La mobilisation en soutien aux femmes iraniennes a désormais conquis le Parlement européen grâce aux féministes qui y siègent.
Ce mardi 4 octobre, l’eurodéputée suédoise Abir Al-Sahlani a livré un discours puissant sur la répression iranienne et l’inaction en Europe, avant de couper ses cheveux.
Dénoncer l’inaction en Europe
À Strasbourg, les paroles et l’action n’ont fait qu’un pendant l’intervention de Abir Al-Sahlani. Membre du parti suédois du centre, l’eurodéputée a accusé le gouvernement iranien de « crimes » contre « ses propres citoyens », avant d’appeler à « l’arrêt immédiat et sans conditions de toutes les violences envers les femmes et les hommes en Iran ».
Pointant du doigt une responsabilité collective face à la violence dont est victime le peuple iranien, à commencer par les femmes, Abir Al-Sahlani s’est adressée au chef de la diplomatie européenne. Elle a accusé Josep Borrell de ne pas avoir « saisi l’occasion de l’Assemblée générale des Nations unies pour défendre les femmes iraniennes ».
« Femmes, vie, liberté »
Pour rappel, la mort de Mahsa Amini, tuée après avoir été arrêtée par la police des mœurs, a provoqué une révolte massive à travers le pays. Les manifestations s’y multiplient depuis le mois de septembre. Munie d’une paire de ciseaux, Abir Al-Sahlani a coupé ses cheveux, réunis en un chignon avant de brandir les mèches en criant l’un des slogans employés par les manifestants iraniens : « Femmes, vie, liberté ! » :
« Assez des communiqués de presse, assez des murmures. C’est le moment de s’exprimer, c’est le moment d’agir. Tant que l’Iran ne sera pas libre, notre fureur sera plus grande que celle des oppresseurs. Tant que les femmes iraniennes ne seront pas libres, nous resterons à vos côtés. »
Discours au Parlement européen d’Abir Al-Sahlani
Dans un article publié le 4 octobre dans le journal suédois Aftonbladet, l’eurodéputée a expliqué la dimension résolument féministe de son geste : « J’en ai vraiment marre de ces vieux qui chuchotent, surtout quand il s’agit des droits des femmes. Je l’ai fait pour montrer que la voix des femmes iraniennes est entendue jusqu’ici. »
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Crédit de l’image à la Une : capture d’écran Youtube
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