Hier, le Syndicat National de l’Edition (SNE) a jeté un pavé dans la mare. Par le biais d’un communiqué coup de poing intitulé Sauvons le Festival d’Angoulême, il a exhorté la direction du festival à se remettre en question… Sous peine de boycott de la prochaine édition.
Ce que les éditeurs reprochent au Festival, c’est avant tout de ne pas montrer de véritable considération pour les auteurs et de ne pas être suffisamment clair niveau organisation :
« Conséquence de l’absence à la fois d’une vision partagée et d’une gouvernance efficace, la dernière édition du Festival a cumulé les errements : absence de femmes dans la liste des auteurs éligibles au Grand Prix d’Angoulême, mécontentement des auteurs souvent mal traités par l’organisation, baisse de la fréquentation, opacité dans les sélections des prix, cérémonie de clôture désastreuse… »
En effet, la dernière édition du Festival a été marquée de nombreux faux pas qui ont déclenché des tollés parmi les auteurs, le public et les acteurs du monde de l’édition.
La Société 9eArt +, qui organise le FIBD depuis 2007, va certainement devoir revoir ses bases de fond en comble. Le SNE demande même à Audrey Azoulay, ministre de la culture, de nommer un•e médiateur•rice qui procéderait à cette refondation. Car sans éditeurs, pas de Festival de la BD…
…mais sans auteurs, pas d’éditeurs, et pas de Festival non plus ! C’est ce que souligne le SNAC (le syndicat des auteurs de BD) dans un communiqué publié cet après-midi. Le collectif d’auteurs•rices affirme que cette refonte du FIBD ne doit pas se faire sans le concours de ses derniers.
Il en profite également pour rappeler que le métier est de plus en plus fragilisé, et qu’il s’agit d’un problème prioritaire à ne pas négliger :
« En outre, puisque nos éditeurs s’inquiètent du « mécontentement des auteurs souvent mal traités par l’organisation du festival », nous voulons que leurs inquiétudes se focalisent d’avantage sur la situation des auteurs fragilisés et en voie généralisée de paupérisation. »
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Les Commentaires
En plus, les auteurs prennent sur leur temps de travail pour venir gratuitement rencontrer leur public. Alors, s'ils ont l'impression d'être méprisés par l'organisation, c'est normal qu'ils râlent. Et quelque part, ça me rassure que les éditeurs comprennent ces griefs.
Quant à tes autres critiques, je te conseille de les envoyer (par les réseaux sociaux par exemple) aux éditeurs. C'est important qu'ils entendent et écoutent la voix du public, qui ne parvient pas toujours jusqu'à eux. Ça ne peut qu'être bénéfique pour tout le monde.
En revanche, ayant été du côté des auteurs en dédicace pour la première fois cette année, c'est un peu épineux aussi... J'ai fait des séances de dédicace avec plus d'une heure de rab. J'étais trop contente de continuer à avoir du monde, ça fait super plaisir... Mais souvent les auteurs ont d'autres obligations après (interventions, interviews, tables rondes, rendez-vous avec des éditeurs...), et parfois, oui, il faut s'arrêter même si des gens veulent encore des dédicaces. Ça fend le coeur, mais on est obligé. Les responsables des stands essaient de limiter ces situations délicates au maximum, et je les comprends.
Ensuite, y a effectivement plein de petits couacs internes, et c'est principalement ça que les éditeurs pointent, je crois.
J'espère pour eux que ça n'occulte pas le souci de bien s'occuper des lecteurs