. Mais c’est ça qui est beau.
J’irai le revoir au cinéma, pour être dans la chambre d’hôtel, avec eux, pour me plonger dans les yeux de Fanny Valette, lorsque son personnage, Vanessa, sourit avec. Face à elle, Amaury de Crayencour prête ses traits, et les fossettes de ses sourires, à Paul.
Depuis que j’ai laissé Gorune Aprikian, le réalisateur, me parler du besoin d’amour à travers les dialogues de Paul et Vanessa, je ne regarderais plus le Canal St Martin de la même façon…
Passade sort le 9 août dans les salles françaises : un beau moment de douceur, à condition d’y aller prêt•e à partager un peu de cette vulnérabilité !
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