Live now
Live now
Masquer
feministe-menace-viol-jane-austen-180×124
Culture

Une féministe menacée de viol pour avoir mis Jane Austen sur les billets

Une journaliste et féministe est menacée avec virulence sur les réseaux sociaux. La raison ? Elle a milité pour qu’une femme autre que la reine figure sur les billets de livres sterling.

La semaine dernière, une bonne nouvelle tombait pour les fans de l’oeuvre de Jane Austen : son visage ornera les billets de 10£ en 2017. Cette décision a fait le bonheur de celle qui a milité en sa fameur, la journaliste, féministe et fondatrice du site The Women’s Room Caroline Criado-Perez.

C’est elle qui a convaincu la Banque d’Angleterre de mettre une femme — et quelle femme, puisqu’on parle de l’auteure d’Orgueil et Préjugés, chef d’oeuvre de la littérature britannique — sur les billets.

À la base, dans l’édition actuelle, c’est la philanthrope et réformiste Elizabeth Fry qui est l’unique représentante de la gente féminine (sans compter la reine, évidemment). Mais son faciès sur les billets de 5£ sera bientôt remplacé par celui de Winston Churchill, dès 2016.

C’est justement lorsque la Banque d’Angleterre a annoncé cette nouvelle que Caroline Criado-Perez a décidé de lancer une pétition appelant à ce qu’une autre femme fasse son entrée dans le club très select des gens représentés sur les billets de banque. Une pétition largement relayée qui a récolté environ 35 000 signatures. Suffisamment pour que l’institution financière entende cet appel et décide d’avancer le nom de Jane Austen pour l’année 2017.

Un résultat positif qui n’a pas fait plaisir à tout le monde, à en croire le nombre incroyable de mentions négatives qu’elle a reçu sur son compte Twitter

. Cinquante tweets injurieux lui étaient adressés par heure au plus fort de la violence selon Le Figaro, parmi lesquels certains des plus menaçants : menaces de viol, de passage à tabac, généralement de violence.

Prôner un pas en avant pour la visibilité des grandes femmes qui ont fait l’Angleterre aux côtés des grands hommes ne mérite clairement pas un tel déferlement de haine. Quoiqu’il en soit, cet acharnement n’a pas suffi pour l’arrêter, au contraire : elle a déclaré, citée par RFI :

« Il est rageant que le prix à payer pour défendre les femmes soit une journée entière de menaces de viol. Mais en montrant que nous sommes uni-e-s, nous pouvons faire la différence : nous avons fait plier la Banque d’Angleterre, nous allons faire la même chose avec Twitter. »

Du côté du réseau social, il faut bien avouer que signaler un à un chaque tweet offensant prend un temps monstrueux. C’est pour cette raison que Caroline Criado-Perez a lancé le hashtag #ShoutingBack pour contrer les agressions. Chaque twitto et twitta peut l’utiliser pour signaler une menace dont il ou elle a été victime.

Devant l’ampleur de la mobilisation pour faciliter la vie des utilisateurs du réseau social quand ils veulent signaler un tweet, une pétition a été lancée, réclamant l’ajout d’un bouton de signalement facile d’accès pour une procédure, donc, plus rapide.

Twitter a finalement cédé et a annoncé hier qu’un bouton de signalement serait mis en place pour la version Web et Android. Bonne nouvelle ou arbre qui cache la forêt ? L’avenir nous le dira.


Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

Les Commentaires

12
Avatar de elrewin
31 juillet 2013 à 15h07
elrewin
Outre le fait que je trouve cela totalement hors de proportion, scandaleux et que ça me rend vraiment triste, je trouve que ça en dit long sur la génération masculine de nos jours. Nan mais sérieux ? Ils sont tellement peu confiants dans leur virilité qu'ils ont besoin de s'insurger quand on propose de mettre une femme sur des billets ? Et puis allons-y, proposons de violer celle qui a lancé l'idée, histoire de bien prouver qu'on est des hommes ! (Non. Ça prouve juste que t'es un connard.) (Ou pire, mais je trouve pas.)

Et puis ça soulève également la question de la banalisation du viol, mais ceci est un autre sujet.


EDIT : une pétition a été lancée pour que les appels au viol soient sanctionnés sur Twitter : https://www.change.org/fr/p%C3%A9titions/twitter-am%C3%A9liorez-les-proc%C3%A9dures-de-signalement-des-tweets-abusifs?utm_source=action_alert&utm_medium=email&utm_campaign=30351&alert_id=ENdzBKwgSS_mRBFZPxFKa

et la version anglaise :  https://www.change.org/en-GB/petitions/twitter-add-a-report-abuse-button-to-tweets?utm_source=action_alert&utm_medium=email&utm_campaign=30351&alert_id=ENdzBKwgSS_mRBFZPxFKa
0
Voir les 12 commentaires

Plus de contenus Culture

[Image de une] Horizontale (26)
Vie quotidienne

Black Friday : le guide ultime pour trouver l’aspirateur laveur fait pour vous et enfin mettre le Swiffer au placard

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-15T163147.788
Livres

Samah Karaki : « C’est la culture sexiste qu’il faut questionner, pas la présence ou l’absence de l’empathie »

[Image de une] Horizontale (24)
Culture

3 raisons de découvrir Agatha, le nouveau thriller psychologique à lire de toute urgence

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-10-16T173042.478
Culture

Louise Chennevière (Pour Britney) : « La haine de la société pour ces femmes est immense. Cela m’a donné envie de la décortiquer. »

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-10-17T105447.652
Culture

Pourquoi on a adoré Culte, la série qui revient sur la création de Loft Story ?

4
© Charlotte Krebs
Féminisme

Mona Chollet : “Se sentir coupable ne mène vraiment à rien”

3
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-09-19T102928.481
Santé mentale

« Toutes ces musiques ont été écrites sous antidépresseurs » : Lisa Pariente raconte sa dépression

[Image de une] Horizontale (18)
Vie quotidienne

Ménage de rentrée : la serpillère 2.0 existe et avec elle, vous allez mettre le Swiffer au placard 

Geek Girl
Mode

Cette série Netflix à binge-watcher en une soirée est numéro 3 en France et dans le monde

3
Culture

« Si mon histoire peut déculpabiliser ne serait-ce qu’une seule femme, j’aurai gagné » dans Archéologie de l’intime, le tabou de l’accouchement raconté en BD

La pop culture s'écrit au féminin