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Société

La belle action d’une marque de protections hygiéniques envers les femmes pauvres du Royaume-Uni

En Europe, en 2017, des filles ratent encore des jours d’école… parce qu’elles ont leurs règles. Une marque a décidé d’aider à lutter contre cette inégalité !

Mise à jour du 24 mars 2017 — Suite à la mise en lumière des difficultés que rencontrent les jeunes filles les plus pauvres pour obtenir des protections hygiéniques, la marque britannique de serviettes hygiéniques Bodyform a décidé d’agir, ainsi que le détaille le Huffington Post.

La société a donc annoncé qu’elle donnerait à plusieurs associations caritatives luttant contre la pauvreté 200 000 produits d’ici 3 ans.

Pour rappel, ce n’est pas la première fois que la marque fait parler d’elle : l’enseigne était déjà à l’origine du spot hilarant La vérité sur les règles, en 2012.

À lire aussi : La pub badass pour des serviettes hygiéniques qui claque

Initialement publié le 21 mars 2017 — Dans certaines zones du monde, il y a des filles qui ratent l’école quand elles ont leurs règles parce qu’elles sont trop pauvres pour acheter des protections hygiéniques. Mais, ces « zones du monde », ce sont surtout « les pays pauvres », n’est-ce pas ?

Eh bien non. Parce qu’en 2017, ce problème existe aussi au Royaume-Uni. En Écosse, d’abord, où la députée Monica Lennon a porté le sujet devant le Parlement à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes :

« Je suis heureuse de pouvoir annoncer aujourd’hui que j’ai l’intention de proposer un projet de loi dans les mois à venir, qui adressera directement le problème de l’accessibilité aux produits hygiéniques pour les femmes et les filles à travers le pays.

Les ministres […] devraient s’attaquer à cette inégalité au lieu de simplement diriger les femmes vers les banques alimentaires. »

À lire aussi : Est-ce la fin des tampons… voire celle des règles ?

Un projet de loi pour garantir l’accès aux protections hygiéniques

Comme le pointe Refinery29, la proposition de loi de Monica Lennon vise à rendre obligatoire la mise à disposition gratuite de protections hygiéniques dans les écoles et universités.

La députée s’est inspirée de l’initiative du South Lanarkshire College, qui a annoncé l’installation prochaine d’un distributeur gratuit de protections hygiéniques dans les toilettes de son établissement.

Une mesure qui s’inscrit dans un plan d’égalité de l’université, et qui a été salué par Monica Lennon.

Si la proposition a été bien reçue par plusieurs députés appartenant au même parti politique que le gouvernement, il est pour l’instant difficile de savoir si la proposition sera soutenue par le Parlement, toujours selon Refinery29.

En tout cas, cette situation me rappelle quelque chose : la taxe tampon, abordée à l’Assemblée Nationale française en 2015.

L’indignation collective et le travail du collectif Georgette Sand avait alors permis de faire catégoriser les protections hygiéniques comme des produits de première nécessité et réduit leur taux de TVA à 5,5%.

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On est loin de la gratuiteté pour les personnes les plus démunies, mais c’est un début.

L’accès aux protections hygiéniques, une nécessité pour lutter contre l’exclusion

Malheureusement, ces situations sont loin d’être isolées, puisqu’un problème similaire a également été notifié à Leeds, en Angleterre. Une adolescente concernée par ce problème témoigne :

« J’enroulais une chaussette autour de ma culotte pour arrêter les saignements, parce que je ne voulais pas me faire engueuler.

Et j’enroulais tout un rouleau de papier toilette autour de ma culotte, pour pouvoir la garder sèche jusqu’à ce que je rentre chez moi. […] je ne savais pas quoi faire d’autre.

Je n’avais pas d’argent, parce que ma mère était une mère célibataire et avait 5 bouches à nourrir. »

Un•e professeur•e qui a remarqué l’absentéisme des jeunes filles à cause de leurs règles a demandé de l’aide à l’association Freedom4Girls pour que les élèves ne soient pas obligées de rester chez elles, sans solution qui plus est !

Freedom4Girls, une association qui vient en aide aux femmes avec des protections hygiéniques

C’est précisément pour lutter contre cette inégalité que s’est construite l’initiative Freedom4Girls. Créée par 5 étudiant•es de l’Université de Leeds, en Angleterre, l’association envoie des protections hygiéniques lavables au Kenya.

Mais elle œuvre désormais aussi au Royaume-Uni, puisqu’elle a répondu à l’appel de ce•tte professeur•e, comme l’indique l’une des porte-paroles de l’association, Tina Leslie :

« Je n’étais pas choquée du tout. Nous nous doutions que ce genre de choses arrivait dans les écoles. C’est en lien avec la pauvreté, et les banques alimentaires de Leeds ont reçu 25 000 visites l’an dernier. »

Selon la page Facebook de l’initiative (qui possède une page de don au passage), le but est également de faire de la pédagogie et de parler de l’éducation menstruelle, car il s’agit avant tout d’une problématique de santé, envers laquelle persistent de grands tabous.

Le tabou des règles est encore tenace

Pourtant, depuis quelques années, il y a eu des évolutions sur la question. Au chapitre des progrès, on peut souligner la décomplexion progressive du sujet des menstruations,

Entre les happenings d’artistes, les blogs ou recueils de témoignages comme le projet Passion Menstrues de Jack Parker, plusieurs signes indiquent qu’on parle de plus en plus librement des règles dans la société.

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Mais, cette progression est très inégale selon les pays et les contextes culturels. Les règles restent un sujet tabou, facteur de discrimination supplémentaire.

En Inde, en 2015, des féministes avaient mené une action de sensibilisation-choc en collant des protections hygiéniques avec des messages dans l’espace public à New Dehli.

Pouvoir parler de plus en plus ouvertement de ce sujet a une vraie incidence sur la lutte contre les discriminations dont les femmes sont victimes, ça ne relève pas uniquement du symbole !

D’autant que les jeunes femmes ne savent pas toujours ce qui leur arrive, et entre la honte et l’ignorance qui peuvent les animer, il est bien difficile de les aider si celles-ci choisissent de ne pas en parler, voire de le dissimuler le plus possible…

Et depuis le temps que les femmes ont leurs règles, il serait plus que temps de faire tomber ce tabou une fois pour toutes, non ?

À lire aussi : Aidez les femmes sans-abri avec une collecte de protections hygiéniques


Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

Les Commentaires

20
Avatar de Popsinelle-38
12 avril 2017 à 19h04
Popsinelle-38
@Popsinelle-38
Et puis, je pense pas que la cup ne soit pas faite pour moi. Déjà, ça m'avait l'air difficile de l'enlever (j'ai dû mal à mettre des doigts en pince en moi) et quand j'ai appris qu'il ne suffisait pas de l'insérer pour qu'elle soit efficace (qu'il faut qu'elle soit mis au bon endroit pour éviter les fuites), je me suis dit "bon, tant pis "
J'ai mis longtemps à en acheter une, j'appréhendais, mais c'est hyper simple ! Ca veut dire quoi "il ne suffisait pas de l'insérer pour qu'elle soit efficace"? C'est totalement faux, il suffit de l'insérer en suivant la forme du vagin, en la tenant à peu près droite, et pouf elle s'ouvre et se colle aux parois rien de plus simple, et tellement moins douloureux qu'un tampon ! (j'avais mal à chaque fois que j'en mettais un ou retirais un) Pour le retrait, on tire un peu sur la tige, et avec l'autre main on pince pour supprimer 'effet ventouse. Voilou !
Et puis économiquement parlant, c'est le top ! Quand je pense aux centaines d'euros dépensés depuis 10 ans dans des protections hygiéniques jetables, alors qu'une cup ne coûte que 25€ et a une durée de vie de plusieurs années...
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