Le site Vice nous apprend quelque chose sur New York que beaucoup ignoraient probablement : là-bas, on peut s’y faire arrêter par la police pour avoir un préservatif sur soi. C’est le cas d’une femme qui discutait dehors avec un passant alors qu’elle était vêtue d’un short serré et d’un chemisier rouge moulant. Elle était dehors depuis une demi-heure. Un policier, l’officier Hill, l’a fouillée. Quand il a ouvert son sac, il y a trouvé 1,25$ et un préservatif. Il l’a alors arrêtée pour « Rôdage dans un but de prostitution ». Molly Crabapple, la journaliste de Vice
qui a écrit l’article, réfléchit alors :
« Quand j’ai lu la déposition dans le réseau PROS Public Health Crisis (crise de santé publique), une étude sur la façon dont le département de police new-yorkais arrête les gens pour avoir des préservatifs sur eux, j’ai pensé à tous les chemisiers moulants que j’ai porté en flânant dehors pendant de délicieuses journées de printemps. J’ai pensé « Elle pourrait être moi. Elle pourrait être mes amies ».
La police de New York vous arrêtera pour être en possession de préservatifs, mais cela dépendra entièrement de votre identité. Si vous êtes une fille blanche de la classe moyenne comme moi, vous êtes probablement en sécurité. Mais disons que vous êtes un-e travailleu-r-se du sexe, ou un-e jeune queer mis-e à la porte par vos parents. Disons que vous êtes une femme trans sortie pour dîner avec votre petit ami. Peut-être que vous avez été arrêté-e comme un-e travailleu-r-se du sexe avant. Peut-être que quelques policiers remplissant leur quota trouvent que vous avez l’air d’une prostituée.
Dans ce cas, vous n’êtes plus en sécurité du tout. »
Pourtant, être en possession de préservatif n’est pas illégal à New York. Toutefois, aux yeux de certains officiers de police, avoir un préservatif dans son sac et avoir une tenue qui pourrait faire penser que vous êtes travailleuse du sexe peut faire d’un vulgaire (mais essentiel) bout de latex une preuve à charge contre vous. Ce qui peut, comme l’évoque Jezebel, porter préjudice face à des employeu-r-se-s ou fermer les portes de certains métiers. Jenna Sauers explique le paradoxe du latex à New York :
« Peut-être que la chose la plus étrange à propos de cette situation est que 40 millions de préservatifs sont distribués par la ville de New York. Ils ont une application iPhone et tout. La ville fait l’effort de cibler les travailleu-r-se-s du sexe pour des raisons de santé publique. Alors pendant qu’une partie du gouvernement local encourage l’utilisation des préservatifs, une autre pénalise le fait d’être en possession de préservatif. Si vous êtes travailleu-r-se du sexe, vous pouvez vous approvisionner en préservatifs gratuits dans n’importe laquelle des centaines de clinique ou dans les foyers municipaux. Et après, vous pouvez vous faire arrêter dès que vous sortez de l’établissement pour transporter ces mêmes préservatifs. »
L’année dernière, un projet de loi pour interdire l’utilisation de préservatif en guise de preuve avait été rebouté par un comité législatif d’État de la ville, mais a été remis sur le tapis. Reste à savoir s’il finira par être voté ou pas...
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Les Commentaires
Plus sérieusement, on nous bassine à base de "Protégez-vous" et quand on le fait, on nous punit ?
Certes certes.
Doivent pas beaucoup baiser les policiers de N.Y.