– Article initialement publié le 24 juillet 2013
Édition un peu spéciale des Fantasmes de la Rédac aujourd’hui, puisqu’elle élargit un peu les possibilités — au lieu de me concentrer sur les gens à qui je ferais bien des bisous, je suis allée jusqu’à me construire une famille imaginaire à l’aide des personnages féminins d’Orange is the New Black.
Mary-Eunice vous a déjà présenté la série, mais si vous n’avez toujours pas sauté dessus, permettez-moi de vous dire que c’est une grave erreur. Ça faisait des années qu’une série ne m’avait pas fait ressentir autant de choses à chacun de ses épisodes. Un mélange de joie euphorique et de tristesse constant, qui me hante quotidiennement depuis que j’ai commencé.
Il m’arrive de rire toute seule ou d’avoir les larmes aux yeux en repensant à un épisode en particulier, et j’ai tellement d’amour pour cette série dans mon coeur que je sais plus où le foutre. Je me sens investie d’une mission divine, et j’ai envie de parcourir le monde à la recherches d’âmes perdues qui n’auraient pas encore regardé OITNB pour les ramener vers la lumière.
https://www.youtube.com/watch?v=nryWkAaWjKg
En attendant, voici une petite présentation de mes personnages préférés – celles qui ont vu la série pourront faire leur liste à elle, et ça donnera peut-être envie aux autres d’aller voir de plus près.
Les « vrais » fantasmes
Sophia Burset (Laverne Cox)
Sophia Burset est une femme transgenre noire (jouée par, surprise, une femme transgenre noire, Laverne Cox, qui fait plein de trucs très intéressants pour la communauté transgenre et que vous devriez ajouter à votre liste d’amies potentielles) qui tient le salon de coiffure de la prison de Litchfield.
Elle est l’incarnation même de la douceur, de la délicatesse et d’une grâce que je ne toucherai jamais du bout du petit orteil. Sa voix est chargée de magie et a le pouvoir de m’apaiser dès que je l’entends, mais aussi de me toucher jusqu’au plus profond de mon dedans.
Le personnage de Sophia est extrêmement touchant, mais c’est également une grande force tranquille — ses débordements sont peu nombreux et toujours très vite maîtrisés, Sophia n’a pas peur d’aller de l’avant ou de faire des choix douloureux. Elle est toujours disposée à aider les autres et à leur rendre la vie plus douce, et ça me donne juste envie de me rouler en boule dans ses bras et de la laisser me bercer en me caressant les cheveux et en me chantant des petites chansons douces jusqu’à la fin des temps.
Lorna Morello (Yael Stone)
Lorna a un côté très agaçant — sa voix, son accent, son obsession pour son mariage qui n’arrivera probablement jamais — mais c’est aussi ce qui, à mes yeux, fait son charme. Je ne saurais pas vraiment expliquer pourquoi ce petit bout de femme à la voix mi-éraillée mi-fluette aux lèvres écarlates me fascine autant, mais c’est comme ça.
Dès qu’elle apparaît à l’écran, je suis subjuguée, pendue à ses lèvres, et je voudrais qu’elle ne s’arrête jamais de parler. J’aimerais la réconforter, la serrer fort dans mes bras pendant qu’elle me raconte ses misères dans le creux de l’oreille, et lui faire plein de bisous.
Alors j’dis pas que je finirais pas par en avoir marre au bout de quelques jours, mais ça vaut le coup d’essayer.
Notez que Yael Stone est une actrice australienne, ce qui rend sa performance dix fois plus cool, du point de vue de l’accent.
Nicky Nichols (Natasha Lyonne)
J’ai toujours eu un petit faible pour Natasha Lyonne, qui multiplie les rôles de femmes de caractère, fortes, grandes gueules, et un peu pétées du casque. Elle m’intimide au moins autant qu’elle m’attire. Et le personnage de Nicky ne fait pas exception à la règle : ancienne junkie, amante de Lorna, gosse de riche égarée à la répartie vitriolée, elle ne passe pas inaperçue.
Elle ne perd jamais une occasion de l’ouvrir, et on est rarement déçu-e par ce qui sort de sa bouche. Malgré toutes ses fêlures, elle reste entière, incassable, inébranlable, évitant au maximum les non-dits.
Elle a quelque chose de rassurant, notamment grâce à la façon qu’elle a de tirer le meilleur de chaque situation, de sortir la bonne blague au bon moment, et de détendre l’ambiance, sans pour autant se gêner pour balancer ses quatre vérités à celle qui le mérite.
Alex Vause (Laura Prepon)
Du haut de son mètre soixante dix-huit, avec sa grosse voix qui fait trembler les slips de la terre entière et son caractère en acier trempé, Alex dégouline d’un charisme dangereux dont on ne devrait pas s’approcher. Elle a quelque chose de toxique et d’envoûtant qui pousse les gens à se jeter dans sa toile sans un regard en arrière, et tant pis pour le reste du monde.
Elle est aussi touchante, ce qui accentue le danger de la situation : si elle n’était qu’une armoire à glace un peu sexy, ça irait encore, mais elle a un coeur en plus, la fourbe. Un coeur qu’on a bien envie de consoler. Et puis ça a l’air marrant de traîner avec elle, on sait jamais où on va atterrir, et y a moyen de vivre pas mal d’aventures extraordinaires.
Alors certes, ces aventures peuvent éventuellement nous conduire en prison, comme ce fut le cas pour notre héroïne, Piper, mais eh, peut-être que ça en vaut la peine.
Tricia Miller (Madeline Brewer)
Ouais. Ouais, ok, je l’avoue, j’ai un peu flashé sur Tricia. C’est le côté wigger/white trash qui me fait craquer. Ça représente tout ce que les États-Unis peuvent produire de pire, c’est extrêmement éloigné de notre culture européenne, associé à des choses que nous ne connaissons pas et qui représentent tout ce qu’on ne devrait jamais faire pour vivre une vie à peu près normale.
Tricia est une petite raclure de bidet sur pattes, dont la vie a pris un mauvais tournant. Elle est pourtant pleine de bonnes intentions, malgré ses dérapages, et on ne peut s’empêcher de garder un peu d’espoir pour elle.
Les figures maternelles
Red (Kate Mulgrew)
Matronne russe aux commandes de la cuisine de la prison, Red prend toutes les petites âmes égarées sous son aile. Ses filles adoptives lui sont éternellement reconnaissantes, et lui restent fidèles : ce que Red veut, Red l’obtient. Deux conditions pour rester dans ses bonnes grâces : ne jamais, jamais critiquer sa cuisine et ne pas retomber dans la drogue.
Une fois que Red vous tourne le dos, vous êtes dans la merde, alors autant faire votre maximum pour ne pas la décevoir. En échange, elle vous offrira le soutien dont vous avez tant besoin.
Miss Claudette (Michelle Hurst)
Miss Claudette est une femme discrète, stricte et autoritaire, qui n’aime pas qu’on chamboule ses petites habitudes. Elle ne parle pas à grand monde, vit sa vie dans son coin, ne reçoit pas de visiteurs, et reste très mystérieuse sur les raisons qui l’ont poussée à être incarcérée à Litchfield.
Mais sous sa petite carapace se trouve une femme gentille, douce, aimante, généreuse et incroyablement touchante. Et je sais que j’utilise l’adjectif « touchante » pour presque toutes les meufs de la série depuis tout à l’heure, mais c’est pas par hasard : vous trouverez peu de shows avec autant de personnages qui vous touchent au plus profond de votre petit être à ce point.
Les soeurs
Poussey (Samira Wiley) et Taystee (Danielle Brooks)
Poussey et Taystee sont deux jeunes femmes au tempérament explosif, qui passent leur temps à s’auto-congratuler pour leurs vannes, se lancer dans des imitations très réussies, danser, sauter partout, crier, bref, elles savent foutre l’ambiance.
Elles tirent le meilleur de leur expérience à Litchfield et refusent de se laisser abattre : elles ont la patate, et c’est extrêmement communicatif. Elles sont terriblement drôles, et je paierais cher pour pouvoir passer ne serait-ce qu’une journée en leur compagnie, parce qu’à mon avis, y a moyen de bien rigoler.
Et leurs deux noms ensemble, ça fait Taystee Poussey, qui ressemble fortement à Tasty Pussy, qui signifie grosso-modo Chatte Savoureuse, et ça, c’est mortel.
Les tantes
Yoga Jones (Constance Shulman)
Au premier abord, Yoga a l’air d’être une énième détenue pétée du casque, avec une obsession pour le bouddhisme et le yoga, et il est difficile de la prendre au sérieux. Mais il se trouve qu’elle fait une très bonne prof de yoga, qui apporte beaucoup à ses élèves, et qu’elle est remplie jusqu’aux racines de bons sentiments et de bonnes intentions. La façon qu’elle a de gérer sa douleur, ses regrets et sa rancoeur est admirable, et on devrait tou-te-s en prendre de la graine.
Big Boo (Lea DeLaria)
Et si Yoga pourrait être la tante qui tempère mon caractère de merde et mon impulsivité, Big Boo elle, pourrait me pousser à tout péter juste pour le fun. Sans faire de mal à personne, sinon c’est pas marrant, mais juste pour relâcher un peu la pression.
Elle pourrait me conseiller sur la meilleure façon de gérer une mauvaise rupture, tout en faisant des blagues sur mes ex pour me remonter le moral, et quelque chose me dit que je pourrais toujours compter sur elle. Pour m’amuser et faire la langue de pute, certes, mais aussi pour les coups durs, les vrais.
Tout ça n’est qu’un tout petit échantillon des personnages présents dans la série Orange is the New Black, celles qui m’ont le plus touchée, mais tout le reste du casting est hallucinant de perfection. Chaque personnage, de ceux qu’on déteste à ceux qui nous agacent, en passant par ceux qui nous touchent, laisse une marque indélébile dans nos petits coeurs de spectateur, et ça c’est bien la preuve qu’il s’agit d’une putain de série.
Maintenant, je vais aller me faire cryogéniser en attendant la sortie de la deuxième saison, prévue pour 2014, parce que sinon je vais mourir de frustration et ça va pas être jojo.
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Les Commentaires
(je n'ai pas encore fini la saison 3, plus trop le temps en ce moment, mais j'adore vraiment !!)