Il y a quelques années, je me suis retrouvée célibataire pour la première fois. Pas la première fois depuis longtemps, non : juste la première fois, en tout cas depuis que j’étais devenue adolescente, depuis mon « premier ».
Pendant près de dix ans, j’ai été cette fille qui navigue de couple en couple, ou qui a toujours au moins un mec avec lequel « c’est compliqué ».
Avec mon lot de relations toxiques ou juste nulles dans le lot.
Et puis après une rupture plutôt propre avec un ex, c’était fini. J’avais rien. Plus rien. Pas de plan cul, pas de mec à qui envoyer un sexto impromptu, pas de flirt par Messenger.
Au niveau sentimental comme sexuel, j’étais seule.
Ça a duré trois ans, et il y a eu des moments compliqués, je ne vais pas vous le cacher. Sur la fin, surtout, le célibat me lassait.
Je commençais à croire qu’il y avait un problème avec moi, pour qu’aucun garçon ne veuille partager plus qu’une relation sexuelle légère. Je n’étais pas simplement seule : je me sentais seule.
Et puis j’ai rencontré mon amoureux (yay OkCupid), et je suis heureuse.
Mais pendant la majorité de cette période, j’ai été heureuse aussi ! Pleinement, complètement. Voici ce que j’ai découvert en 3 ans de célibat.
Je n’ai pas autant besoin de sexe que ce que je pensais
Je me suis toujours considéré comme une personne plutôt portée sur le sexe. J’aime le pratiquer, j’aime en parler, je ne suis pas spécialement pudique sur le sujet.
J’aime le sexe tout doux, le sexe sans lendemain, le sexe avec du BDSM dedans, le sexe même un peu raté.
Mais je n’ai pas besoin de sexe, pas autant que ce que je pensais, en tout cas.
Pendant la moitié de ces 3 ans de célibat, je n’ai eu aucune relation sexuelle. Chaque soir, je me couchais seule ; chaque matin, je me réveillais seule.
Et ça ne me manquait pas.
Je n’ai pas cherché à en avoir. Je ne suis pas sortie dans des bars, en talons et rouge à lèvres. Je n’ai pas squatté les sites de rencontre.
Je n’ai pas écrit un petit « Coucou ♥ » à chacun de mes anciens partenaires en espérant que l’un d’entre eux soit dans le coin.
J’ai appris que je peux tout à fait vivre longtemps sans sexe et sans frustration, tant que ma vie me convient en général.
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Notez bien que je distingue le sexe de la masturbation, qui a toujours et fera toujours, je pense, partie de ma vie quasi-quotidienne !
Au bout d’un moment, c’est revenu. À la fois tout doucement, et tout d’un coup.
Au sortir d’un dîner, un garçon m’a embrassée. Quelques semaines plus tard, il est venu chez moi, et on a fait l’amour sur mon lit éclaboussé de soleil.
Pour l’anecdote, j’étais munie d’un magnifique (non) plâtre à cause d’une double fracture de la cheville. Ça ne nous a pas empêchés de nous amuser !
Ensuite, il est parti. Et je n’ai plus eu d’autre relation sexuelle pendant encore plusieurs mois. Ça ne me manquait toujours pas !
Je suis contente de savoir que le sexe est un plaisir que j’apprécie, mais dont je n’ai pas besoin pour être épanouie.
Et en parlant de ça…
J’ai appris à être heureuse avec moi-même
Ce qui est bizarre, c’est que comme j’avais toujours été en couple, depuis un jeune âge, je ne me « connaissais » pas vraiment.
Je ne savais pas qui était l’adulte que j’étais devenue, pas totalement en tout cas. J’étais toujours « l’amoureuse de », en plus d’être juste moi.
J’ai passé 3 ans avec juste moi.
Je connaissais mes défauts, bien sûr, mes sales manies et mes petites habitudes, mes sensibilités et mes goûts. Mais là, j’étais la seule à vivre avec.
Je pense qu’être célibataire pendant des années m’à aidée à m’aimer, mais aussi à m’améliorer. Pas pour quelqu’un d’autre, cette fois-ci. Pas pour trouver l’amour non plus.
Juste pour moi.
J’ai fait des longueurs de piscine chaque semaine, pendant un moment. J’ai fait grandir des amitiés. J’ai cuisiné. J’ai écrit. J’ai lu. Rien que pour moi.
L’adage dit qu’on ne peut pas être heureux avec quelqu’un tant qu’on est pas heureux avec soi-même ; je suis assez d’accord.
C’est d’ailleurs ce qui a fini par me blesser, quand je me sentais seule et que les garçons ne voulaient pas de moi. Le fait d’avoir enfin réussi à me trouver super-chouette… et que les mecs qui me plaisent ne partagent pas mon avis !
J’ai appris que je me monte trop vite la tête
Comme je vous l’ai dit, au bout d’un moment, j’ai eu envie d’être de nouveau en couple.
Ce lien me manquait, cette confiance en l’autre, cette relation à entretenir comme une graine qui un jour deviendra un arbre centenaire.
J’ai pris pour des preuves d’amour de petites tendresses anodines, j’ai cru avoir un « truc spécial » avec environ chaque garçon qui visitait mes draps…
Je me suis pris la tête, j’ai souffert et j’ai pleuré parce que je me montais le chou alors qu’avec le recul, il était évident que ces mecs ne voulaient pas de relation sérieuse avec moi.
Et ce n’est même pas comme s’ils me le cachaient : la plupart me l’ont très clairement dit !
Quand j’ai fini par rencontrer mon amoureux, les choses ont été vite, et surtout de façon très calme, très sereine.
Je n’avais plus à rester éveillée la nuit en décortiquant chaque geste, chaque texto, chaque parole. C’était plutôt clair qu’on se plaisait.
Alors maintenant, parce que j’ai pris cher à cause de mes propres conneries, je me remets plus souvent en question.
Je me souviens que parfois, ce que je prends pour des certitudes ne sont que mes propres interprétations, flouées par mes propres désirs et mes propres espoirs.
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J’ai appris à ne plus avoir peur d’être célibataire
Je n’avais pas spécialement peur d’être célibataire, mais je ne savais pas à quoi ça ressemblait. Avoir un mec, pour moi c’était aussi évident qu’avoir deux bras, deux jambes, que de respirer !
Je craignais un peu de super-mal vivre le célibat le jour où j’y serais. D’être cette meuf qui pleure en regardant Love Actually avec son chat.
Et puis j’ai été célibataire pendant 3 ans. Célibataire, et heureuse. Avec mes moments de seum, ouais, comme toujours dans la vie. Avec mes joies et mes fiertés, aussi.
Alors même si je ne souhaite pour rien au monde me séparer de mon copain, je ne suis plus inquiète à l’idée d’être célibataire.
Je sais que mon statut amoureux ne me définit pas, que je sois seule ou non. Je ne suis ni « la meuf de », ni « la meuf célibataire ».
Je suis une femme, une amie, une pote, une collègue, une cheffe, une confidente, une soeur, une fille, une ex, une auteure.
C’est quand même vachement plus intéressant, les choses nuancées, non ?
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