Article initialement publié le 1er août 2016.
— Article & photos par Sonia Nguyen
Début juillet, Marion m’a proposé d’aller au festival Beauregard.
« Non mais attends, c’est un festival de musique ? »
OUI.
« Donc tu veux me dire que c’est plusieurs concerts dans la journée au même endroit ? »
OUI.
« Et tout ça sur un week-end entier ? »
OUI.
« En Normandie, là où je peux manger des bulots ? »
OUI !
Alors avant toute chose, sache que les concerts, c’est la vie pour moi. Mais je n’avais jamais fait de festival entier, juste une soirée d’un festival, à la limite une journée seulement. Alors je te laisse imaginer mon état d’excitation : j’avais l’impression d’être Daenerys et qu’on me proposait de m’assoir sur le Trône de Fer !
Si vous ne connaissez pas Beauregard : c’est un festival de musique qui se déroule pendant quatre jours dans le parc du château Beauregard à Hérouville-Saint-Clair, en Normandie. Alors autant te dire que le cadre est exceptionnel. Imagine : tu peux twerker, slammer, pogoter dans le parc d’un château du XIXe !
J’y suis allée avec mes deux copines Gali et Marion. Le jour J, on a pris notre attirail de vraies festivalières (ponchos de pluie, bottes de pluie et sacs bananes), on a laissé nos chats/chiens à nos mecs et direction la Gare Saint-Lazare à Paris pour attraper notre train. Objectif : Caen.
Il faut savoir qu’Hérouville-Saint-Clair est une ville située juste à côté de Caen, donc c’est vraiment facile d’accès (parole de Toulousaine !). Pour ma part, j’ai pris un train Toulouse-Paris puis un train Paris-Caen.
Ça passe vite et le trajet m’a aussi permis de répéter les morceaux de Jain et la choré de Nekfeu.
Le festival Beauregard : un festival qui fait du bien aux oreilles
Il y avait une programmation internationale et éclectique qui permettait à tout le monde de trouver son bonheur !
Le line-up du festival faisait envie avec en tout trente-deux noms cette année : des têtes d’affiche avec Beck, PJ Harvey (la légende féminine du rock qui ne joue que deux fois en France en 2016), Robert Plant & The Sensational Space Shifters (l’ex-chanteur de Led Zeppelin, rien que ça !) et The Chemical Brothers (back in the 90’s !).
Mais il y avait aussi de grands noms français (Les Insus, Louise Attaque) aux dernières révélations (Nekfeu, Jain, Naïve New Beaters
, Jeanne Added, Fakear, The Shoes, Rone), en passant par The Avener, The Kills, La Femme, The Horrors, Brigitte ou Lou Doillon, pour n’en citer que quelques uns. Une programmation internationale et éclectique qui permettait à tout le monde de trouver son bonheur !
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Je le glisse là, mais n’oublie pas de te protéger les oreilles pour éviter les sifflements désagréables la nuit dans ton lit. De mon côté, j’avais des protections auditives pour musicien•nes mais tu peux aussi te procurer directement sur place des bouchons fournis gratuitement. Oui, les organisateur•trices du festival s’occupent bien de toi !
Le festival Beauregard, un festival qui gère !
Le festival durait quatre jours. De notre côté, nous avions un pass pour les trois derniers (vendredi à dimanche), et en trois jours, j’en ai quand même bien profité. On a récupéré notre sésame à l’accueil (bracelet pour entrer et sortir à notre guise) et bim !
C’était parti pour trois jours d’immersion totale dans un autre univers.
Pour communiquer sur le festival, les organisateur•trices ont créé le personnage imaginaire de John Beauregard.
Pour communiquer sur le festival, les organisateur•trices ont créé le personnage imaginaire de John Beauregard. D’ailleurs, si tu veux t’abonner à leur page Facebook, tu dois chercher John Beauregard.
Et parce qu’ils/elles sont clairement doué•es, ils/elles ont même créé une carte sans contact qui peut être rechargée à ta guise et permet de payer toutes tes conso et tes achats sans te soucier de te trimballer de la monnaie ou d’aller retirer de l’argent. Et devine le petit prénom de cette carte ? John E-Cash ! Ça sonne vraiment mieux que John E-Hallyday.
Par contre, je ne pourrai pas te donner d’avis sur le camping puisque nous étions logé•es chez des ami•es sur place. Mais si tu préfères vivre à 100% l’expérience festivalière et que tu es doté•e d’une tente « deux secondes » ou « trente minutes » — à l’ancienne —, sache qu’il y a un camping très bien équipé (douche, stand restaurant, bar, etc.).
Le festival dispose de deux scènes (la scène John et la scène Beauregard) sur lesquelles sont joués alternativement les concerts. Quand un concert se termine sur la scène John, un autre commence cinq à dix minutes plus tard sur la scène Beauregard, et ainsi de suite toute la journée.
Les scènes sont juste à côté et tu as largement le temps d’aller à l’autre scène en attrapant une bière au passage pour t’hydrater le gosier !
D’ailleurs, niveau stands restaurant/boissons, j’ai été impressionnée. Bar à vins, stand avec des bières locales, bar à cocktails, bar à eau, bar à cidres (et oui, on est en Normandie !), il y en avait beaucoup : je n’ai pas eu le temps de tout tester sur trois jours.
Il y a aussi énormément de stands pour faire bombance (pizzas, burgers, galettes, stand Sud-Ouest avec magret de canard, stand végétarien, gaufres, glaces… et un bar à huîtres !). Et il n’y avait vraiment pas d’attente alors qu’on était quand même une dizaine de milliers de spectateur•trices !
Les bénévoles étaient particulièrement heureux•ses d’être là et ont largement contribué à l’ambiance chaleureuse du festival !
Au passage, je tiens à remercier les milliers de bénévoles qui ont participé à l’organisation du festival. J’en ai rencontré plein et ils/elles étaient tou•tes tellement efficaces et surtout particulièrement heureux•ses d’être là ! Ils ont largement contribué à l’ambiance chaleureuse du festival. Donc merci à eux/elles !
D’ailleurs, si tu veux, tu peux même t’inscrire pour faire du bénévolat au festival Beauregard et avoir un pass gratuit en échange. Je t’invite à (re)lire l’article d’une mad qui était justement bénévole au festival en 2015.
Le festival Beauregard, un festival familial
De manière générale, je dirai que Beauregard, c’est un festival familial. Par sa programmation déjà : j’ai enchaîné les concerts de Nekfeu, où la moyenne d’âge avoisinait les 18-20 ans, et de Beck, où elle a grimpé jusqu’à 40/50 ans.
Mais c’est génial, ça permet de découvrir d’autres artistes et d’autres styles musicaux. J’ai entendu une dame d’une cinquantaine d’années souffler à son mari, à la fin du concert de Nekfeu :
« Oh mais c’était vraiment pas mal ! »
C’est aussi grâce au coin dit « Espace kids » où tu peux trouver plein d’animations pour les enfants. Si tu as des petites sœurs ou de petits frères et que tes parents t’ont forcé•e à les garder ce week-end là, ça ne t’empêche pas de profiter du festival, au contraire ! Ils/Elles peuvent faire du coloriage pendant que toi tu t’affales sur le coin canapé et que tu te remets de ton dernier concert.
Ils peuvent se faire maquiller ou même apprendre à coder et à créer leur propre instrument de musique avec la Coding School. Tu te rappelles de Willy, ce chouette type qui veut former les jeunes très tôt à la programmation et aux nouvelles technos ? Et bien, il gérait ce stand pendant ce week-end.
J’ai vécu tant d’émotions musicales que je ne pourrais pas tout décrire ici !
Je me suis régalée de tous les concerts. Nekfeu a une énergie I-N-C-R-O-Y-A-B-L-E sur scène, Jain sait diffuser de l’amour et rassembler, les The Chemical Brothers m’ont électrisée, les Naïve New Beaters m’ont fait danser et rire en même temps, Beck m’a fait sourire… J’ai vécu tant d’émotions musicales que je ne pourrais pas tout décrire ici !
Je reconnais que j’appréhendais de faire un festival de musique jusque-là parce que beaucoup de personnes m’ont dit que c’était très crevant d’enchaîner autant de concerts sur plusieurs jours. Mais là, ce n’était pas du tout bondé, on circulait aisément sans jouer des coudes, et comme le site n’est pas si grand que ça, on ne marche pas trop non plus. Après trois jours de festival, je pétais encore la forme et j’ai même fait un soir d’un autre festival le lendemain.
Mis à part la vie du festival, je te rappelle qu’il se déroule en Normandie. Qui dit Normandie, dit jolie région. Mais surtout qui dit Normandie, dit mer. Qui dit mer, dit plage. Et qui dit mer, dit FRUITS de mer.
Si tu vas un jour à Beauregard, je te conseille de profiter de tes matinées (les concerts commençant en milieu d’après-midi, tu as la matinée et le midi de libres) pour visiter cette chouette région, te balader sur la plage et collecter des coquillages (on en a ramené plein !) mais surtout pour aller manger des moules et des bulots. Oui, je te l’ordonne !
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En conclusion…
Je conseillerais ce festival à tout le monde.
Je conseillerais ce festival à tout le monde. Même si la musique n’est pas ta passion, même si tu ne connais aucun groupe du line-up, même si tu es seul•e et que tu n’as personne pour t’accompagner. Pour moi, ça va au-delà d’une seule expérience musicale.
Je n’ai qu’un mot à te dire : GO ! C’est l’endroit idéal pour faire des belles rencontres humaines, pour découvrir de nouveaux groupes, pour goûter des nouveaux plats, pour manger des fruits de mer — je ne le répèterai jamais assez — mais aussi pour visiter une belle région.
Tu l’auras bien compris, ce festival a été une révélation et l’année prochaine, j’y retourne !
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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