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Société

Comment gérer les fêtes de fin d’année quand on pense avoir un problème avec l’alcool

La période des fêtes peut s’avérer difficile pour les personnes qui souffrent de problèmes de dépendance à l’alcool ou pour ceux qui cherchent à s’en sortir. Un moment difficile et stressant également pour l’entourage.

Décembre : le mois de tous les excès, qu’on attend impatiemment avec son lot de retrouvailles familiales gênantes, de célébrations sans fin, de repas copieux…

Et pour supporter ces longues soirées, l’alcool coule à flots ! Une période compliquée pour les personnes qui ont ou qui pensent avoir un problème avec la boisson.

L’alcoolisme, un fléau en France

Reconnaitre sa dépendance n’est pas simple. Ce premier pas, peu le franchissent.

Tout d’abord, il faut en avoir conscience. Malgré les signes, beaucoup ont tendance à être dans le déni. Or les comportements trahissent. Et l’entourage est le premier dommage collatéral de la maladie.

Contrairement aux idées reçues, cette situation touche près d’un quart des Français. 10,5 millions d’adultes boivent trop d’alcool. L’alcoolisme fait partie des trois premières causes de mortalité.

Et selon Santé publique France, on constate une hausse des ivresses entre 15 à 17 ans. 8,4% ont une consommation régulière c’est à dire au moins dix fois dans le mois.

Des niveaux de consommations préoccupants mais peu étonnants car en France, faire la fête est associé à la consommation d’alcool.

A l’approche des fêtes, se réfugier dans le déni n’est plus suffisant. Face à l’anxiété d’être à table et de boire le verre de trop, les personnes susceptibles d’avoir une addiction doivent anticiper la situation.

Le docteur William Lowenstein, addictologue et président de l’association SOS Addiction, prévient :

« Ce ce sont des périodes à risque parce qu’une personne  va se retrouver avec la tentation sous le nez. »

Se préparer pour rester abstinent pendant les fêtes

Alors pour ne pas gâcher l’ambiance, si on est concerné, il faut se préparer. Première étape : en parler à son médecin traitant. Selon William Lowenstein, il faut « se demander si l’environnement dans lequel je vais être va me faire rechuter ou pas. »

L’idée est de s’entourer de personnes bienveillantes. Un vrai casse-tête pendant les fêtes, moment où l’on redoute toujours la présence de cet oncle ou cette cousine qu’on évite comme la peste, ce proche dont la mission est de nous mettre mal à l’aise.

Si tout de même on décide de se rendre à la soirée, les invités doivent être capable de comprendre votre période d’abstinence ou de contrôle de consommation.

« Il ne faut pas hésiter à en parler et rappeler les précautions à respecter si elles sont au courant de votre vulnérabilité », conseille l’addictologue.

Faire le choix de ne pas boire ce soir-là ne signifie pas que l’on doit se couper des autres. Puisque c’est un combat que l’on mène toute seule au quotidien, on a besoin de moments de respiration. Partager des moments de convivialité en fait partie.

A aucun moment, les proches ne doivent être un enjeu dans votre bien-être… et surtout pas un élément déclencheur pour boire.

Pour éviter le glissement, une astuce : être stratège comme les candidats de Koh-lanta avec pour totem le contrôle de soi.

« Si on est en période d’abstinence absolue ou possible consommation sans perte de contrôle, les règles ne sont pas les mêmes », observe William Lowenstein.

Il évoque «  l’éventualité de boire qu’un seul verre lentement ou deux durant la soirée.»

Le holidate pour résister à la tentation

Le meilleur moyen de résister à la tentation, ce n’est pas d’y céder comme disait Oscar Wilde, mais de

se faire aider. Amis, familles, voisins… Tout le monde peut mettre la main à la pâte.

L’entourage peut, par exemple, ne pas remplir le verre de la personne ou bien encore ne pas mettre de verres à vin. Effet immédiat pour un environnement moins l’anxiogène .

Autre solution: «  le holidate ». Faites comme Emma Roberts dans le film de Netflix et demandez à une amie ou un ami de vous accompagner pendant les fêtes. Elle vous aidera à faire attention mais surtout à tuer l’ennui de ces longs repas de fêtes ! On y gagne à tous les coups.

D’autant plus qu’en soirée, il est très courant d’entendre : « C’est pas marrant tu bois pas », « Tu gâches la fête » ou encore « Vas-y, un petit verre ça peut pas te faire de mal ! ».

Des phrases anodines, mais qui peuvent être vécues comme des injonctions à la consommation. On a l’impression que faire la fête, c’est boire, forcément. Pour résumer, avoir un verre à la main serait la garantie de s’amuser. Ce qui est faux !

A ce propos, le président de SOS Addiction conseille « de répliquer en préparant en amont une série de phrases ». Face à l’insistance, préparez des punchlines.

Ne pas dramatiser en cas de rechute

En cas de glissement, pas de culpabilité et pas de honte.

Première chose à faire : en parler à ses proches et si on le souhaite contacter un médecin.

D’après William Lowenstein, « les jours suivants, une abstinence plus serrée s’impose ». Il recommande l’application de la règle d’or : jamais deux jours de suite. L’idée est de limiter les pots cassés.

« La meilleure stratégie est celle qui est applicable, celle qui va protéger », rappelle William Lowenstein.

Lorsqu’on lutte chaque jour pour faire attention à notre consommation, l’isolement n’est pas une réponse.

Ne tentez pas l’irréalisable : après cette période de confinement, ne vous privez pas de vos proches pendant les fêtes.

Pour plus d’informations, voici les contacts : – Alcool-info-service au au 0980 980 830 – SOS Addictions au 06 01 43 31 94

À lire aussi : Comment j’ai arrêté de boire — Carnets de sobriété #3


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Les Commentaires

4
Avatar de hassiba
4 décembre 2020 à 23h12
hassiba
Cet article me met hyper mal à l'aise.
Dans l'idée, c'est chouette de parler de ce sujet, qui est une réalité lors de la période des fêtes. En revanche, utiliser comme comparaison Holidate et demander à un proche de faire nounou et surveiller la consommation d'alcool...ce n'est pas la même chose...Oui il faut déculpabiliser les gens qui sont dans un long processus d'arrêt ou de diminution. En revanche, c'est donner un rôle un peu costaud et pas franchement agréable à un proche, qui n'est pas un professionnel de santé.
Contenu spoiler caché.

Et AA fait des réunions Zoom depuis le début du confinement aussi ! Si besoin allez voir leur site.
Salut ! Merci pour ton commentaire. Je comprends ta situation, c'est souvent une grosse responsabilité pour des petites épaules que ce soit celles d'un proche ou un ami. Et c'est encore plus compliqué quand c'est un enfant. C'est pourquoi d'ailleurs l'addictologue refuse de parler de "surveiller" mais d'aider. Il faut être volontaire pour le faire et l'idée c'est pas de fliquer la personne mais plutôt l'accompagner
3
Voir les 4 commentaires

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